Au lendemain de la grève générale et ses millions de manifestants pour dire non à l’austérité et non à la contre-réforme du travail, le gouvernement de Rajoy a annoncé la couleur : mépris et poursuite de l’austérité.
Mépris du peuple, car toute la journée, le gouvernement du Partido Popular (PP) et ses présidents de régions n’ont eu de cesse que de minimiser le suivi de la grève, son impact dans le pays, de minorer jusqu’à l’absurde le nombre de manifestants (tandis que les syndicats comptaient les manifestants en centaines de milliers et que moult vidéos montraient des cortèges géants, la police n’en voyait que quelques milliers).
La présidente de la région de Madrid, fer de lance en matière de coupes budgétaires dans sa région, s’est même à nouveau illustrée en tenant des propos d’un mépris inouï envers les grévistes déclarant que « ces syndicats tomberont comme le mur de Berlin » et qualifiant les syndicalistes d’ « antipatriotes » les accusant de vouloir que « l’Espagne deviennent la Grèce » !
Quant au plan d’austérité annoncé par le gouvernement le lendemain de cette grève historique, il est considéré comme le plus brutal depuis le début de la démocratie espagnole. Le budget annoncé vendredi prévoit pour 2012 27,3 milliards de coupes budgétaires. Les premiers postes concernés par les coupes : les budgets des ministères (-17% en moyenne) Tous les ministères sont concernés : Education, Santé, Défense, Aide à l’emploi, Aide au développement...
A ces coupes s’ajoutent le gel des salaires des fonctionnaires, une augmentation dès dimanche des tarifs du gaz et de l’électricité (respectivement +5 et 7 %) et une hausse d’impôts sur le revenu de 4,1 milliards dont on ignore encore comment elle va se traduire sur les ménages.
En plus, des nouvelles économies seront faites sur les budgets des communautés autonomes qui sont appelés à multiplier les restrictions budgétaires.
Dans la rue hier, Cayo Lara, secrétaire général d’Izquierda Unida, qualifiait la grève de "succès total", la comparant aux manifestations qui ont suivi le 23F en 1981 quand il a fallu "sauver la démocratie". "Les travailleurs sont conscients qu’aujourd’hui, il faut à nouveau sauver la démocratie, parce qu’elle ne peut pas exister sans le droit du travail que ce gouvernement veut arracher à ceux qui souffrent le plus de la crise".
Izquierda Unida se déclare en "mobilisation permanente" à l’assemblée et dans la rue dans la lutte pour faire reculer le gouvernement.
Nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple espagnol, ses syndicats et ses indignés, et notre soutien à nos camarades d’Izquierda Unida.
Date | Nom | Message |