Le président tchèque Vaclav Klaus calomnie gravement le peuple grec

lundi 19 septembre 2011.
 

Le 27 août, dans le quotidien pragois Pravo, le président de la République Tchèque Vaclav Klaus a qualifié les Grecs de « buveurs d’ouzo. »

« Je ne remets pas en question les Grecs, dit-il. Chaque pays est libre de marcher à plein gaz ou à moité seulement. Chacun a le droit d’affirmer : nous voulons passer plus de temps assis à l’ombre des cyprès en sirotant de l’ouzo qu’au travail. Partant du fait que la Grèce veut consacrer plus d’heures à l’ouzo sous les cyprès, pas de problème, si elle le souhaite. Mais alors elle ne doit pas faire partie de l’union monétaire avec l’Allemagne . »

L’ »eurosceptique » Klaus se sent désormais capable de faire et de défaire les alliances en Europe. En revanche, il ne pensait pas qu’il fût de sa dignité de mentionner les victimes de la crise économique en Grèce.

Est-il besoin de dire que l’attitude de Vaclav Klaus est inqualifiable ? Si sa déclaration est d’une stupidité déconcertante, elle a un sens politique. Le président tchèque provoque. Il déteste et il méprise les peuples d’Europe, il les place au ras du sol, et il se place volontairement lui-même au ras du sol, pour ramener le débat européen au même niveau. Les Grecs « buveurs d’ouzo » seraient-ils tentés de répondre que les Tchèques sont des buveurs de bière et mangeurs de goulasch ? Notre professeur nobelisable Klaus serait comme un poisson dans l ’eau dans ce genre de débat européen.

Je m’en suis déjà expliqué ici, le président tchèque déteste la Révolution Française et les Lumières, il préconise le retour au « système westphalien », c’est-à-dire le retour à la situation créée en Europe par la fin de la guerre de Trente Ans, en 1648. L’ »eurosceptique » Klaus veut le retour à l’époque de Luis XIV.

Le président tchèque compare la Révolution française au régime de Hitler et nous invite à retourner au siècle de Louis XIV

« C’est avec tristesse que j’ai entendu le président tchèque Vaclav Klaus, qui est un antieuropéen connu, et qui manifeste maintenant son populisme antieuropéen en calomniant les Grecs. » C’est en ces termes que le chef du gouvernement grec Jorgos Papandreu a réagi aux déclarations du président Klaus. « Si l’Europe n’est pas capable de surmonter cette façon de voir les choses, si elle s’enferme la-dedans, dans ce cas là nous irons vers un émiettement de l’Europe, et nous perdrons les conquêtes de la dernière décennie voire des 50 ou 6O dernières années depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. »

Le président de l’Internationale Socialiste profite ici de la stupidité et de la grossièreté du président tchèque pour se présenter comme le principal défenseurs des « conquêtes » en Europe. De toutes les combinaisons inattendues dont notre époque est si riche, celle-ci est l’une des plus intéressantes. Après les « petits génies du libéralisme européen », après les banquiers spéculateurs cupides et les agences de notation sans scrupules, qui sévissent déjà en Grèce, les calomniateurs se réveillent et arrivent tous azimuts et tout azimut, le président Klaus ayant "une vision panoramique des choses",selon ses admirateurs. Pas de ça en Europe. Ces calomniateurs pyromanes doivent être stoppés. Il faut avertir le peuple grec, il faut le renseigner, il faut le mettre en garde. Il est en butte à de la calomnie, et il doit savoir que ces libelles calomnieux sont rédigés par les admirateurs du Saint-Empire romain germanique installés provisoirement au Château royal de Prague.

Karel Kostal


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