Jean-Luc Mélenchon en Corrèze (article, video, revue de presse)

mercredi 26 octobre 2011.
 

Jean-Luc Mélenchon était mardi 11 octobre, en Corrèze pour son premier meeting de campagne depuis la place Stalingrad, le 29 juin dernier. La date et le lieu était hautement symboliques.

La date tout d’abord, puisqu’il s’agissait du jour choisi par l’intersyndicale pour la mobilisation contre la politique d’austérité... Et c’est en effet sous le signe des luttes que s’est déroulée la journée du candidat en terre correzienne.

1) Brive, terre de gauche ! (article national du Parti de Gauche)

Au départ de la manifestation de Brive-la-Gaillarde, Jean-Luc Mélenchon a rencontré les représentants syndicaux de la CGT et de la FSU. Il a également échangé avec les salariés de la société ANOVO, en liquidation depuis juillet dernier, qui s’inquiètent pour leur emploi. En effet, la plupart des repreneurs potentiels dont les dossiers seront examinés le 17 octobre prochain par le tribunal administratif de Beauvais sont loin de conserver les 400 emplois actuels.

Une fois signée la pétition de soutien aux salariés, c’est aux côtés les militants du Front de Gauche que Jean-Luc Mélenchon a défilé dans les rues de Brive, fréquemment interpellé par les manifestants et les passants, ravis de pouvoir l’encourager de vive-voix. Le Front de Gauche était la seule force politique présente.

Il faut dire que dans la région, l’impact et le dynamisme du Front de Gauche ne sont plus à démontrer. L’excellent score de la liste « Limousin Terre de Gauche » aux dernières élections régionales (20% au second tour) a apporté, s’il le fallait, la preuve que l’union de « l’autre gauche » était en mesure de bouleverser la donne politique. Une expérience qui a sans aucun doute contribué à convaincre la FASE d’intégrer le Front de Gauche, ou encore les Alternatifs à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.

C’est tout naturellement Christian Audoin, président du groupe « Limousin Terre de Gauche » au Conseil régional, et tête aux régionales de 2010, qui a accueilli et accompagné Jean-Luc Mélenchon tout au long de cette journée, jusqu’au meeting du soir.

Dans la salle des Trois Provinces pleine à craquer (1200 personnes avaient fait le déplacement) – Marie-Claude Ripert, animatrice du comité de défense de l’hôpital public de Brive, Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche, et Christian Audoin se sont succédés devant un public attentif et enthousiaste. Jean-Luc Mélenchon s’est ensuite installé à la tribune pour délivrer un de ces discours dense dont il a le secret. Il a fustigé les déclarations de Nicolas Sarkozy, venu en Creuse le même jour, sur la Poste et rappele les ravages de la privatisation alors que « le service public est l’instrument concret de l’égalité des français ».

Dans le département que dirige François Hollande et quelques après la publication de la lettre d’Arnaud Montebourg, le candidat commun du Front de Gauche est revenu sur les primaires socialistes. Il a rappelé que les deux candidats encore en lice sont « parfaitement légitimes mais parfaitement identiques » reprenant les mots d’Arnaud Montebourg.

Jean-Luc Mélenchon en a profité pour interpeller les électeurs socialistes en les invitant à « [nous] aider au moment où nous levons le drapeau de la résistance à la mondialisation libérale ». Après avoir démonté de façon très pédagogue la campagne d’affolement orchestrée par les politiques et les médias autour de la dette, il est revenu sur les révolutions du printemps dernier en déclarant « ce ne sont pas des révolutions « arabes », ce sont des révolutions universelles »...

En sortant de la salle, les sourires se lisaient sur tous les visages. Les militants et sympathisants sont repartis galvanisés, avec en poche le programme partagé, « l’Humain d’abord », reprenant à leur compte une des phrases les plus applaudies du meeting : « Ici, je peux regarder toute la gauche dans les yeux en lui disant "souviens-toi du premier tour de Limousin Terre de Gauche". Et quand tu auras la tentation de l’arrogance, de l’hégémonie, du mépris, "souviens-toi du deuxième tour de Limousin Terre de Gauche ».

2) Video du discours de Jean-Luc Mélenchon

Pour accéder à la vidéo du discours, cliquez sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge)

3) A Brive, Mélenchon mène campagne gaillardement (article de L’Humanité)

Plus de 1 200 personnes ont assisté au premier meeting du Front de gauche, mardi, à Brive-la-Gaillarde. Jean-Luc Mélenchon a officiellement lancé sa campagne pour la présidentielle après une journée passée au contact des salariés. Dès le matin, il était avec le conseiller régional communiste Christian Audouin, porte-parole régional de Limousin Terre de gauche, et Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, dans la manifestation de la journée d’action, derrière les salariés d’A Novo qui ouvraient le cortège. Puis il a rencontré Marie-Claude Rippert, responsable de la Coordination nationale de défense des hôpitaux publics, avant de conclure par un meeting enflammé.

« Le curseur se déplace vers le Front de gauche »

« Je me devais d’être ici, en Limousin, qui est emblématique de ce que nous cherchons à faire. Face à la droite, il y a une autre gauche que celle qu’incarne le Parti socialiste. Limousin Terre de gauche en est la démonstration », lance en ouverture de son intervention le leader du Front de gauche.

Mais depuis le premier tour de la primaire socialiste, le paysage politique a changé. « On vit en ce moment une séquence politiquement fascinante. Je ne peux rêver mieux. Le curseur se déplace vers le Front de gauche et nos mots sont désormais portés par les autres. Au départ, c’est une compétition entre les austères. À l’arrivée, Hollande et Aubry se tortillent pour récupérer les voix du démondialisateur  ! » constate Jean-Luc Mélenchon, confiant dans « un peuple qui sait qu’il va régler ses problèmes avec le bulletin de vote » et qui réitère envers la gauche socialiste son « offre publique de débat ».

« Revenir sur les réformes sarkozystes »

C’est ce peuple qui participera aux assemblées citoyennes, qui est à l’origine du programme partagé, qui, selon la formule de Christian Audouin, peut permettre « d’atteindre l’impossible car l’impossible est désormais possible et d’envisager Jean-Luc Mélenchon au second tour de la présidentielle ».

En attendant, « voilà la France, la belle, la rebelle qui est de retour. Vous n’êtes plus abandonnés dans les mains de ceux qui viennent vous expliquer qu’il n’y a rien en dehors des lois du marché. Vous avez votre drapeau, c’est celui du Front de gauche », conclut Jean-Luc Mélenchon.

La campagne est donc lancée. Il reste six mois pour convaincre, comme le martèle Éric Coquerel, « qu’il y a une force populaire capable de démontrer qu’une autre politique est possible ». De son côté, le porte-parole de Limousin Terre de gauche a lancé comme un pied de nez au Corrézien François Hollande  : « Jean-Luc Mélenchon est un candidat normal. Je veux dire un candidat de gauche normal qui veut revenir sur les réformes sarkozystes. Il serait anormal qu’un homme politique de gauche s’empare de la politique de droite pour la conduire sous un autre drapeau. Le candidat socialiste doit constater que notre peuple n’est pas prêt à de nouvelles soumissions ni à de nouvelles austérités. »

« Interpeller » les candidats PS

Tout en refusant de se « mêler » de la primaire du PS, 
Jean-Luc Mélenchon affirme, sur son blog, que le Front de 
gauche n’y est pas pour autant « indifférent ». « Notre devoir 
est bien alors d’interpeller les candidats socialistes sur le contenu de leur programme et sur leur stratégie d’alliance politique. 
Car nous avons lieu d’être inquiets compte tenu de ce que l’un 
et l’autre ont déclaré sur les questions qui comptent », souligne 
le candidat du Front de gauche à la présidentielle. « Je pense 
à la politique d’austérité et à l’alliance avec le centre  ! 
Sur ces deux questions l’appétit droitier des deux candidats 
restés en lice ne s’est pas démenti », indique-t-il.

Thierry Spriet

4) Mélenchon en Corrèze (revue de presse Extraits)

Mélenchon provoque le PS en Corrèze (Le Figaro)

« VOUS M’ENTENDEZ bien, les gens ? La fortune, on va la prendre là où elle se trouve ! » Sur la place Winston-Churchill à Brive-la-Gaillarde, dans cette Corrèze où François Hollande a dépassé les 86 % dimanche, Jean-Luc Mélenchon s’est adressé hier matin aux auditeurs de radio Cristal en attendant que le petit millier de manifestants se rassemble. Le candidat du Front de gauche est en grande forme cette semaine. Il « jubile » après le premier tour de la primaire...

Les 17 % d’Arnaud Montebourg sont comme une promesse, pour lui, de passer la barre des 10 % en 2012... « Ceux qui ont aimé Montebourg à la primaire vont adorer le Front de gauche à la présidentielle ! », a-t-il prédit la mine réjouie, saluant à «  tour de mains » les employés de l’entreprise d’électronique A Novo venus défendre leurs emplois...

Dans une lettre que Jean-Luc Mélenchon a adressée à Arnaud Montebourg, il lui dit : « Chiche ? C’est désormais vers moi qu’il faut se tourner, seul candidat capable de valider tes propositions... » Mélenchon juge que « c’est la fin » pour l’outsider. « Il va être pisté et surveillé par la direction du PS  », comme lui-même le fut. Ce qui intéresse le candidat désormais, ce sont les électeurs du « gentil garçon » qui a « désenclavé le Front de gauche... ». Peu lui importe l’éventuelle consigne de vote car « de toute façon, les gens n’en font qu’à leur tête, c’est un bel enseignement de cette primaire... »

Le centre de gravité de l’électorat est bien plus à gauche que ce qui a été préparé, mitonné en hauts lieux... » « Le PS était loin d’imaginer une telle poussée à gauche », a souligné de son côté Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, pour qui « la deuxième voie des forces de gauche, la nôtre, n’est pas condamnée à jouer les seconds rôles. »

Sophie de Ravinel

Une compétition entre les austères et les plus austères (La Montagne)

Quelques heures avant de s’exprimer à l’Espace des Trois provinces, à Brive, Jean-Luc Mélenchon reconnaissait ressentir une « certaine jubilation ». Certes, il y a le symbole : « J’ai voulu tenir mon premier meeting de campagne ici, parce que le Limousin est emblématique de ce que nous cherchons à faire. Face à la droite, il y a une autre gauche »...

Elle est incarnée par les élus de Limousin terre de gauche, cette liste emmenée par Christian Audoin et qui a fait une percée remarquée lors des régionales de 2010. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce regroupement d’une gauche radicale a valeur d’exemple...

Jean-Luc Mélenchon croit à « la force de la radicalité des propos », pressent une « révolution citoyenne », non pas un mouvement idéologique mais une « volonté d’intervenir pour régler concrètement les problèmes ». Avec la crise de la dette, celle de l’euro, il fait « le pari que la vérité de la situation appelle une remise en cause de beaucoup de convictions ». Hier, Jean-Luc Mélenchon s’en est forgée une. Avec les visites de Martine Aubry et Nicolas Sarkozy en Creuse, « Le Limousin, c’était vraiment l’endroit où il fallait être ».

Éric Porte


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