La CGT a été reçue avec l’ensemble des organisations syndicales et patronales par le président de la République pour évoquer la situation économique et sociale ce mercredi 18 janvier 2012.
Le Président a expliqué la nécessité d’aller vite sur des mesures conjoncturelles et structurelles pour répondre aux conséquences de la crise.
Le Président est contraint, face à l’augmentation du chômage et de la précarité, d’apparaître volontariste sur la situation de l’emploi dans cette période préélectorale.
Comme cela était prévisible, l’essentiel de la réunion a porté sur un diagnostic contradictoire s’agissant des causes du sous emploi avec les organisations syndicales.
Si la délégation de la CGT* s’est efforcée de démontrer que les origines de la crise portaient sur un mode de développement donnant la priorité à la valorisation du capital, Nicolas Sarkozy reprend à son compte l’analyse patronale selon laquelle le coût du travail trop élevé est le facteur déterminant de perte de compétitivité des entreprises françaises. La CGT a dénoncé cette campagne de culpabilisation des salariés.
Diverses mesures ou intentions ont été annoncées par le Président en fin de Sommet. Aucune d’entre elles n’est susceptible d’avoir un impact réel sur la situation de l’emploi.
Encore une fois, les employeurs obtiennent immédiatement un nouveau cadeau pour un dispositif zéro charge pour l’embauche d’un jeune dans les petites entreprises.
Une mission a été confiée à Gérard Larcher pour remettre à plat l’ensemble de la formation professionnelle dans deux mois.
S’agissant du chômage partiel dont les modalités devraient être simplifiées, la CGT a exigé – et a priori obtenu – qu’une même entreprise ne puisse alterner des périodes de chômage partiel et des périodes avec des heures supplémentaires défiscalisées.
Quant aux mesures structurelles, TVA sociale ou accord de compétitivité, le chef de l’Etat est resté flou et devrait s’exprimer avant la fin du mois sur ces arbitrages.
L’accord de compétitivité consisterait pour un employeur à négocier un accord collectif autorisant la baisse des salaires ou la révision du temps de travail au nom de la préservation de l’emploi sans que le salarié n’ait plus de recours pour exiger le respect de son contrat de travail.
La tonalité de la réunion et la confrontation des analyses sur la situation confortent l’appréciation de la CGT sur la volonté du pouvoir de faire de la crise un alibi pour une nouvelle offensive s’attaquant aux règles de financement de la protection sociale et à la législation du travail.
La CGT appelle l’ensemble de ses organisations et militants à amplifier la diffusion et arguments de la CGT dans l’intense bataille idéologique actuelle.
Communiqué de la CGT
Montreuil, le 18 janvier 2012
* Bernard THIBAULT – Mohammed OUSSEDIK – Maurad RABHI
Communiqué du Parti de Gauche
Nicolas Sarkozy a décidé de se lancer dans une opération d’enfumage médiatique à moins de 100 jours de la présidentielle, laissant croire qu’il allait faire des propositions pour lutter contre le chômage.
En fait, il a décidé de profiter de la crise et des quelques semaines de pouvoir qui lui restent pour faire plaisir au Medef et parachever son oeuvre de démolition du droit du travail. S’il a déjà indiqué qu’il renvoyait l’annonce de ses décisions à la fin du mois, nous ne nous faisons aucune illusion.
En contrepartie de quelques mesurettes de peu d’importance, ce sont les salariés qui vont trinquer avec la hausse de la TVA et la baisse des salaires.
Le Parti de Gauche participera, aux côtés de ses partenaires du Front de Gauche, aux manifestations syndicales qui seront organisées demain mercredi 18 janvier pour dénoncer les mauvais coups de qui s’annoncent de la part de l’UMP, plus que jamais dans son rôle d’Union pour une Majorité Patronale.
A Paris, la délégation du Parti de Gauche sera emmenée par sa co-présidente, Martine Billard.
Le sommet social du mercredi 18 janvier 2012 convoqué par Nicolas Sarkozy ne passera pas comme une lettre à la poste. Invité ce mardi au siège de campagne du Front de gauche, Bernard Thibault est tombé d’accord avec ses hôtes Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent pour prôner d’autres solutions à la crise que les remèdes d’austérité libérale que s’apprête à asséner le chef de l’Etat à l’issue de son sommet "anti-social" de mercredi
Le candidat du Front de gauche s’est dit "très ému et honoré" que la CGT "ait eu l’élégance de venir à notre siège de campagne", soulignant que cette rencontre avait pour intention de "démonter la comédie qu’a préparée le chef de l’Etat avec son soi-disant sommet social" qui va "tourner en eau de boudin". Conclusion : ce sera "encore plus d’austérité", a-t-il dit, qualifiant Nicolas Sarkozy d’"homme aux abois qui gesticule comme quelqu’un en train de se noyer".
A ses côtés, Bernard Thibault a salué "l’honnêteté intellectuelle de Jean-Luc". Il a rappelé "l’aspiration très répandue dans nos rangs à un changement de président de la République et à un changement de comportement des élus politiques à l’égard du fait syndical" au regard de la manière dont s’est préparé ce sommet qui s’annonce "anti-social".
Thibault : "Mercredi, j’y vais à l’offensive"
Mais, mercredi à l’Elysée, "j’y vais à l’offensive", a assuré le responsable cégétiste, déplorant que le président "ne retienne que les revendications patronales". "Ils ont justifié des plans de rigueur au motif de vouloir conserver les 3 A" et maintenant que la note a été dégradée, ils vont "nous expliquer qu’il va falloir" continuer, a-t-il dit, appelant à manifester mercredi. Le leader de la CGT a dénoncé l’"attitude schizophrène du gouvernement" face au triple A, jugeant que "la conclusion est la même à chaque fois, plus d’austérité pour les salariés". "S’il y a des économies à faire, je suggèrerai peut-être demain d’arrêter les subventions de l’Etat aux agences de notation !".
D’accord pour le SMIC à 1700 euros
Le candidat à la présidentielle a noté plusieurs "convergences" avec le secrétaire général de la CGT, notamment sur le "danger" de "renversement de la hiérarchie des normes, qui mettrait non pas la loi ni la convention collective au-dessus de tout, mais l’accord individuel ou d’entreprise" : "Ce serait un renversement inouï dans lequel les salariés seraient broyés".
Nous avons aussi une "perception commune du danger de récession que comporte la politique du gouvernement" qui se refuse à augmenter les salaires, nécessaire à la "relance de l’activité", a souligné M. Mélenchon, se félicitant d’avoir dans son programme des mesures "empruntées" à la CGT, comme le "salaire minimum à 1.700 euros". Enfin, comme une pique à François Hollande, il a dit leur "accord absolu" sur le "retour de plein droit à la retraite à 60 ans".
Le Président Sarkozy et le gouvernement prétendent organiser un « sommet social » le 18 janvier en invitant, à l’Elysée, les « partenaires sociaux » : le patronat et cinq syndicats ( Cgt, Cfdt, Fo, Cgc, Cftc). En réalité, les décisions sont déjà prises : ce n’est qu’une grande mise en scène pour imposer de nouvelles mesures contre les salarié-es, contre celles et ceux qui produisent la richesse accumulée par une petite minorité depuis des années.
Comment oser accoler le mot « social » à la TVA, qui est l’impôt le plus injuste : Mme Bettancourt paie la TVA au même taux qu’un RMIste ! Pourtant, voilà la mesure-phare du gouvernement : créer un impôt qui pèsera bien plus lourdement sur les pauvres que sur les riches. Remplacer, tout ou partie, des cotisations patronales sur les salaires en augmentant la TVA va renforcer les injustices et faire payer davantage aux ménages ce qui doit rester payé par les entreprises !
L’emploi, un réel souci du gouvernement ? Le bilan est éloquent : 4 510 000 chômeurs/ses en décembre 2011, soit une augmentation de 5,2% par rapport à l’an dernier. Chiffre auquel il faut ajouter environ 500 000 personnes non-inscrites, radiées, en RSA forcé, sans oublier les plus de 3,5 millions de précaires et les 3 millions de temps partiels.
Le chômage partiel serait la solution magique ? Il y a seulement deux ans, le gouvernement avait déjà mis au chômage partiel plus de 600 000 salarié-e-s, en dépensant ainsi 300 millions d’€ argent public, … 300 millions d’€ économisés par le patronat ! Opération répétée avec l’exonération de cotisations sociales pour les heures supplémentaires. Si chômage partiel il y a, c’est au patronat de le payer à travers un fonds commun qui peut être alimenté sans problème avec seulement une petite partie de leurs bénéfices !
Il est paradoxal que gouvernement et patronat vantent les heures supplémentaires tout en prônant le chômage partiel. A moins que leur intention soit surtout de renforcer la flexibilité des salarié-es ? Tout aussi contradictoire est le fait de mener bataille contre la réduction du temps de travail (« les 35 heures »), en l’organisant à travers le chômage partiel !
Face à ces nouvelles attaques, l’Union syndicale Solidaires avait proposé à l’intersyndicale d’appeler à une journée nationale de grève et manifestations le 18 janvier. Ce ne sera pas le cas. Pour autant, Solidaires participera aux initiatives unitaires décidées ce jour-là dans de nombreux départements. A Paris, le 18 janvier, une manifestation à l’appel de la Cgt, de la Fsu et de Solidaires partira à 14 heures de la Place de la Bourse (direction St Augustin).
L’Union syndicale Solidaires soutient les mouvements de grève décidés dans certaines professions et les nombreuses luttes de résistance menées dans les entreprises qui licencient. Elle appelle à coordonner les actions au plan interprofessionnel et national, notamment sur la question de l’emploi.
L’Union syndicale Solidaires considère que, face aux plans de rigueur qui s’attaquent aux droits des populations de tous les pays, une réponse syndicale européenne est nécessaire.
Après avoir instrumentalisé la perspective de la perte du triple A, le gouvernement tente aujourd’hui de la minimiser. Loin d’être dupe de ces manœuvres électoralistes, il n’en reste pas moins pour chacun des salariés, des chômeurs, des retraités et des jeunes que les effets de la crise économique et sociale et l’imposition des mesures d’austérité dégradent leur situation.
Le sommet social d’aujourd’hui aborde des questions lourdes : financement de la protection sociale, réformes structurelles, accords de compétitivité emploi, formation professionnelle, mesures concernant le chômage… Or, ces questions nécessitent bien plus qu’une rencontre formelle. Elles demandent une large négociation et un temps plus conséquent pour les traiter.
L’année 2011 s’est terminée par les plus mauvais chiffres du chômage : 9,7% de la population active !
La FSU, particulièrement inquiète de la situation des femmes et des jeunes, a fait des propositions articulant des mesures d’urgence avec d’autres à plus long terme.
Elle demande notamment que soient très rapidement organisées des concertations permettant de mettre en place des dispositifs d’insertion à l’emploi (formations professionnelles diplômantes/qualifiantes, rémunérées et débouchant sur des emplois).
Elle demande au gouvernement de faire jouer à la Fonction publique et aux services publics tout leur rôle pour la relance de l’emploi et renoncer à la suppression d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
La FSU considère que tous les moyens doivent être donnés à Pôle emploi pour faire face à l’accroissement du nombre de demandeurs d’emploi.
Ces mesures sont indispensables pour assurer les évolutions de notre société et l’avenir de son économie. La FSU estime nécessaire que l’intersyndicale se retrouve très vite à la suite de ce « sommet social » et envisage des réponses communes.
Communiqué de la FSU
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