Firmi J-55 -Transports publics - Intervention de Guilhem Serieys à la Région

vendredi 2 février 2007.
 

Allocution de Guilhem Sérieys

Assemblée Plénière du 1er février 2007

Budget 2007

Monsieur le Président du Conseil Régional,

Monsieur le Préfet de Région

Monsieur le Président du C.E.S.R.,

Chers Collègues,

Je veux saluer les efforts de la Région, depuis 1998, pour améliorer les voies de communication en Midi-Pyrénées.

Pour équilibrer l’offre de transport, la priorité régionale s’est portée sur le rail. En quelques années, le nombre de trains quotidiens régionaux a plus que doublé, 156 nouvelles dessertes ont été créées depuis 98, favorisant un maillage des territoires bénéfique à l’ensemble de nos concitoyens.

La Région a également produit un effort considérable sur la modernisation du matériel en rénovant 61 engins et en acquérant 63 automoteurs pour un coût total de 190 millions d’euros. 60 millions d’euros ont été consacrés aux aménagements d’infrastructures.

Face à l’état de délabrement avancé d’une grande partie des infrastructures ferroviaires régionales, vous avez proposé, Monsieur le Président, un investissement sans précédent, avec une autorisation de programme de 500 millions d’euros visant à engager la modernisation du réseau ferré et à participer à sa régénération.

Le quart Nord Est de la région, secteur à dominante rurale où l’économie reste fragile, est particulièrement concerné par les inscriptions budgétaires, par le résultat obtenu lors de la négociation du Contrat de Projets.

Ce plan prévoit notamment le doublement de la voie Toulouse-Montrabé, la création d’un point de croisement à Tanus, la régénération de la voie Naucelle-Rodez.

Le PRT 2 a pour ambition de rendre au train sa compétitivité. Il se fonde sur la capacité du mode ferroviaire à offrir, outre le confort du train, sa sécurité, un temps de trajet compétitif face à la voiture.

Ce deuxième PRT aura pour priorité le développement du cadencement aux lignes du quart Nord-Est de la région, entre Toulouse, Gaillac, Carmaux, Albi, Rodez, Figeac, Castres-Mazamet et l’axe Brive-Rodez-Millau.

Mais quel dommage, que l’effort financier exceptionnel de la Région, pour développer le transport ferroviaire régional, soit minoré par les choix de la SNCF d’abandonner certaines dessertes nationales grandes lignes. Ce sont une fois de plus, les territoires les plus fragiles les premiers touchés !

A titre d’exemple, depuis décembre 2006 la liaison directe de jour entre l’Aveyron et Paris a été supprimée. Ce train Rodez-Paris a été supprimé sans concertation aucune avec la Région (un changement doit se faire à Brive).

On pourrait dire, comme certains parlementaires aveyronnais, « l’important c’est qu’il y ait des trains et puis de toute façon, il y aura bientôt le TGV ». Affirmons que l’arrivée espérée du TGV à Toulouse, pour laquelle nous nous sommes fortement engagés, comme chacun le sait, ne doit pas signifier l’abandon des autres liaisons interrégionales notamment avec Paris.

Concernant les voies de communication routière, qui préoccupent particulièrement l’Aveyron, puisque sa préfecture, Rodez, est la seule préfecture de la région à ne pas être reliée à Toulouse par une autoroute, je souhaiterai faire, ici, une mise au point. Mise au point, plus que jamais nécessaire, dans mon département, dans lequel on entend les fanfaronnades de certains élus. Nous n’avons aucune leçon à recevoir.

Rappelons, que dans le cadre CPER 2000-2006, la Région a fait énormément d’efforts. Vous avez obtenu en 2000, Monsieur le Président, la plus grosse enveloppe de France pour les routes. Pour la seule RN 88, ce sont 188 millions d’euros qui ont été inscrits par la Région et le gouvernement de Lionel Jospin. Jamais autant n’a été fait. Ceci a permis de gagner 20 minutes sur le trajet Rodez-Toulouse.

Aujourd’hui, pour avancer vers la mise en deux fois deux voies de la RN 88 d’Albi à l’A75, le gouvernement fait appel, à hauteur de 50% aux collectivités territoriales ; la Région est appelée à participer.

En 2004, le gouvernement a choisi de départementaliser 19000 km de routes nationales. Il ne reste que 11800 km de routes dans le giron de l’Etat. Il n’y a pas de domaine routier dans les Contrats de Projets. Les autoroutes ont été privatisées, générant des moyens d’investissement d’Etat.

Pourquoi, le département de l’Aveyron et la RN 88 auraient un statut particulier dans la République ? Les autres routes nationales, elles, bénéficient intégralement de la solidarité nationale, c’est ce qu’avait annoncé le gouvernement en expliquant qu’il déclassait 19000 km de routes, et je cite Mr Estrosi : que« pas un seul centime d’euro ne serait demandé aux collectivités sur les itinéraires qui restent dans le patrimoine de l’Etat ». Pour terminer l’aménagement de la RN 88, ce sont aux parlementaires de faire voter des crédits nécessaires, et il y a urgence.

Les Routes nationales, c’est l’Etat, c’est une question de cohérence politique. Les départementales sont de la compétence des Départements, les TER celle des Régions. Le gouvernement ne peut pas demander aux collectivités et aux Régions de se substituer en permanence aux compétences de l’Etat ou alors la France n’est plus la République française.

Nous sommes partisans d’une extension des champs de compétence des Régions mais également d’un Etat fort, régulateur, assumant ses compétences pour faire vivre les principes d’égalité et de solidarité.

Je vous remercie


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