Législative partielle de Villeneuve sur Lot : quelques bilans

lundi 1er juillet 2013.
 

Moins de la moitié des 75000 électeurs de la législative partielle de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne s’est déplacée pour voter ce dimanche, afin d’élire le député qui occupera le siège laissé vacant par Cahuzac à l’Assemblée. N’ayant obtenu que 10,35% des inscrits, le PS ne peut se maintenir pour le second tour qui verra une confrontation UMP FN.

6) Après Villeneuve (François Delapierre)

Quel est le carburant du Front national, pour reprendre l’expression d’Arnaud Montebourg ? Force est de constater que la première année du mandat de François Hollande a donné à ce parti un coup de fouet sans précédent. Á la dernière présidentielle, le parti des Le Pen avait retrouvé son ancien niveau à la faveur de l’affaissement du sarkozysme. La poursuite et l’aggravation de la crise de la droite sur fond d’affaires à répétition continue de rabattre vers lui des électeurs traditionnellement acquis à la droite. Mais le FN n’atteindrait pas le score de Villeneuve-sur-Lot sans la désorientation des électeurs de gauche. Ceux qui ont voulu le changement en 2012, déçus voire furieux de la politique du gouvernement, se retrouvent massivement dans l’abstention. Au premier tour, le candidat PS chute de 15 000 voix. Au second, le calamiteux Front Républicain achève le désastre.

Et pourtant le Parti Solférinien ne veut rien entendre. Cet aveuglement doit être pris au sérieux. Tout indique que rien n’en viendra à bout. Déjà Hollande avait considéré l’élimination du PS du second tour de la présidentielle de 2002 comme un simple accident électoral et n’en avait tiré aucune conséquence. Cette fois encore, alors que le PS détient presque tous les leviers politiques du pays, les dirigeants solfériniens ont rejeté la responsabilité du naufrage sur les autres partis de gauche qui ont eu l’outrecuidance de se présenter aux suffrages. On doit donc en déduire que la stratégie du PS est incompatible avec l’existence de formations de gauche indépendantes de lui. La thèse n’est pas nouvelle : c’est celle des partis uniques qui se disaient, comme lui, socialistes. Le PS est plus moderne. Il en fait donc une théorie européenne. L’absence de changement en Europe découlerait également du fait que les sociaux-démocrates n’y contrôlent pas tous les gouvernements.

Ce refus de se remettre en cause a éclaté aux yeux de tous lors de l’affaire Cahuzac. C’est le problème d’un homme proclamait Hollande. Ni ma politique ni mon parti ne sont en cause. Quelques coups de mentons et la publication du patrimoine des ministres suffiraient à tourner la page. Le résultat de la partielle le désavoue. L’incendie n’est pas « circonscrit » comme le disaient les médias soucieux d’éviter que le mensonge de Cahuzac ne mette en lumière les mœurs inciviques de l’oligarchie. Au contraire, le feu couve toujours et nombreux sont ceux qui apportent leur lot de bûches. Barroso parle à la France comme à une colonie rebelle. Hollande annonce sur les retraites le contraire de ce qu’il avait dit dans sa campagne. Les médias proclament plusieurs semaines à l’avance que le FN sera au second tour. Sans parler de la « bande organisée » de l’affaire Tapie qui a coûté un demi-milliard d’euros à l’État… C’est le trop plein de carburant pour le FN !

Le Front de Gauche pour sa part ne connaît pas l’effondrement du PS. Mais pour la première fois nous marquons le pas et nous reculons même légèrement en voix. Parce que nous respectons les urnes, c’est pour nous un signal d’alerte sérieux. L’état d’urgence politique vomit les tièdes. Nous ne sommes pas en compétition avec le FN pour obtenir un siège de plus. Nous le sommes pour offrir une issue à la crise politique par le passage à une Sixième république. Chaque confrontation électorale doit être l’occasion de faire avancer la révolution citoyenne : renforcer la conscience qu’il faut renverser l’oligarchie et montrer, dans notre programme mais aussi par nos actes, le mode opératoire par lequel le peuple reprendra le pouvoir. - See more at : http://www.lepartidegauche.fr/actua...

5) Progression du FN : Si Barroso fournit le carburant, Hollande en est le pompiste !

Eric Coquerel, Parti de Gauche

Arnaud Montebourg parlant des résultats de l’élections partielle à Villeneuve sur Lot où le candidat FN talonne l’UMP a, ce soir sur France Inter, désigné le responsable : "Barroso est le carburant du FN". Ce n’est pas faux.

Le PS, bien moins pertinent, s’est limité à voir dans cette déroute un simple effet Cahuzac, s’en prenant avec arrogance autres forces de gauche. Seulement le ministre oublie le pompiste François Hollande. En menant une politique d’austérité et de l’offre pour répondre aux exigences de Bruxelles, le tout au nom de la "gauche", le Président de la République en organisant la désespérance sociale cultive le terreau sur lequel pousse les mauvaises herbes de l’extrême droite. Ce n’est plus supportable.

François Hollande et le gouvernement Ayrault conduisent non seulement la gauche mais surtout le pays à la catastrophe. Pour tous ceux qui, dans la majorité gouvernementale, partagent cette analyse le temps est venu de rompre pour de bon avec cette politique suicidaire et s’unir avec le Front de Gauche. La réforme des retraites, digne de celle de Nicolas Sarkozy, leur en donne l’occasion. Oui il est plus que temps.

4) La leçon de Villeneuve-sur-Lot

Article de L’Humanité

Qui peut encore douter que le gouvernement 
va dans le mur s’il persiste à n’être à l’écoute que 
de ceux qui veulent l’échec de la gauche.

Un second tour qui se conclut 
par une courte victoire de l’UMP sur le FN, pour longtemps encore, Villeneuve-sur-Lot 
va demeurer pour le Parti socialiste (PS) le synonyme d’une débâcle, comme Sedan ou Waterloo dans l’histoire de France. Certes, cette circonscription 
du Lot-et-Garonne cumulait le maximum de difficultés. Quand une élection partielle est provoquée par la déchéance d’un ministre, responsable du fisc, pour… fraude fiscale, la majorité part au combat avec un lourd handicap. 
Mais lorsque s’ajoute aux fautes inexcusables d’un homme, 
le sentiment que la politique qui est conduite depuis un an n’est pas en rupture avec celle qu’ils ont rejetée en sortant Nicolas Sarkozy de l’Élysée, une bonne partie des électeurs de gauche font le constat d’avoir été trompés deux fois.

Dans une circonscription où le PS était sortant, l’élimination du candidat socialiste dès le premier tour était, dès la semaine dernière, un événement extrêmement grave, qui aurait dû servir d’alarme au gouvernement. À l’échelle d’un département, toutes proportions gardées, c’était une réplique 
du «  21 avril 2002  ». 
On cherche vainement 
les débuts d’analyse, dans la bouche des dirigeants 
du PS et du gouvernement. La chute de la fréquentation des bureaux de vote, 
les électeurs socialistes qui votèrent avec leurs pieds…, était-ce la conséquence de la pluie ou du beau temps ? Un homme tombant 
de la tour Montparnasse qui crierait en passant devant chaque étage : « Jusqu’ici tout va bien ! » ne serait guère plus clairvoyant que certains responsables politiques en charge de l’avenir de la France.

Car le drame de Villeneuve-sur-Lot n’est évidemment pas un mauvais coup de tonnerre dans un ciel serein et lumineux. En douze mois, le Parti socialiste a perdu huit sièges de députés au profit 
de la droite. L’ascension du Front national se banalise, hier dans le Lot-et-Garonne, en mars dernier en Picardie, où une candidate lepéniste avait déjà talonné un sortant UMP. Les frontières entre les candidats adoubés par Marine Le Pen et ceux validés par Jean-François Copé sont devenues si floues, que le recours à l’arme du «  front républicain  » pour contrer le Front national a perdu 
une large part de son efficacité. À ce jeu, l’extrême droite est gagnante, elle peut magouiller des accords locaux 
avec des élus de la droite dite républicaine, se donner, avec l’aide des grands médias, un vernis de respectabilité et maintenir le contact avec les groupuscules fascistes.

Qui peut encore douter que le gouvernement 
va dans le mur s’il persiste à n’être à l’écoute que 
de ceux qui veulent l’échec de la gauche ? La loi sur 
le marché du travail, marquée du sceau du Medef, 
le projet d’allongement des cotisations retraites, 
la soumission à l’orthodoxie financière européenne 
qui ampute les dépenses publiques et instaure l’austérité, 
il y a de quoi désappointer des électeurs, à Villeneuve-sur-Lot et ailleurs. Au sein de la gauche, des pôles de résistance au renoncement restent fidèles à la promesse de changement. Le Front de gauche en premier lieu, mais des courants 
du PS et de l’écologie débattent et agissent pour dégager 
des chemins nouveaux hors de l’austérité et du recul 
social. Malgré les aléas de la météo, l’été sera politiquement chaud. La leçon de Villeneuve-sur-Lot doit être tirée.

3) Aucune voix de gauche ne doit se porter sur le Front national à Villeneuve-sur-Lot ( Gauche Unitaire)

Le premier tour de l’élection législative partielle de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne débouche sur un duel UMP-Front national le dimanche 23 juin. Le candidat du Parti socialiste, arrivé en troisième position après avoir perdu presque 15 000 voix par rapport au scrutin de 2012, est éliminé et aucun candidat de gauche ne sera en mesure de se maintenir au second tour.

Ce résultat calamiteux constitue la sanction impitoyable d’une politique gouvernementale qui démoralise et désoriente toutes celles et tous ceux qui avaient voté, l’an passé, en faveur d’un changement. Il est la confirmation qu’il y a une extrême urgence à en finir avec l’austérité et la soumission à la loi de l’argent dont Monsieur Cahuzac était le plus parfait symbole.

S’il arrive en tête de ce premier tour, le représentant de la droite ne connaît qu’une progression limitée en pourcentage, et il perd plus de 3500 voix depuis 2012. Il paie ce faisant le prix de la politique de l’UMP qui, en reprenant à son compte les thématiques de l’extrême droite et en s’affichant à ses côtés à de nombreuses reprises, a offert au Front national un brevet de respectabilité.

Le parti de Madame Le Pen apparaît donc comme le grand vainqueur de ce scrutin, progressant à la fois en voix comme en pourcentage, prospérant sur une exaspération populaire dévoyée. Il y a danger à voir ainsi grandir une force porteuse d’une idéologie de haine et d’exclusion, d’un programme de guerre ouverte au monde du travail et aux conquêtes démocratiques et républicaines les plus essentielles. Avec, à ses marges, les groupes dont sont issus les assassins du jeune militant antifasciste Clément Méric, le 5 juin à Paris.

C’est pour conjurer cette menace que le Front de gauche, à travers sa candidate Marie-Hélène Loiseau, a défendu durant toute la campagne la nécessité d’une autre politique pour la gauche et le peuple. Il franchit cette fois la barre des 5% des suffrages exprimés. Il poursuivra demain son combat pour faire émerger une alternative de rupture avec un libéralisme destructeur et rassembler à gauche toutes les forces disponibles pour aller dans ce sens et faire renaître un espoir de changement.

Pour le second tour, le choix proposé à la troisième circonscription du Lot-et-Garonne n’apportera pas la moindre réponse positive aux attentes des électeurs. La victoire du candidat du Front national représenterait même une défaite supplémentaire et aggravée pour le monde du travail et pour la démocratie, en dotant ce parti dangereux d’un siège supplémentaire à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, ce 23 mai, aucune voix de gauche ne doit se porter sur le Front national.

Gauche Unitaire

2) Villeneuve sur Lot : Pour le PS, c’est la faute des autres

L’appel du 18 juin est célébré tous les ans depuis la Libération. Malheureusement cette année, ce 18 juin vient deux jours après un résultat électoral fort sinistre.

Certes tout était réuni dans la législative partielle qui vient d’avoir lieu à Villeneuve-sur-Lot pour ouvrir un espace au Front national :

· un scandale particulièrement révoltant pour les petites gens qui triment au quotidien pour essayer de faire vivre leur famille et qui découvre qu’un ministre du budget, qui leur faisait la leçon sur les sacrifices qu’ils devaient faire au nom de l’avenir du pays, était en fait un voleur et un menteur avec un compte bancaire planqué à l’étranger ;

· un candidat FN, fils d’un sympathisant UMP président de la chambre d’agriculture du département ;

· le rejet des politiques menées par le gouvernement bien au delà des considérations locales.

Le candidat du PS est donc éliminé du second tour et visiblement les amis de François Hollande n’ont rien appris : comme en 2002, ils nous refont le coup de la politique gouvernementale foncièrement bonne mais mal expliquée. Cerise sur le gâteau, l’échec serait dû à une gauche éparpillée en de multiples candidatures. Les dirigeants nationaux du PS se déchaînent donc contre EELV. Or celui qui divise la gauche provoquant le « gauche et droite, c’est du pareil au même », c’est le gouvernement PS-PRG-EELV. Ce sont leurs politiques qui nous mènent dans le mur.

Reste que le score de la candidate du Front de Gauche n’est pas au niveau que nous souhaiterions. Elle n’a pas été aidée par la presse quotidienne régionale qui l’a tout simplement boycottée préférant mettre en scène le FN. Nous sommes hélas habitués à ce traitement. Plus globalement, ces résultats montrent que le Front de Gauche a encore beaucoup de travail à faire pour rendre crédible une alternative politique à gauche en particulier en milieu rural ou péri-urbain.

Contrairement aux appels de dirigeants du PS, ce n’est pas en se regroupant derrière eux qu’on fera reculer l’extrême-droite. Une telle soumission à la finance, l’austérité et à la troïka européenne ferait automatiquement monter l’abstention et le FN. C’est au contraire en poursuivant sans relâche notre travail d’implantation sur tout le territoire, en démontrant la continuité entre le discours tribunitien porté par Jean-Luc Mélenchon et nos propositions concrètes que nous pourrons avancer.

En 2014, c’est la campagne que nous mènerons pour les élections européennes qui permettra, bien au delà des particularismes locaux des municipales, de défendre dans tout le pays la même vision d’un projet alternatif à gauche. C’est ainsi que nous pourrons remobiliser. C’est ainsi que nous redonnerons de l’espoir.

Source : http://www.lepartidegauche.fr/actua...

1) Résultats définitifs

Sur 75 163 inscrits, on note une abstention de 54,12%. Jean-Louis Costes, candidat UMP, a obtenu 28,71% des exprimés, Etienne Bousquet-Cassagne 26,04% et Bernard Barral (PS) 23,69%.

La candidate du Front de Gauche Marie Hélène Loiseau (Gauche Unitaire) arrive en 4ème position avec 5,08% des suffrages.

- Lionel Feuillas (EELV) 2,78%.

- MODEM 2,34%

- Divers droite 2,32%...

Pour être au second tour, les candidats devaient obtenir 12,5% des inscrits. Seul Jean-Louis Costes avec 12,55% des inscrits atteint ce seul ; Bousquet-Cassagne (FN) réalise 11,38% et Barral, 10,35%. Néanmoins, dans ce cas de figure, il n’y a pas de triangulaire au second tour, seul le candidat arrive en deuxième position peut prétendre à être candidat dimanche prochain.

Ainsi, le 23 juin, la législative partielle sera un duel entre Jean-Louis Costes UMP et Etienne Bousquet-Cassagne (FN).

En 2012, au premier tour, le candidat du PS avait obtenu 46,86%, l’UMP 27%, le FN 15%, le Front de Gauche 4,5%.

Sur le fond, cette élection confirme le bilan que nous avions tiré de la législative partielle de l’Oise :

[Législative partielle de l’Oise : Les solfériniens mènent la gauche à la catastrophe y compris électorale ->20510


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