Grèce : le gouvernement s’attaque aux néonazis et à leurs liens dans la police

mercredi 2 octobre 2013.
 

B) Grèce : arrestation des responsables du parti néonazi Aube dorée

Ce samedi matin, la police antiterroriste grecque a arrêté le dirigeant et député d’Aube dorée, ainsi que plusieurs autres parlementaires et adhérents de ce parti néonazi, soupçonné d’être "une organisation criminelle". Les forces de police grecques enquêtent sur l’assassinat du chanteur antifasciste Pavlos Fyssas.

Nikos Michaloliakos le député et président du parti, le député et porte-parole du parti Ilias Kassidiairis ainsi que deux autres parlementaires d’Aube dorée ont été arrêtés par les forces de police ce samedi matin. Des mandats d’arrêt contre au moins cinq autres députés de ce parti néonazi et des dizaines contre des adhérents ont été lancés par la Cour suprême grecque, à laquelle a été confiée l’enquête sur le récent meurtre du musicien antifasciste par un militant de cette formation. Le quotidien grec Ta Néa a révélé vendredi que le meurtrier, arrêté sur le coup et placé en détention provisoire, a avoué avoir appelé avant son crime un responsable d’Aube dorée ainsi qu’un ancien officier de l’armée. Mais le journal précise que le meurtrier n’a pas établi de liens entre ces coups de fil et son acte.

Depuis l’assassinat de Pavlos Fyssas, 34 ans, le 18 septembre, les autorités ont lancé une vaste enquête sur ce parti soupçonné de nombreuses violences contre des migrants et des militants de gauche. "La démocratie a les moyens de se défendre", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Simos Kédikoglou, à la télévision Skaï, quelques minutes après l’arrestation de ces députés. Ce meurtre a été l’occasion de révéler ouvertement la quasi-impunité dont bénéficiait jusque-là Aube dorée, et certaines complicités entretenues au sein des forces de l’ordre. Des descentes de la police ont eu lieu ces derniers jours dans des dizaines de locaux d’Aube dorée, tandis que deux généraux de police ont démissionné au début de la semaine. Selon une source policière, un directeur d’un département des services secrets chargé de l’enquête sur les néonazis a été muté dans un autre département.

Vendredi, les dirigeants de l’Aube dorée menaçaient de démissionner de leurs 18 postes de députés pour forcer la tenue d’élections partielles. Le but des néonazis : déstabiliser le pays. "Toute éventualité est possible. Si le pays entre dans un cercle d’instabilité, la responsabilité en incombera à ceux qui accusent Aube dorée, non pas à nous", avait déclaré aux médias le leader du parti Nikos Michaloliakos.

Par ailleurs, la Cour suprême a lancé une enquête sur une petite association de militaires réservistes, "La communauté des réservistes des forces spéciales", qui a réclamé sur son site "la démission du gouvernement et la constitution d’un gouvernement d’urgence nationale", une annonce reprise par l’ensemble de la presse. La police a interdit une manifestation prévue par cette association ce samedi après-midi.

A) Grèce : enquête ouverte sur des liens entre la police et les nazis d’Aube dorée

Après le meurtre, mardi dernier, du musicien hip-hop et militant antifasciste Pavlos Fyssas par un membre présumé du parti néo-nazi Aube dorée qui avait provoqué des manifestations de soutien et un appel au sursaut du gouvernement, une enquête de la direction de la police a été ouverte, ce lundi, sur des liens éventuels entre des policiers et le parti d’extrême droite.

La direction de la police a annoncé dans un communiqué la démission des deux directeurs régionaux pour le sud et le centre du paysainsi que la suspension de plusieurs cadres basés sur l’île d’Evia, au nord d’Athènes, ils sont soupçonnés de ne pas avoir effectué une enquête sur des locaux d’Aube dorée situés près d’un commissariat de police, et où des armes auraient été entreposées. Dans le même communiqué, la direction de la police indique qu’une enquête est en cours sur des liens éventuels entre des policiers et Aube dorée adin de déterminer si des policiers ont participé à des activités illégales avec le parti ultranationaliste.

L’assassinat le 18 septembre d’un rappeur d’extrême gauche, Pavlos Fyssas, 34 ans, par un néonazi et membre présumé d’Aube dorée, a consterné la Grèce, et a poussé les autorités à agir contre ce parti, qui dispose de 18 députés sur 300 au Parlement. Dans un communiqué distinct, la direction de la police a annoncé une dizaine de changements d’affectations dans la hiérarchie de la police, dont les postes de chefs de l’unité anti-terroriste, et de l’unité chargée du crime organisé.

Les autorités contraintes de réagir

À la suite de l’assassinat du rappeur antifasciste de 34 ans, Pavlos Fryssas, connu sous le nom de Killap P, Antonis Samaras, le premier ministre grec avait déclaré être "déterminé à ne pas permettre aux descendants des nazis d’empoisonner la vie sociale, de commettre des crimes, de provoquer et de miner les fondements du pays qui a fait naître la démocratie". La consternation des Grecs a poussé les autorités à agir contre ce parti, le ministre de l’Ordre public, Nikos Dendias a décidé, vendredi dernier que les enquêtes sur les violences commises par des membres du parti néo-nazi seraient confiées aux services antiterroristes et non plus aux services de police.

Le 18 septembre dernier, neuf militants du Parti communiste de Grèce ont été expédiés à l’hôpital après avoir subi l’agression de cinquante néonazis de l’Aube dorée, lors d’un collage d’affiches.


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