PG Ariège : pouvoir présenter des listes partout où ce sera possible

mercredi 23 octobre 2013.
 

Co-secrétaire du Parti de Gauche en Ariège, Arno Coustié revendique un positionnement libre de son mouvement au sein du Front de Gauche.

Parti de Gauche en Ariège : « nous ne sommes pas l’extrême gauche mais nous portons les vraies valeurs de la Gauche !

Pour Arno Coustié, par ailleurs responsable de la communication de la mairie de Tarascon, la réforme du mode de scrutin offre l’occasion au Parti de Gauche de prendre davantage de poids à l’issue des élections municipales de mars 2014. Une ambition assumée et affichée.

On connaît le Front de Gauche, beaucoup moins le Parti de Gauche. Quel est votre poids en Ariège ?

« Nous sommes un parti jeune qui pèse aujourd’hui environ 60 adhérents. Si on ajoute les sympathisants et celles et ceux que nous rencontrons lors de réunions par exemple, nous sommes à peu près 130 à 140 personnes »

Comment vous situez-vous au sein du Front de Gauche ?

« Nous sommes membres du Front de Gauche, au même titre que d’autres courants, comme les communistes.

Le Front s’est constitué pour peser davantage tout en permettant à chacun de conserver ses spécificités. Nous ne sommes donc pas un parti mais bien un Front pour être plus forts dans les luttes que nous conduisons »

Quelle stratégie allez-vous mettre en œuvre pour les municipales ?

« La stratégie est claire : pouvoir présenter des listes partout où ce sera possible, parfois avec une dominante PCF, parfois PG. Partout parce que les grandes villes sont importantes et les villages aussi.

Avec la réforme du mode de scrutin, les élus des petits villages auront d’avantage de poids dans les communautés de communes. C’est un message que nous voulons faire passer aux futurs candidats du Front de Gauche : nous devons être en mesure de nous présenter partout ! C’est une stratégie d’appel au plus grand nombre »

Comment vous situez-vous par rapport au PS ?

« Le PS fait partie de la gauche. Nous avons participé à l’élection de François Hollande, par l’appel de Jean-Luc Mélenchon pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

Cette élection s’est gagnée sur un programme mais aujourd’hui nous ne pouvons nous satisfaire de la politique menée par le même François Hollande. Regardez les retraites pour lesquelles il s’était engagé à ne pas retarder l’âge de départ… Il est clair qu’avec ce PS-là, nous ne pouvons pas travailler »

Dans « Front de gauche », il y a le mot Front, comme pour le Front national. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

« Plus que le mot, je regarde la réalité. Je suis partisan de dire que la gauche, aujourd’hui, c’est nous ! Nous ne sommes pas l’extrême gauche. Nous portons les valeurs de la gauche. Le Parti socialiste a dérivé vers le centre, à la limite du centre droit pour certains comme Manuel Valls.

Aux dernières élections présidentielles, le FN a quasiment doublé ses voix partout avec des candidats que personne ne connaissait ! Alors, il faut faire très attention. On paye-là l’abandon des populations dans nos villages où on ne trouve plus de service, plus de transport, etc.

Pour nous le FN, c’est l’ennemi. Ce sera toujours le cas. Il rappelle les heures les plus noires de notre histoire. Mais pour moi, il faut bien faire comprendre aux électeurs que ce parti n’a aucun programme ! »

Parlons programme justement. Si vous emportez une mairie, que ferez-vous concrètement ?

« Au moment de la présidentielle, nous portions le principe de l’éco-socialisme, une politique qui n’oublie pas les valeurs écologistes et les valeurs du socialisme.

Sur des thèmes comme l’eau, l’électricité et les transports, nous sommes par exemple clairement pour un retour à la gratuité, pour tout le monde.

On pourrait commencer par rendre l’abonnement gratuit, et baisser ensuite le prix des consommations. En plus, en Ariège, on ne peut pas dire que l’on manque d’eau quand même ! »

Pour financer cette gratuité, vous devrez augmenter les impôts locaux…

« Non. C’est juste un transfert de charges à assumer. A Pamiers, il y a de l’argent, dans d’autres communes aussi. Ce sont des questions de choix. On veut juste recentrer sur l’humain d’abord.

Certains l’ont fait, c’est donc possible. Regardez ce qu’a réussi Gabriel Amard dans sa communauté d’agglomération de 180.000 habitants*… Pourquoi pas nous ? Et à Aubagne, le maire communiste a su le faire aussi.

Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’augmenter les impôts. Ils sont déjà suffisamment hauts en Ariège. Ne creusons pas davantage les inégalités, d’autant que l’on n’imagine pas combien coûtent les personnes qui vivent dans des difficultés sociales. Ce serait mieux pour tout le monde de réduire ces inégalités, pour la personne concernée mais aussi pour la collectivité »

Le discours du Parti de Gauche est-il audible ?

« A Brignoles, le peuple de gauche est resté à la maison ! Il n’y avait que 46% de participation. Où étaient les 54% ? Chez eux ! C’est à eux que nous devons parler et je crois qu’ils sont prêts à nous entendre »

Vos partenaires vous écoutent-ils ? Il y a quelques jours, vous avez tenu une conférence de presse à Foix pour évoquer les échéances électorales, rendez-vous auquel ne participait pas le représentant du PCF. Y aurait-il un problème entre vous ?

« Il faut comprendre que nous sommes des partis différents, avec des stratégies différentes. Au PG, nous disons juste que, sur cette élection, nous ne sommes pas prêts à donner notre âme au PS. Nous choisissons de lancer des listes autonomes et conquérantes.

A priori, il n’y a pas de problème en Ariège. Il n’y a peut-être qu’à Foix, où il y a l’antériorité d’une liste Vraiment à Gauche qui a existé un peu comme précurseur du Front de Gauche. Aujourd’hui, cette liste veut repartir. Nous, on leur dit très bien, nous serons avec vous mais en l’appelant Front de Gauche pour une question de cohérence... »

Vous parliez d’éco-socialisme. Draguez-vous Les Verts ?

« Nous ne draguons personne ! Nous avons une stratégie, basée sur un programme clair dont nous ne bougerons pas. Nous sommes cependant prêts à discuter notamment avec Europe Ecologie Les Verts. Si on s’allie avec eux, c’est parce qu’ils se retrouveront dans notre programme éco-socialiste.

Nous sommes par exemple pour une économie opposée au productivisme, pour la décroissance, pour une économie verte. Il y a beaucoup de choses à faire dans ce domaine, notamment dans l’hydroélectricité sur laquelle l’Ariège est plutôt bien placée »

Thérèse Aliot (représentante du FN en Ariège) affirmait il y a quelques jours dans nos colonnes qu’une fois élue, supprimer les subventions aux associations communautaires serait l’une de ses premières mesures. Qu’en pensez-vous ?

« Je crois qu’il s’agit-là du plus bas niveau du populisme. Une fois de plus, ces propos ne visent qu’à flatter les plus bas instincts. Je ne pense pas que les maires d’Ariège consacrent aujourd’hui beaucoup d’argent à des associations de ce type. Au mieux, ce seront 1000 euros par ci, 1000 euros par là. Est-ce que le problème se situe vraiment à ce niveau ? Non.

Ce discours vise simplement à stigmatiser toujours un peu plus des personnes qui ne demandent pour la plupart qu’à s’intégrer. En Ariège par exemple, n’avons-nous pas accueilli des centaines d’Italiens ou d’Espagnols venus pour travailler ? Ne se sont-ils pas intégrés ? La seule différence, c’est qu’à l’époque ils pouvaient bénéficier d’un système d’intégration qui fonctionnait. Ce n’est malheureusement plus le cas »

Face au FN, à l’UMP, au PS, quelle sera votre stratégie en vue d’un second tour lors de ces élections municipales ?

« Attention ! Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’à l’étape de constituer des listes cohérentes et désireuses de s’investir pour gérer une commune. Ce n’est pas juste mettre 23 ou 25 noms sur une feuille de papier !

Ensuite, nous verrons bien ce qui se passera au premier tour. Nous réagirons en fonction des résultats des différentes forces en présence. Nous discuterons et déciderons en assemblée générale »

Avez-vous suivi la primaire socialiste à Pamiers, et l’investiture d’Alain Fauré face à Michel Teychenné ?

« J’ai été profondément choqué ! Je ne connais pas Alain Fauré qui a l’air d’être un homme sérieux. Je suis donc étonné qu’il ne respecte pas ce qu’a adopté son parti sur le non cumul des mandats.

Ce n’est pas l’idée que je me fais des hommes politiques. Si tant de gens se rapprochent du FN, se détournent des urnes, c’est aussi pour ça. Les gens en ont ras-le-bol ! Je suis d’accord avec Michel Teychenné là-dessus.

Ensuite, je vois l’antériorité des combats menés par Michel Teychenné. Il a obtenu des résultats en combattant dans l’opposition municipale. C’est donc étonnant que le PS lui refuse une investiture finalement assez légitime. Tout cela ne fait pas très sérieux ! »

Vous vous positionnez donc clairement contre le PS ?

« Je suis surtout contre une certaine manière de gérer le territoire depuis 1946. Un régime qui fabrique des élus professionnels qui squattent tous les postes. C’est pour ça que le choix d’Alain Fauré me dérange. Pourquoi ne peut-il rester député et poursuivre le travail qu’il a engagé ? On en a assez des fils de, cousins de, amis de… »

La situation judiciaire du maire de Lavelanet vous inspire-t-elle un commentaire (l’entrevue s’est déroulée avant que le tribunal ne communique sa décision, NDLR) ?

« Je ne commenterai pas le dossier. C’est à la justice de faire son travail. Je m’interroge davantage sur ce que fait réellement le service du contrôle de la légalité dans ce territoire ? On a un peu l’impression qu’il y a deux poids deux mesures…

De même, que font les services juridiques dans les communes ? Les maires ne peuvent pas tout savoir. Il faut leur dire, attention ça il ne faut pas le faire, c’est interdit ! Pour le reste… »


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