Le coût du capital est la cause de la crise

vendredi 13 décembre 2013.
 

- A) Le problème, c’est le coût du capital !
- B) Le Parti de gauche en campagne contre le coût du capital
- C) Ce n’est pas le travail qui coûte cher mais la rémunération du capital (CGT)
- C) Le coût du capital est deux fois plus élevé que le coût du travail

A) Le problème, c’est le coût du capital !

Record historique : 40 millions d’Européens sont en situation de sous-emploi, c’est-à-dire exclus d’un emploi à temps plein. Face à une politique de l’offre qui plonge la France et l’Europe dans la dépression, la clé de la sortie de crise réside dans le coût du capital. Quatre raisons principales en font le fauteur, le prolongateur, et l’accompagnateur de la crise économique. Sortir de cette dernière par le haut impose de tirer le coût du capital vers le bas.

1°) Valeur ajoutée : le capital rafle la part du lion

La part de la valeur ajoutée (c’est-à-dire des richesses produites par le travail) que s’approprie le capital ne cesse d’augmenter. Il comprime les salaires, l’investissement, les contributions fiscales. Les entreprises françaises distribuent aujourd’hui 7 fois plus de dividendes qu’il y a 20 ans (9% de la valeur ajoutée, record depuis la seconde Guerre mondiale). Outre cette accumulation de capital débordante, les entreprises imposent au contribuables de financer leurs taux de profits : les grandes entreprises bénéficient annuellement de plus de 30 milliards € d’exonérations de cotisations sociales et 172 de niches fiscales. Bref, ce nouveau cadre financier contribue à l’explosion de la part du capital dans le revenu national (de 25 % en 1980 à 35 % en 2010).

2°) Le capital alimente la rente et paralyse l’investissement

Le coût du capital s’exprime par deux autres biais, fortement dégressifs (qui touchent plus les petites que les grandes entreprises). Tout d’abord, les actifs immobiliers, dont la hausse des prix à la location prend à la gorge de nombreuses PME. Ces dernières transfèrent leurs gains de productivité directement aux propriétaires dont la rente lucrative s’accroît, au lieu de les investir économiquement. Ensuite, l’inflation des taux de crédit (liée à la construction oligopolistique du marché bancaire) auxquels sont soumises les entreprises. Elle détourne la valeur ajoutée des entreprises vers les créanciers, et empêche, par ses obligations de retours sur « investissement », la mise en place de nombreux projets économiques utiles, sociaux, écologiques, rentables… dont la rentabilité demeure inférieure à 10 % !

3°) Le capital contre l’emploi

Conséquence de cette ponction grandissante du capital sur la valeur créée par les salariés : consommation basse, crédit cher, investissement en berne, indicateurs de gestion orientés vers le rendement à court terme… aussi les plans sociaux se multiplient-ils. Dernier exemple, Alcatel-Lucent, qui annonce la suppression de 20% des effectifs français (900 postes). Les salariés paient au prix fort les erreurs de dirigeants obsédés par la création de valeur actionnariale à court-terme, au mépris de la stratégie industrielle et de la recherche technologique.

4°) Le capital contre l’environnement

Le système capitaliste fonde en outre une logique extractiviste, productiviste et consumériste qui a pour résultat l’épuisement des ressources naturelles, la destruction de la biodiversité, le dérèglement climatique, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, l’extension des transports de biens. Ces dégradations menacent la possibilité même d’une vie sur terre.

Face à cela, nous proposons l’écosocialisme, prolongement de la dimension internationale de la lutte anti-capitaliste dans la revendication universelle d’une planète vivable pour tous les êtres vivants. Il implique de revoir nos choix de production et de consommation énergétique, de rechercher des filières vertes, de repenser l’agriculture, d’organiser le transfert modal en privilégiant le fret ferroviaire et fluvial, d’imaginer la reconversion de notre outil industriel et de refuser la publicité et l’obsolescence programmée. Bref, mener une déflation vigoureuse du capital.

Notre ambition consiste à replacer la question du capital, son coût, son allocation, son appropriation, au centre du jeu politique. Deux axes y président : abaisser son coût pour définanciariser l’économie (reconquérir le marché intérieur, relancer la recherche et développement, réorienter l’épargne nationale vers les investissements productifs et les besoins sociaux) ; socialiser le capital, via des outils fiscaux (« révolution fiscale ») permettant d’élargir l’assiette d’imposition des revenus du capital, et des outils juridiques (« socialisation progressive ») permettant à plus long terme d’assurer un renversement de la propriété etun véritable pouvoir des salariés, exercé sous le contrôle de la Nation. Enfin l’enjeu démocratique dépasse le strict cadre des entreprises et rejoint l’urgence démocratique, devant l’émergence d’une société de rentiers, où l’héritage remplace le mérite, où les champs politiques et médiatiques sont captés par des fraudeurs et des corrompus aux patrimoines exorbitants.

Hadrien Toucel et Nolwenn Neveu, commission économique du Parti de Gauche

B) Le Parti de gauche en campagne contre le coût du capital

Guillaume Etievant, secrétaire national du Parti de gauche, revient sur la nécessité de mener une grande campagne sur le coût du capital, objet d’un colloque à Paris samedi

Pourquoi y a-t-il clivage à gauche sur le coût du capital  ?

Guillaume Etievant. Depuis l’arrivée de François Hollande, aucune mesure n’a remis en cause les intérêts des actionnaires, des grands patrons. Sa politique vise en fait à maintenir ce qu’on appelle le coût du capital, c’est-à-dire la ponction des actionnaires sur la valeur créée par les salariés. Le symbole le plus frappant, c’est le crédit d’impôt compétitivité-emploi. Un véritable cadeau fiscal aux entreprises de 20 milliards d’euros sans contrepartie en termes d’investissements et d’emplois. Et ce crédit d’impôt sera, pour partie, financé par les Français avec l’augmentation de 6 à 7 milliards d’euros de la TVA. C’est un exemple du clivage avec le gouvernement et sa logique néolibérale. Il considère que le problème réside dans le coût du travail, donc les salaires des Français, et non dans la ponction des actionnaires.

Quel est l’impact du coût du capital sur l’économique ?

Guillaume Etievant. Prenons la question du partage de la valeur ajoutée créée dans les entreprises et qui, au plan national, constitue le produit intérieur brut (PIB). Celle-ci est partagée entre les salaires, l’État, l’autofinancement et les actionnaires. Or, depuis les années 1980, dix points de PIB sont passés des salaires vers le capital. C’est considérable d’autant que ça ne sert ni l’investissement, ni les salaires, ni l’emploi comme le montrent les chiffres du chômage. L’obsession des actionnaires est d’atteindre des taux de rentabilité de leurs capitaux de 15%. C’est beaucoup plus qu’auparavant et ça pèse négativement sur l’économie. Les projets d’entreprises qui n’ont pas ce taux sont jugés non rentables. Cette financiarisation au seul bénéfice des actionnaires est mortifère pour notre économie.

Quelles convergences avec le PCF ou la CGT qui lancent également une campagne contre le coût du capital ?

Guillaume Etievant. Toutes les forces de gauche, les syndicats doivent s’unir pour mener des campagnes communes sur cette question si importante pour l’emploi. C’est l’ambition de la marche du Front de gauche, le 1er décembre, à Paris, et celle du colloque du Parti de gauche, ce week-end, pour contribuer à construire des alternatives.

Entretien réalisé par 
Max Staat

C) Ce n’est pas le travail qui coûte cher mais la rémunération du capital (CGT)

Contrairement à ce que prône le patronat, ce ne sont ni le coût du travail ni la rigidité du marché du travail qui plombent la compétitivité des entreprises. Ce sont les salariés par leur travail qui créent les richesses. L’enjeu porte donc sur la répartition des richesses entre le capital et le travail :

- Ce qui va aux salariés : le salaire, y compris les cotisations sociales (part salarié et employeur)

- Le reste étant réparti entre les impôts des entreprises, les investissements et les dividendes aux actionnaires.

Aujourd’hui, la part des salaires dans les richesses créées est plus faible qu’à la sortie de la guerre.

Alors que la rentabilité financière des entreprises est en hausse, le chômage explose et le pouvoir d’achat baisse freinant ainsi la relance économique.

Diviser par deux les dividendes libérerait 120 milliards d’euros pour les investissements productifs, créerait de l’emploi, permettrait de financer la protection sociale et de diminuer le déficit de l’Etat.

La CGT veut relancer le débat sur le « coût du capital »

"Mon travail, ça c’est capital", "investir dans l’emploi c’est capital", "mon salaire pour vivre c’est capital", "pour la solidarité, la protection sociale c’est capital". A l’aide de ces affichettes, la CGT va lancer une campagne nationale pour s’en prendre au "coût du capital". Lors d’une conférence de presse, lundi 18 novembre, Thierry Lepaon a rappelé qu’il s’était adressé, le 26 avril, à François Hollande pour lui demander d’organiser "un débat contradictoire sur la répartition des richesses crées par le travail : quelle part va à la rémunération du travail, quelle part va à l’investissement, quelle part va à la rémunération du capital, quelle part va au financement des politiques d’intérêt général via l’impôt".

En 2014, la CGT va organiser un colloque avec des économistes sur le coût du capital. D’ores et déjà, elle demande au gouvernement la mise en place d’un groupe de travail sous l’égide du Conseil national de l’information statistique (CNIS) pour élaborer un "indice du coût du capital".

Thierry Lepaon a évoqué la lettre que Pierre Gattaz – que dans un joli lapsus il a appelé "Pierre Medef" – a adressée à ses organisations, où le président du Medef indiquait que "ce sont les entreprises qui créent les richesses en omettant de dire que dans l’entreprise, c’est le travail qui crée les richesses. Le problème des entreprises, ce n’est pas le coût du travail, mais c’est la sous-valorisation du travail, de sa reconnaissance et de sa rémunération".

"Course infernale à la rentabilité financière"

Se basant sur une étude du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé), Mohammed Oussedik, secrétaire de la CGT, a chiffré le "surcoût du capital", c’est-à-dire pour l’essentiel la sur-rémunération des actionnaires, à "93 milliards d’euros", insistant sur la nécessité de "stopper la course infernale à la rentabilité financière".

Plus globalement, la CGT tente de reprendre la main alors qu’elle apparaît absente dans les jacqueries sociales qui sillonnent le pays et qu’elle peine à mobiliser. Huit mois après son congrès de Toulouse, Thierry Lepaon, qui est toujours placé devant le défi d’assurer son autorité sur sa centrale, a enfin présenté un organigramme de la direction confédérale. Il a de nouveau insisté sur "l’irruption" des salariés qui est "une absolue nécessité".

Tout en reconnaissant que la perspective du chômage "fait peur et conduit les salariés à rechercher des solutions individuelles et à se replier sur eux-mêmes", le secrétaire général de la CGT a annoncé une "grande journée d’action", au début de 2014, votée à l’unanimité par son comité confédéral national – son "parlement" – réuni les 6 et 7 novembre, pour "contester les orientations sociales régressives et faire des propositions portant sur l’augmentation des salaires et l’emploi". Il a souhaité que d’autres syndicats, y compris la CFDT, s’y joignent. Le 23 novembre, il participera à une manifestation en Bretagne aux côtés de Laurent Berger, son homologue de la CFDT.

La CGT "en travers du chemin des idées populistes"

Thierry Lepaon a contesté toute vision "bipolaire" du syndicalisme – entre les contestataires d’un côté et les réformistes de l’autre – et il s’en est durement pris à la politique du gouvernement, notamment à propos de la réforme des retraites, en jugeant qu’elle est "porteuse de dangers. Elle permet aux idées populistes de faire leur chemin en désignant des boucs émissaires. Les formations politiques d’extrême droite, qui sont le vecteur de cette idéologie, trouveront la CGT en travers du chemin".

Il a aussi critiqué au passage le projet du gouvernement de supprimer les élections prud’homales. Mais le dirigeant syndical s’est refusé à se laisser entraîner sur le terrain politique. La CGT a confirmé qu’elle ne participerait pas à la "marche pour la révolution fiscale" lancée par le Front de gauche le 1er décembre. Interrogé sur un éventuel changement de premier ministre, Thierry Lepaon a botté en touche : "Ce qui nous importe ce n’est pas celui qui conduit l’ambulance mais que l’ambulance aille là où il y a un malade."

D) Le coût du capital est deux fois plus élevé que le coût du travail

Le patronat convoque le coût du travail comme cause de la perte de compétitivité des entreprises et justifie ainsi le gel des salaires et la baisse des cotisations sociales patronales.

Pourtant la plus grosse charge subie par les entreprises est le coût du capital. Il est deux fois plus élevé que le coût du travail. Cette ampleur révèle un problème majeur : la domination du capital financier sur toute l’économie et, partant, sur la vie de tous.

Il est indispensable de se libérer de cette domination. C’est un défi de société et même de civilisation : celui de la maîtrise de l’argent et du capital, pour tirer parti de son efficacité afin de développer toutes les capacités humaines.

Coût du capital : le double des cotisations sociales employeur des entreprises

Ce que l’on appelle le coût du travail c’est la somme des salaires et des cotisations sociales employeur appelées par le MEDEF « charges sociales ». Il est sans cesse dénoncé comme trop élevé par les patrons qui en font la cause essentielle des pertes réelles ou supposées de compétitivité. Ainsi, en même temps qu’ils s’acharnent à geler les salaires, ils ne cessent d’exiger des baisses de « charges sociales ». Mais les entreprises subissent des coûts du capital considérables qui sont autant de prélèvements sur les richesses nouvelles qu’elles produisent (valeur ajoutée) et dont l’effet est de plus en plus parasitaire. Ce coût du capital c’est la somme des dividendes qu’elles versent aux actionnaires et des charges d’intérêts qu’elles payent aux banques sur leurs crédits. Il représente environ le double de leurs cotisations sociales employeurs effectivement versées (chiffres INSEE de 2013 pour l’année 2012, Comptes de la nation) : 298,9 Md€ contre 157,9 Md€1.

Quels sont les coûts supportés par les entreprises ?

Les entreprises2 supportent en effet différentes dépenses, qui constituent autant de coûts. De façon schématique on peut distinguer3

◾ leurs achats de matières premières, de produits semi-finis et de services

◾ les salaires qu’elles paient (y compris cotisations sociales salariales)

◾ les cotisations sociales employeur

◾ les dividendes qu’elles versent aux actionnaires (parfois entre elles)

◾ les intérêts qu’elles paient aux banques

◾ les amortissements du capital, comptabilisé comme un coût qui anticipe les dépenses futures d’investissement en capital4

Derrière le coût du capital, la domination du capital financier

Il s’agit d’un prélèvement sur toute la richesse créée, au bénéfice des banques et des actionnaires. Bien supérieur, par exemple à l’investissement matériel des entreprises (197,4 Md€ en 2012).

Cette ampleur révèle un problème majeur : la domination du capital financier sur toute l’économie et, partant, sur la vie de tous, du chômeur au cadre, en passant par les précaires, les ouvriers, les enseignants ou les infirmières, les étudiants ou les retraités.

Cette domination du capital financier s’exerce par ses pouvoirs, permettant ses prélèvements, et par sa logique, la recherche de rentabilité à tout prix et toujours accrue. C’est à dire l’accumulation du capital avant tout, au mépris des êtres humains et de la nature. A travers ses pouvoirs, le capital impose ses propres buts !

Il y a en réalité bien d’autres coûts du capital. En particulier, l’obsolescence accélérée des équipements productifs et des produits pousse à renouveler le capital beaucoup plus vite. Par exemple tous les 3 ans au lieu de tous les 5 ans, et donc, pour servir le capital, il pousse à prélever sur la valeur ajoutée produite 33% de sa valeur chaque année (renouvellement à 100 % en 3 ans), au lieu de 20% (renouvellement en 5 ans). Les paradis fiscaux participent, bien évidemment de ce puzzle que de nombreux économistes hétérodoxes de différentes traditions (keynésiens, marxistes, post -keynésiens, institutionnalistes, etc.) commencent à dénoncer.

L’ampleur des prélèvements du capital a de lourdes conséquences pratiques. Elle s’oppose aux dépenses pour l’emploi, les qualifications ou pour la R&D et l’innovation, l’efficacité réelle. Ces pouvoirs exorbitants du capital financier sont une composante majeure de ce que tous perçoivent comme « une impuissance grandissante de la politique ». Il s’agit de reprendre du pouvoir là-dessus.

Au-delà des entreprises, on pourrait aussi parler des banques avec les prélèvements que les actionnaires effectuent sur elles et qu’elles répercutent sur leur clientèle.

On pourrait aussi parler de l’État et de toutes les administrations publiques (locales, de santé ou de sécurité sociale) sur lequel le capital effectue aussi un énorme prélèvement. Un seul chiffre : en 2012 l’État a versé 48,8 Md€ aux marchés financiers en seules charges d’intérêt (source France Trésor). C’est l’équivalent du budget de l’éducation nationale pour nourrir les marchés financiers. Avec un financement à taux zéro, par la BCE, ce poste disparaît.

S’en libérer, un enjeu majeur de notre temps

Il est indispensable de se libérer de cette domination. C’est un défi de société et même de civilisation : celui de la maîtrise de l’argent et du capital, pour tirer parti de son efficacité afin de développer toutes les capacités humaines et non pour qu’il asservisse chaque jour toujours plus salariés et populations.

Pour cela, il faut agir de deux façons : pénaliser et inciter en visant une autre logique de développement. D’une part une action négative (pénalisation) : faire reculer ces prélèvements (taxation, abaissement des intérêts bancaires, etc.) ; d’autre part une action positive (incitation) en favorisant des dépenses de développement du potentiel d’efficacité sociale (développement et sécurisation de l’emploi, qualifications, R&D) et les investissements économes en capital.

C’est à dire en aval sur les résultats de toutes ces prédations, mais aussi en amont en promouvant une tout autre logique d’efficacité. Tout particulièrement :

- Par le biais d’un nouveau crédit bancaire, porteur d’une autre sélectivité5, avec un tout autre rôle de la BPI et, surtout, de la BCE,

- Par un autre comportement des entreprises (notamment les entreprises publiques dont il faut étendre le champ et changer les critères de gestion)

- Par un tout autre rôle de l’État et de ses aides publiques.

- Et, au-delà, avec de nouvelles institutions publiques et sociales, à tous les niveaux, pour examiner et suivre les coûts et l’utilisation des fonds versés aux entreprises, institutions qui seraient appuyées par les services publics. Il s’agit d’amorcer un nouvel âge de la démocratie. Ce qui implique de nouveaux pouvoirs des salariés et des populations.

En matière de retraite, il en est de même. Nous proposons, d’une part, que les revenus financiers des entreprises cotisent au même taux que les salaires (ce qui incitera à rechercher de moins en moins ces revenus) et, d’autre part, de favoriser l’engagement des entreprises dans une dynamique de développement de l’efficacité par l’essor des capacités humaines, de l’emploi et de la formation (ce qui a pour effet de pousser la base salaire de ces cotisations). Il s’agirait, en pratique, de moduler les cotisations sociales de façon à faire payer à un taux plus élevé les entreprises qui suppriment des emplois ou qui baissent la part des salaires et des dépenses de formation dans leur valeur ajoutée produite.


NOTES

1 Une étude récente effectuée par des économistes de l’université de Lille (Cordonnier et alii) va dans le même sens

2 On se restreint aux entreprises non bancaires

3 A noter que dans cette décomposition, les dépenses de recherche-développement (R&D) sont réparties dans différents postes, essentiellement les salaires, mais aussi des achats de matières, des consommations d’énergie, ou des investissements matériels.

4 Ce montant n’est pas encore évalué dans les comptes nationaux en nouvelle base. Dans la base 2000, ce montant peut être calculé par différence entre les profits bruts et les profits nets (EBE-ENE). L’Insee le désigne comme la consommation de capital fixe (CCF). Il serait de 156,5 Md€ en 2009.

5 Le taux d’intérêt du crédit pour les investissements matériels et de recherche des entreprises serait d’autant plus abaissé (jusqu’à 0 %, voire moins par non remboursement d’une partie du crédit) qu’ils programmeraient plus de bons emplois et de bonnes formations bien payés.


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