Che Guevara : un symbole de lutte, d’espérance, d’internationalisme, de justice sociale pour l’Amérique latine

vendredi 22 mars 2024.
 

Depuis plusieurs années, nous avons tous le plaisir de constater qu’un grand nombre de jeunes arborent la figure du Che sur leurs vêtements comme un clin d’oeil par-delà les générations aux espoirs et combats de la jeunesse des années 68.

Dès cette introduction, je voudrais clarifier un point : Je reste fidèle à la mémoire du Che qui a longtemps combattu par la lutte armée face à des Etats dictatoriaux manoeuvrés par les USA.

Cela signifie-t-il que je suis un partisan de la violence politique ? Non. Dans les années 1950 puis 1960, l’exploitation économique des multinationales américaines sur de nombreuses populations du monde ne tenait que par la force militaire. Dans ces pays-là, aucun combat électoral, syndical ou associatif n’était imaginable.

Dans ces conditions, la lutte armée a été un moyen de protection et une stratégie pour résister et préparer l’avenir. J’ai défendu ce point de vue non exclusif dans les années 1960 et je considère encore avoir eu raison.

1) Le Che, un mythe créé après la mort de Guevara ?

Certains journalistes ou intellectuels conservateurs n’ont décidément aucune rigueur intellectuelle, aucune rigueur morale. Ils ont trouvé, en cet automne, un nouvel angle d’attaque pour dévaloriser Guevara ; il ne serait qu’un mythe fabriqué pour les adolescents sur la base essentiellement d’une photo. Sa vie comme sa mort n’auraient pratiquement pas eu d’écho international de son vivant.

Comment donner du crédit à des personnes comme Jacobo Machover selon lequel ce mythe a été construit de toutes pièces après sa mort, en particulier par des Français ?

- alors que nous sommes au moins des centaines de milliers à nous rappeler de son audience mondiale dans les années 1962-1967

- alors que diverses archives vidéo montrent sa popularité, par exemple en Algérie lors du voyage qu’il y effectua.

Voici par exemple le témoignage de l’acteur Pierre Richard : "Je me souviens surtout de l’immense émotion qu’avait suscité sa mort. Je me souviens encore des jeunes manifestant leur peine, particulièrement en Italie. pour un héros a priori éloigné, que personne dans nos contrées n’avait pratiquement jamais vu, c’était incroyable ; sa mort était vécue comme celle d’un ami cher".

Non, le Che n’était pas un mythe, mais un symbole dont nous devons défendre la mémoire.

2) Le Che, symbole d’une éthique de justice et d’humanité

Malgré toutes les calomnies, qu’est-ce qui le rend aussi fort, 40 ans après sa mort en 1967, sur les vêtements d’adolescents comme dans le coeur des milliards d’opprimés ?

* Il incarne une pensée politique éthique et concrète fondée sur un impératif universaliste de refus de la misère, de l’injustice, des inégalités et des vies gâchées au nom d’une utopie de dignité humaine, de connaissance, de démocratie, de droit à vivre, d’émancipation et même de droit au bonheur.

* Il a choisi comme étendard, comme message politique, la phrase magnifique du poète cubain José Marti :" Tout homme véritable doit sentir sur sa joue le coup donné à n’importe quel homme".

* A une femme portant aussi le nom de Guevara, il répondit : " Je ne crois pas que nous soyons des parents très proches mais si vous êtes capable de trembler d’indignation chaque fois qu’il se commet une injustice dans le monde, alors nous sommes camarades..."

3) Le Che, symbole du principe d’espérance

* Le Che redonna vie à tous les jalons de ce principe d’espérance posés depuis des siècles en Amérique latine, par Tupac Amaru, Simon Bolivar, Ezéchiel Zamora, Emiliano Zapata, Augusto Sandino et bien d’autres.

* Le Che concrétise ce principe d’espérance devant l’inacceptable réalité que vantait Ernst Bloch la même année 1967 : " Il y a encore une autre dimension de vérité que la pure adaptation contemplative de la pensée aux réalités sociales, et nous voulons être et agir conformément à cette vérité meilleure, en résistant à toute l’injustice impériale de ce monde ".

* Lorsque ces réalités sociales sont inacceptables pour ceux qui les subissent comme pour ceux qui ne peuvent les tolérer et que la voie d’une réforme démocratique est bloquée par le pouvoir de l’argent et des armes, se lève l’étendard de la révolution comme si le refus de l’injustice était inscrit dans nos gènes collectifs. Au moment où les serviteurs de Coca Cola et United Fruit tentaient de tuer cette aspiration sous les bombes des B52, les assassinats et les dictatures militaires, Ernesto Guevara eut la force et le mérite d’incarner une résistance absolue et héroïque.

* Le sous-commandant Marcos, porte-parole de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale mexicaine a bien résumé cela en une phrase " Citoyen du monde, le Che nous rappelle ce que nous savons depuis Spartacus et que parfois nous oublions : l’humanité trouve dans la lutte contre les injustices une marche qui l’élève, qui la rend meilleure et plus humaine".

4) Le Che, un symbole révolutionnaire

* Quel était en 1954, globalement, le bilan de la gauche latino-américaine du 20ème siècle ? Dès qu’elle avait essayé de prendre en compte l’intérêt public, elle avait été écrasée par la bourgeoisie, l’armée et la hiérarchie catholique soutenus par les USA. Or, lorsqu’une nouvelle gauche se reconstruisait 20 à 30 ans plus tard, elle se fondait à nouveau dans une seule logique électorale avant de trahir lâchement ou de mourir héroïquement.

* Aussi, le Che pose sans cesse clairement et concrètement la question de la stratégie politique à adopter pour ne pas renouveler cette situation : " Quand on nous parle de conquérir le pouvoir par un processus électoral, notre question est toujours la même : si un mouvement populaire s’empare du gouvernement en gagnant un large vote populaire et décide de commencer les grandes transformations sociales qui forment son programme, ne se trouvera-t-il pas immédiatement en conflit avec les classes réactionnaires du pays ? L’armée n’a-t-elle pas toujours été l’instrument de ces classes ?... Par un coup d’Etat plus ou moins sanglant, le gouvernement peut être renversé et le jeu recommence ad aeternam" (Oeuvres III Textes politiques)

* Dans le contexte cubain de la dictature Batista puis dans celui de l’Amérique latine écrasée sous la botte des militaires, le Che a donc développé la nécessité d’une capacité de lutte armée et de la guerrilla. Mais il n’a jamais défendu cette orientation abstraitement " Lorsqu’un gouvernement est arrivé au pouvoir par une consultation populaire, frauduleuse ou non,, et maintient une apparence au moins de légalité constitutionnelle, le germe de la guerrilla ne peut éclore, car toutes les possibilités de la lutte légale n’ont pas été épuisées" ; pour lui l’usage de la violence par les progressistes dépend du degré de violence utilisé par la bourgeoisie et les conservateurs.

* Un documentaire présenté par Arte insistait sur le manque de préparation de la guerrilla du Che en Bolivie. Le présenter comme un aventuriste ne correspond pas à la vérité "Prétendre faire la guerre de guerrilla sans l’appui de la population, c’est aller vers un désastre inévitable" ( Guerre de guerrilla, une méthode). Le bilan des soutiens qu’il attendait en Bolivie n’ a jamais été tiré sérieusement.

5) Le Che, un symbole de morale révolutionnaire

* Le Che est venu progressivement au socialisme et au communisme révolutionnaire par une révolte morale devant les syndicalistes assassinés, devant les enfants qui meurent de faim dans la rue ou même par manque de moyens dans les hôpitaux. Nous disposons de nombreux témoignages sur son humanité dans les rapports personnels. Son orientation politique est également marquée par une dimension morale : " Le devoir de tout jeune communiste est d’être essentiellement humain, tellement humain qu’il se rapproche du meilleur de l’humain".

* "Permettez-moi de dire, au risque de paraître ridicule, que le vrai révolutionnaire authentique est guidé par de grands sentiments de générosité ; il est impossible d’imaginer un révolutionnaire authentique sans cette qualité".

* " La conduite révolutionnaire est le reflet de la foi révolutionnaire ; quand quelqu’un se dit révolutionnaire et ne se conduit pas comme un révolutionnaire, ce ne peut être autre chose qu’un pitre".

* Le Che réinventa sans cesse un marxisme vivant au foyer de filiations historiques diverses, d’une éthique exigeante et de ses expériences.

6) Le Che, un symbole d’internationalisme

L’internationalisme était presque une seconde nature chez Guevara. Argentin, il participa aux événements du Guatemala, à la révolution cubaine, à la lutte congolaise, appela à partager le sort du Vietnam et finira sa vie en Bolivie. L’internationalisme était pour lui une nécessité intérieure d’éducation révolutionnaire ; « Il ne peut exister de socialisme s’il ne s’opère pas dans les consciences un changement qui provoque une nouvelle attitude fraternelle envers l’humanité « .

Pour lui, l’internationalisme était aussi et surtout une nécessité objective " La lutte de classe est devenue internationale, comme la circulation du capital et la fluctuation des prix. Les rythmes, les formes, l’évolution de ces combats très divers épousent les particularités nationales et subissent le poids des héritages, mais leurs interactions, même inconscientes, sont permanentes"..."

" L’internationalisme était pour le Che à la fois un impératif moral, une exigence éthique de l’humanisme révolutionnaire, qui dépasse les étroites limites nationales dans un puissant mouvement de solidarité fraternelle, contre l’ennemi commun : « Il n’est pas de frontière dans cette lutte à mort... la pratique de l’internationalisme prolétarien n’est pas seulement un devoir pour les peuples qui luttent pour un avenir meilleur ; c’est aussi une nécessité inéluctable » (« Discours d’Alger »). (Ataulfo Riera)

7) L’offensive des médias pro-américains et la furie de Jacobo Machover

La CIA, ses relais de communication et ses alliés ont préparé méticuleusement le 40 ème anniversaire de la mort du Che. Le site de la "Fondation Nationale Cubano-Américaine" vient de comparer le Che à Himmler.

Un certain Jacobo Machover, a déclaré que le régime cubain est "antisémite" ; ensuite, il a pondu un résumé de toutes les calomnies sans preuve utilisables, titré " La face cachée du Che". Début octobre 2007, ce bréviaire a donné le "LA".

Comment donner du crédit à un homme qui se permet des mensonges incroyables comme rendre le Che responsable de l’emprisonnement et des tracas de Padilla alors que ces évènements datent de quatre ans après sa mort ?

Pour finir sur ce Jacobo Machover, voici le point de vue de Patrick Bard dont la connaissance du sujet est unanimement respectée : "La modestie et l’honnêteté sont nos devoirs devant l’histoire. Replaçons celle-là dans son contexte. Celui d’une époque où la France elle-même croyait aux vertus de la guillotine, où Bastien Thierry qui avait raté de Gaulle lors de l’attentat du Petit-Clamart fut guillotiné. Nous avons rencontré Eduardo Torrico, membre des forces spéciales boliviennes qui combattirent le Che en 1966-1967. Nous le laisserons conclure : « Nous ne craignions pas d’être capturés par le Che. Il avait la réputation de traiter ses prisonniers avec humanité. » Il est loin, le cool killer de Machover".

8) L’offensive des médias conservateurs contre le symbole du Che : un exemple L’Express

Prenez le numéro 2934 de L’Express. Il annonce la couleur dès la page de couverture "REVELATIONS Les crimes de Che Guevara". Le dossier intérieur commence par un énorme titre du même acabit : GUEVARA Du sang sur l’étoile".

Le Che avait effectivement la responsabilité de la prison où étaient enfermés quelques dizaines d’anciens bourreaux et hommes de main de la dictature Batista, dans les premières heures de la révolution cubaine ( au moment où sa survie était en jeu de minute en minute face aux USA). Ceci dit :

* il est surprenant de ne pas replacer ces exécutions dans le contexte des années 1960-1970 où les dictatures pro-américaines sont responsables de millions de morts dont deux génocides au moins ( Indonésie et Indiens du Guatémala) et dans le contexte général des guerres, guerres civiles en particulier.

* il est surprenant de voir une telle accusation ne pas tenir compte du climat violent instauré par la dictature Batista à Cuba. Patrick Bard signale par exemple le cas d’une femme de Sancti Spiritus qui, voyant des sbires de Batista abattre des enfants cachés dans un arbre, leur désigna un gamin planqué dans les branches et qu’ils avaient négligé.

* il est surprenant d’impliquer le Che dans des exécutions sans aucune preuve sur son implication personnelle dans le processus judiciaire et sans donner les raisons de ces condamnation.

* il est surprenant d’insister sur le cas du propriétaire d’une exploitation de café, voisine de la guerrilla du Che avant 1959 "affirmant haut et fort son opposition à la révolution", accusé par les guerrilleros "d’être un mouchard à la solde de Batista" et exécuté, sans préciser qu’Eutimio Guerra livrait bien au camp de Batista des informations sur la guérilla.

9) La question de la violence face à une dictature militaro-policière comme face au fascisme se pose inéluctablement

Le sang reproché au Che date de la Guerre civile cubaine (déclenchée par le coup d’Etat pro-américain de Batista) et d’aussitôt après. Je suis opposé philosophiquement à la peine de mort. Ceci dit, on ne peut nier la spécificité du problème face au fascisme et dictatures militaro-policières :

- qui bafouent sans cesse les principaux droits de l’homme

- qui interdisent l’existence d’organisations de gauche

- qui attentent à la simple survie des civils ( militants syndicaux, politiques, associatifs) et s’en prennent à leur famille

- qui ne laissent aucune place réelle au débat démocratique et à la représention politique

Face à l’occupation nazie, la Résistance française a choisi un terrorisme, y compris individuel ( assassinat d’un policier ou soldat isolé). C’était justifié puisqu’il n’y avait pas d’autre solution politique.

Nous disposons de nombreuses preuves de la clémence du Che pendant la guerrilla, clémence qu’il théorisait : "L’attentat et le terrorisme aveugle ne doivent pas être utilisés" " Les prisonniers blessés doivent être soignés par tous les moyens possibles" (Textes militaires). Il a publiquement regretté les condamnations à mort, les expliquant seulement par le danger constitué par ces personnes pour Cuba, à moment-là, sans cesse menacé d’interventions terroristes et militaires organisées par les Etats Unis.

A Moscou, lors de la Révolution russe, les Blancs ont massacré à la mitrailleuse par centaines, des ouvriers prisonniers, que ce soit au Kremlin ou l’école militaire Alexandrovské. Lorsque ces Blancs (essentiellement des serviteurs zélés de la dictature tsariste) ont capitulé, aucun n’a été exécuté, les officiers ont même pu garder leurs armes. Les bolchéviks ont-ils été remerciés pour cette clémence ? Absolument pas ; aussitôt libérés, ces conservateurs ont constitué des armées blanches, poursuivant une guerre civile horrible pendant quatre ans, torturant et fusillant sans relâche leurs adversaires, aux quatre coins du pays.

Lorsque les sandinistes ont pris le pouvoir au Nicaragua, ils ont commencé par amnistier les anciens hommes de main de la dictature somoziste pro-américaine ( Garde nationale) qui avaient des milliers de morts sur la conscience. Ont-ils été remercié ? Absolument pas. Au contraire. Ces sales types ont rejoint la contra soutenue par les Américains et ont recommencé leur sale besogne, assassinant un maximum de civils soupçonnés de sympathie pour la gauche.

Après un dossier à charge sur Staline ( à juste titre) et un sur le Che (à tort), L’Express ferait bien de préparer un numéro sur ces centaines de dictatures du 20ème siècle installées ou soutenues par les USA.

10) Au nom de quelle morale jugez-vous le Che ?

Il est assez surprenant de voir les libéraux conservateurs américains financer des campagnes de diabolisation de Guevara au nom, semble-t-il, d’une éthique.

Ils ne manquent pas de culot. Ils demandent toujours plus de répression dans leur pays où est enfermée 25% de la population carcérale mondiale, où la chaise électrique continue son oeuvre de mort. Ils sont donc bien mal placés pour donner des leçons.

Quant à la méthode utilisée par le dossier de L’Express contre Guevara, elle ne me paraît pas correcte. Premièrement, les seuls racontars d’exilés cubains en Floride ne peuvent éclairer une approche de la vérité historique. Deuxièmement, quel critère choisit le journaliste pour condamner Guevara de façon catégorique ? une morale atemporelle des seuls rapports interpersonnels. Sur ce seul fondement éthique, toute révolte est condamnable, y compris lorsque Jacquou le croquant attaque le château du Comte de Nansac ; pourtant le lecteur donne raison à Jacquou parce qu’il a pris connaissance du contexte de misère, d’oppression et de mort précédant cet acte.

Il en va de même pour le choix politique de la guerrilla éffectué par Guevara avec les conséquences humaines d’un tel choix. Il tire alors simplement la conclusion des nombreux gouvernements et présidents d’Amérique latine renversés par des coups d’état soutenus ou fomentés par la CIA dès qu’une multinationale pouvait perdre un dollar. Il tire la conclusion des grèves de mineurs boliviens ( Catavi, Milluni, Alto La Paz, SigloXX, Huanuni) écrasées sous les bombes par l’aviation. Il tire la conclusion des milliers d’assassinés par les tueurs au service des grands propriétaires et des patrons de la drogue. Il tire la conclusion d’une citoyenneté refusée aux millions d’Indiens n’ayant même pas d’état civil.

Une génération de prêtres latino-américains a suivi le même raisonnement théorisant la "théologie de la libération" et s’engageant dans les guerrillas. Le grand humaniste Josué de Castro, géographe brésilien, président de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture de 1952 à 1956, Prix nobel de la Paix, a affirmé la même conclusion après d’innombrables efforts pacifiques : " J’ai reçu un prix international de la paix mais je pense qu’il n’y a malheureusement pas d’autre solution que la violence pour l’Amérique latine".

11) Les veines ouvertes de l’Amérique latine

Pour comprendre le combat du Che, il faut nécessairement partir de la réalité latino-américaine. Sur ce sujet, le meilleur ouvrage reste sans doute celui de l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, rédigé dans les années 1960 : Las venas abiertas de America latina.

" Nous avons perdu jusqu’au droit de nous appeler Américains... Nous habitons, nous, tout au plus, une sous-Amérique, une Amérique de seconde classe... Depuis la découverte jusqu’à nos jours, tout s’y est toujours transformé en capital européen ou plus tard, nord-américain... la terre, ses fruits et ses profondeurs riches en minerais, les hommes, leur capacité de travail et de consommation...

" Potosi, Zacatecas, Ouro Preto, la pampa chilienne du salpêtre, le Nord-Est sucrier du Brésil, les forêts argentines du Quebracho, certaines zones pétrolifères du lac Maracaibo ont de douloureuses raisons de croire à la précarité des richesses que la nature octroie et que l’impérialisme usurpe...

" Il existe ici 60 millions de paysans dont la fortune s’élève à un quart de dollar par jour... 120 millions d’enfants se débattent dans cette tempête... Chaque minute, un enfant meurt de maladie ou de faim... 50 millions de chômeurs, près de 100 millions d’analphabètes, la moitié des 280 millions de latino-américains vivent entassés dans des taudis...

" Les tueries de la misère en Amérique latine sont secrètes ; chaque année, trois bombes comme celle d’Hiroshima explosent silencieusement au dessus de ces peuples qui ont l’habitude de souffrir en serrant les dents..."

12) Lycéens des années 60 et Guevara

Oui, le guévarisme eut un écho dans la jeunesse de 1965 à 1967. C’est malheureusement le seul témoignage que je peux personnellement apporter :

* celui d’un militant politique du Pavé, groupe fondé à Rodez, en gros sur la théorie du "foco" guévariste : « On crée un foyer qui peu à peu se fait connaître, crée un réseau relationnel, se construit, lutte... ». Nous recevions gratuitement Gramma, le journal de la révolution cubaine. Je me rappellerai toujours du moment où nous avons repris en choeur "Le chant des martyrs", salle Dupuy, à Toulouse, en l’honneur du Che. Pendant qu’un immense portrait du Commandante, réalisé par notre ami ruthénois Bertrand Gibert se déployait derrière la tribune, j’essayais aux côtés de Garcia et Pérez de ne pas être étouffé par les larmes avant les derniers mots "Adieu camarade, Adieu nobles coeurs..."

* celui, modeste d’un lycéen de l’époque. Lorsque le Che a été exécuté en Bolivie par la soldatesque imbécile au service de la CIA, nous avons réuni le bureau élève du Foyer pour décider de donner à ce grand lieu de notre vie d’interne celui de Guevara.

* celui d’un animateur des Comités d’Action Lycéens. C’est du foyer Guevara que nous avons décidé puis commencé l’occupation du lycée en 1968. Parmi les innombrables journaux lycéens de l’époque que j’ai conservés, beaucoup arborent la silhouette du Che et manifestent la même détermination. Autre époque où un petit journal militant jeune du Sud-Ouest, très lu, pouvait titrer de façon provocatrice mais prenant date : "Nous retournerons dans les montagnes" !

13) Le jeune Guevara

Oui, ce jeune argentin d’origine irlandaise par son père et basque par sa mère attirait beaucoup de sympathie. Nous le sentions vivre par la connaissance des nombreux sports qu’il avait pratiqué : rugby surtout, mais aussi football, natation, tennis, golf, gymnastique... Nous l’imaginions à notre âge gagner quelque argent de poche comme bibliothécaire, pompiste, vendeur de chaussures, infirmier...

Dans son grand périple en moto puis auto-stop avec Alberto Granado, il y a deux similitudes avec le mouvement jeune des années 60 : l’attirance pour le voyage et le refus des injustices. Des mines de Chuquicamata au Machu Pichu se lève au coeur du Che la haine des buveurs de souffrance.

Parmi les malades qu’il soigne en chemin, les lépreux de l’Hôpital San Pablo garderont toujours le souvenir de son passage "Il m’a sauvé. Ce fut le début d’une ère nouvelle à la léproserie, les instruments chirurgicaux n’eurent pas le temps de rouiller" (Silvio Lozano).

Découvrant chaque jour de nouvelles souffrances du Sud au Nord de l’Amérique latine, il devient socialiste et l’écrit à sa tante : "Tia, tia, tia : pendant mon voyage dans les domaines de la United Fruit, j’ai pu vérifier combien est terrible leur pouvoir... Ton neveu à la santé de fer, à l’estomac vide et à la lumineuse foi dans l’avenir socialiste". " Je me rends au Guatemala où je vais me perfectionner pour devenir un révolutionnaire authentique".

14) Ernesto Guevara au Guatemala

En mars 1951, Arbenz est devenu le premier président de la République de ce pays élu au suffrage universel. Le caractère pacifique et légal de cette élection n’a jamais été contesté par personne. Elu avec 60% des voix, le nouveau président est confronté au problème des grands propriétaires fonciers qui ne travaillent pas leurs terres alors que la population meurt de faim sans travail. On estime qu’en 1945, 2% de la population du pays contrôlait 72% de toutes les terres arables, mais seulement 12% de celles-ci étaient utilisées.

Arbenz envisage donc en 1952 une réforme agraire sur le modèle de l’Homestead Act promulgué en 1862 aux États-Unis. La nouvelle loi permettait au gouvernement d’exproprier uniquement les parties en friche des grandes plantations. Les propriétés de plus de 670 acres (271 hectares) en étaient exclues si au moins les 2/3 de leur surface étaient cultivés ; de même que les terres présentant une déclivité supérieure à 30 degrés (une exemption significative dans le paysage montagneux du Guatemala). Les propriétaires des terres expropriées furent dédommagés sur la valeur déclarée, par eux-mêmes, de leurs terres lors du calcul de l’impôt en mai 1952.

L’entreprise américaine United fruit s’est considérée en danger car elle était le plus grand propriétaire terrien du Guatemala avec 85% de ses terres non exploitées. De plus, les dirigeants de la CIA entretenaient des liens personnels avec la United Fruit dans laquelle ils avaient ocupé des postes de direction et dont ils étaient actionnaires. La CIA monte donc une affaire bidon (aujourd’hui prouvée par les archives ouvertes) afin de discréditer Arbenz : un bateau suédois débarque de vieilles armes tchèques. L’administration américaine ordonne à la CIA de financer un coup d’État militaire, au nom de code opération PBSUCCESS qui renverse le gouvernement. Arbenz démissionne le 27 juin 1954 et fuit, trouvant refuge auprès de l’ambassade mexicaine.

Nouvelle expérience pour Guevara qui va dès lors rejoindre le groupe des réfugiés cubains rassemblés autour de Fidel et Raul Castro.

15) Cuba, un paradis pour milliardaires américains, truands et dictateurs militaires de 1902 à 1959

Depuis son indépendance acquise en 1902, l’île de Cuba est devenue l’arrière-cour du capitalisme américain : un christianisme pudibond à Washington et 10000 prostituées à leur service dans les rues de La Havane, un capitalisme bon chic bon genre à Washington et le blanchiment de l’argent sale (drogue, casinos, prostitution, trafics) à la Havane, un moralisme politique affiché à Washington et la corruption de la classe politique cubaine par l’argent à La Havane.

Les Etats Unis ne peuvent se permettre de prendre le risque d’élections démocratiques dans cette île, paradis de ses milliardaires et de ses escrocs. Aussi, en mars 1952, leur pantin Batista fait un coup d’Etat, reporte les élections, suspend le Parlement et se voit aussitôt officiellement reconnu par le gouvernement de Washington. Les opposants politiques de gauche subissent une telle répression qu’ils ne peuvent plus sortir de chez eux sans être armés. Aussi, beaucoup, comme Fidel Castro, quittent l’île pour le Mexique. Dans ce pays, il fait la connaissance du Che Guevara qui vient de vivre l’expérience horrible de la domination américaine au Guatémala.

16) Castro, Guevara et leurs guerrilleros prennent le pouvoir à La Havane

Le 2 décembre 1956, Fidel Castro, Ernesto Che Guevara et leurs 81 compagnons débarquent à Oriente, à bord du yacht Gramma. Ils constituent un point de guerrilla dans la Sierra Maestra. La grève générale ouvrière de 1958 est écrasée par Batista ( au moins 200 morts) ; cette tuerie confirme pour une partie de la gauche et du peuple cubain l’impossibilité d’une lutte politique démocratique.

Les barbudos de Fidel Castro opèrent vers Santiago alors que le Che prend Santa Clara le jour de Noël 1958. Un véritable soulèvement populaire porte alors la guerrilla au pouvoir. Fidel Castro entre dans La Havane le 8 janvier 1959.

Le nouveau régime prend rapidement quelques décisions significatives comme la gratuité des loyers, un début de réforme agraire puis urbaine, l’expropriation des monopoles étrangers. Batista s’enfuit.

Tous ceux qui vomissent aujourd’hui sur le comportement du Che Guevara alors qu’il commandait une colonne de guerrilla à Cuba en 1957 et 1958, devrait nous expliquer :

- pourquoi quelques dizaines de révolutionnaires ont pu résister aux 40000 soldats de l’armée pro-américaine de Batista grâce à un soutien populaire fort, en particulier parmi les paysans ?

- pourquoi à l’annonce de la prise de Santa Clara par le Che, les salariés du pays ont-ils pris le risque de se lancer dans une grève générale paralysant la dictature alors que le même type de mouvement avait été écrasé dans le sang l’année précédente ?

17) La détermination des Etats Unis à renverser le régime de Fidel Castro. La crise de Cuba en 1962

Les Américains, trop sûrs du pouvoir de leurs dollars n’ont pas vu venir le soulèvement populaire en faveur de la guerrilla : "Les casinos se multiplient, les truands prospèrent, derrière Meyer Lansky, le plus grand d’entre eux. Le night-club Tropicana ne désemplit pas. Les prostituées de la rue des Virtudes sont en embuscade pour capter le chaland. Le Hilton monte ses étages. Le Bodeguita del medio, charmant bistrot de la vieille ville, où Hemingway vient boire ses mojitos, devient l’endroit où les stars de Hollywood aiment à être vues".

Par contre, dès la chute de Batista, ils mettent en oeuvre tout ce qui est possible pour saboter la vie économique de l’île et renverser Fidel : embargo commercial, tentatives permanentes d’assassinat des dirigeants, débarquement militaire dans la baie des cochons...

Face à cette politique économiquement et militairement agressive, Cuba s’affiche comme un régime marxiste au printemps 1961 et se rapproche de l’URSS qui envoie par bateaux des missiles.

Les Etats Unis s’en rendent compte et décident d’intercepter les bateaux. L’URSS capitule aussitôt ; ses navires font piteusement demi-tour.

A partir de cette débandade soviétique, les journaux parlent sans cesse de "l’escalade américaine", en particulier contre les peuples d’Amérique latine et contre le Vietnam. Aujourd’hui, les plumitifs aux ordres emploient un cocept tout à fait différent : "la coexistence pacifique" qui aurait succédé à la "guerre froide".

18) Le dénouement de la crise de Cuba au profit des Etats Unis n’a pas ouvert une période de détente au niveau mondial mais a renforcé la volonté d’hégémonie économique, militaire et politique des USA

On se demande parfois si les manuels scolaires français actuels ne sont pas rédigés par des sous-fifres de la CIA ou de Coca Cola. Lisez les manuels de terminale qui sont censés préparer au bac ; relisez-les. Pour eux, le dénouement de 1962 ouvre "la détente à partir de 1963" ; "cette fermeté" de Kennedy "inaugure la coexistence pacifique". Cela correspond simplement à l’intérêt bien compris des multinationales qui pourront dorénavant empocher leurs dollars et faire des coups d’état dans le Tiers monde sans risque.

Fidel Castro a bien analysé la nouvelle situation (rapport au CC du PC cubain) : " Ayant commencé à perdre foi en la politique soviétique, nous avons commencé à modifier notre tactique... Face à un allié en total retrait et même au-delà de la capitulation, qui prend ses jambes à son cou, il fallait au moins essayer de sauver certaines choses. Devant nous, un ennemi agressif et arrogant ; derrière nous un allié qui se rétracte..."

Il suffit de lister les évènements internationaux qui suivent la crise des fusées pour comprendre que celle-ci à surtout renforcé la détermination des Etats Unis à imposer leur hégémonie, sûrs à présent de l’effacement soviétique :

* Au Vietnam, début de l’intervention militaire US, premiers morts le 2 février 1963, renversement de Ngo Dinh Diem qui est assassiné.

* En Amérique latine, coup d’état au Guatemala (31 mars 1963) qui conduira au génocide des mayas guatémaltèques (200000 morts) ; tentative de putsch en Argentine (2 avril 1963) ; coup d’état de l’armée équatorienne qui renverse le président progressiste Arosemena (11 juillet 1963) ; tentative de putsch au Pérou ; coup d’état militaire au Honduras (3 octobre 1963)...

* En Europe, les USA affichent à présent leur amitié indéfectible pour le général Franco ; Julian Grimau est exécuté ; les deux pays signent le 26 septembre 1963 un accord de défense et d’assistance économique... En Afrique...

La domination yankee sur le monde renforcée par leur victoire lors de la crise des fusées, explique l’appel au combat du Che Guevara. Face à ce que les Américains appelaient eux-mêmes "la politique du baton" de 1962 à 1968, il incarne l’espoir politique des centaines de millions d’humains qui reçoivent les coups de baton

19) Le Che, dirigeant politique cubain

Le Che est chargé de la réforme agraire, il devient président de la banque nationale, il est nommé ministre de l’industrie et ambassadeur auprès des Nations Unies.

Quiconque compare son action à l’URSS stalinienne ou même la Chine maoïste, peut constater six différences importantes :

* sa définition du type de pouvoir à construire s’apparente à celui proposé par la Constitution de l’An III durant la Révolution française ou réalisé par la Commune mais il l’élargit aux activités économiques : " Le pouvoir populaire ne signifie pas seulement que le Conseil des ministres, la police, les tribunaux et tous les organes du gouvernement doivent être aux mains du peuple" " cela signifie aussi que les organes économiques doivent passer aux mains du peuple"

* Guevara a maintenu en permanence cette insistance socialiste sur la nécessaire participation du peuple à la vie institutionnelle du pays. En URSS, les soviets avaient constitué le moteur de la révolution ; ils perdent assez rapidement leur réalité démocratique de masse d’abord en raison de la guerre civile puis au profit de la bureaucratie. A coup sûr, le Che a compris l’essentiel de ce bilan. A Cuba, ce sont les Comités de Défense de la révolution qui jouent le rôle des soviets ; or, le Che va vite constater leur dégénérescence, appeler à les faire vivre en "assouplissant l’appareil d’Etat", en "ne copiant pas mécaniquement l’expérience des pays frères".

* son insistance sur le fait que la construction du socialisme ne peut être qu’un processus de masse conscient " Le communisme est un phénomène de conscience et non seulement un phénomène de production" (1963).

* son lien permanent entre objectifs économiques et idéal démocratique révolutionnaire, entre stratégie économique de socialisation des grands moyens de production et morale révolutionnaire :" Le socialisme économique sans la morale communiste ne m’intéresse pas. Nous luttons contre la misère mais en même temps contre l’aliénation... Si le communisme ignore les faits de conscience, il peut être une méthode de distribution , mais n’est plus une morale révolutionnaire" (entretien avec Jean Daniel).

* son combat permanent pour la liberté d’expression "Soit nous avons la capacité avec des arguments de détruire l’opinion contraire, soit nous devons la laisser s’exprimer. Il n’est pas possible de détruire une opinion par la force parce que cela bloque le libre développement de l’intelligence". En URSS comme en Chine, les trotskiste ne sont pratiquement jamais sorti de prison ou de camps jusqu’à leur mort. Tel n’a pas été le cas à Cuba.

* une prise en compte minutieuse de la réalité qui le conduit à un certain pragmatisme.

20) Le Che, critique du stalinisme, de l’URSS et du "socialisme réel

Quiconque se penche sur l’histoire et les écrits de Guevara est surpris par sa critique permanente du stalinisme et de l’URSS alors que son isolement aurait pu le pousser à d’incessants compromis.

Sa critique la plus intéressante porte sur l’analyse de la "caste privilégiée" bureaucratique de l’URSS : " la strate sociale privilégiée et dominante dans la société soviétique", "une caste incontrôlée, étrangère au socialisme".

Sur de nombreux autres points, sa critique des "pavés soviétiques" vise juste : refus d’une stratégie d’alliance avec la "bourgeoisie nationale" dans les pays dominés, stigmatisation de l’économisme, lien entre développement de la conscience et progrès économique du socialisme, insistance sur un internationalisme réel plutôt que servir les intérêts spécifiques de l’URSS...

Dans le carnet trouvé sur lui, lors de sa capture, par les militaires boliviens, il est intéressant de signaler le commentaire sur Staline ( après des citations de celui-ci) repris de Trotski : "Figure de deuxième plan face aux masses et à la révolution, Staline s’est révélé le chef incontesté de la bureaucratie thermidorienne, le premier des thermidoriens".

Le Che a mené un grand débat économique contre le mouvement communiste pro-Moscou et maoïste sur la question du maintien de rapports marchands dans la construction du socialisme, le rôle de la planification... Son argumentation l’amène à critiquer à juste titre le scientisme métaphysique du stalinisme fondé "sur des lois économiques indépendantes de la volonté des hommes".

Ses choix l’ont amené aussi à considérer que la dégénérescence de l’URSS commence avec la NEP. Sur ce point, je ne crois pas qu’il ait raison.

21) Le Che poursuit le combat internationaliste hors de Cuba : son message à la Tricontinentale

" ... Le principal champ d’exploitation de l’impérialisme embrasse les trois continents arriérés : l’Amérique, l’Asie, et l’Afrique...

" L’Amérique constitue un ensemble plus ou moins homogène et dans presque tout son territoire les capitaux monopolistes américains maintiennent une primauté absolue... Les Américains sont parvenus presque au faîte de leur domination politique et économique... Leur ligne d’action se limite actuellement à l’emploi brutal de la force pour étouffer les mouvements de libération , quels qu’ils soient.

" Le slogan des USA : " Nous ne permettrons pas un autre Cuba ", dissimule la possibilité de commettre impunément des agressions, comme celle perpétrée contre la République dominicaine, ou précédemment, le massacre de Panama, et le clair avertissement que les troupes yankees sont disposées à intervenir n’importe où en Amérique où l’ordre établi est troublé, mettant en péril les intérêts américains. Cette politique bénéficie d’une impunité presque absolue... l’ONU est d’une inefficacité qui confine au ridicule et au tragique.

" En Asie... il existe des conditions politiques spéciales, surtout dans la péninsule indochinoise, qui donnent à l’Asie des caractéristiques d’une importance exceptionnelle et qui jouent un très grand rôle dans la stratégie militaire globale de l’impérialisme américain. Celui-ci étend autour de la Chine un cercle qui comprend au moins la Corée du Sud, le Japon, Taiwan, le Sud-Vietnam et la Thaïlande.

" L’Afrique offre les caractéristiques d’un terrain presque vierge pour l’invasion néo-coloniale... On peut assurer que l’Afrique constitue dans les plans stratégiques de l’impérialisme américain un réservoir à long terme... L’impérialisme n’a pas encore de grands intérêts à défendre, sauf son prétendu droit à intervenir dans n’importe quel endroit du monde où ses monopoles flairent de bons profits ou la présence de grandes réserves de matières premières...

" En définitive, il faut tenir compte du fait que l’impérialisme est un système mondial, stade suprême du capitalisme, et qu’il faut le battre dans un grand affrontement mondial.

" Et il faut développer un véritable internationalisme prolétarien ... Toute notre action est un cri de guerre contre l’impérialisme et un appel vibrant à l’unité des peuples contre le grand ennemi du genre humain : les Etats-Unis d’Amérique du Nord..."

3 octobre 1965 "Le plus sacré des devoirs : lutter contre l’impérialisme où qu’il soit" (Lettre d’adieu du Che à Cuba)

22) Bibliographie

* Ernesto Che Guevara Oeuvres I Textes militaires ; Petite collection Maspèro

* Ernesto Che Guevara Oeuvres II Souvenirs de la guerre révolutionnaire ; Petite collection Maspèro

* Ernesto Che Guevara Oeuvres III Textes politiques ; Petite collection Maspèro

* Ernesto Che Guevara Oeuvres IV Journal de Boivie ; Petite collection Maspèro

* Ernesto Che Guevara La guerre de guerrilla ; Cahiers libres n°31, Editions Maspéro

* LE SOCIALISME ET L’HOMME De : Ernesto Che Guevara La Découverte , CAHIERS LIBRES

* Che Guevara, une braise qui brûle encore. Par Olivier Besancenot et Michael Lowy. Editions Mille et Une Nuits

* Viva Guevara Quarante ans après sa mort. Hors Série de L’Humanité

* Les veines ouvertes de l’Amérique latine par Eduardo Galeano. Editions Presses Pocket

* Che Guevara par Jean Cormier. Editions du Rocher.

* Les routes du Che PAR PATRICK BARD Éditions du Seuil

* La Face cachée du Che, ou la caricature sous le masque de l’histoire ( article de L’Humanité PAR PATRICK BARD, ECRIVAIN, PHOTOGRAPHE)

* Qui était CHE GUEVARA ? Che Guevara pour aujourd’hui Par Ataulfo Riera Texte sur le web http://www.sap-pos.org/fr/histoire/...


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