Le Parti de Gauche veut dépasser la structure partidaire (octobre 2014)

mardi 24 septembre 2019.
 

Le PG ne remet pas en cause l’existence des partis mais considère qu’ils sont largement insuffisants et inadaptés aujourd’hui pour faire vivre la démocratie et permettre au Peuple d’assumer sa souveraineté (texte d’Hervé Debonrivage).

Les partis politiques ont perdu la confiance du peuple.

Ce texte fait suite à mon article :

Réflexion sur la réorientation stratégique du Parti de Gauche accessible en cliquant ici

Examinons tout d’abord le niveau de perte de confiance des Français envers les partis politiques. Selon un sondage TN S – SOFRES de septembre 2014 la situation est catastrophique pour les partis. L’étude complèteici

Dans l’ordre, en pourcentages : opinions favorables ; opinions défavorables ; sans opinion ; (P.19)

– NPA 12– 58 – 30

- PCF 18 – 61 – 21

– PG 19 – 62 – 19

– PS 23 –. 65 – 12

– EELV 30 – 53 – 17

– MD 29 – 50 – 21

– UDI 18 – 43 – 39

– NC 13 – 46 – 41

– UMP 27 – 60 –13

– FN 21 – 66 –13

Sigles MD : mouvement démocrate (MoDem) NC : nouveau centre

Quelques commentaires  :

– Aucun parti ne dépasse une crédibilité de 30%.

– Malgré les affaires de corruption , les divisions internes et guerre des chefs, l’UMP et le PS surnagent à plus de 20% : ils recueillent une meilleure opinion que la plupart des partis qui ne sont pas affectés par des affaires judiciaires. C’est un effet de leur visibilité politique par leur omniprésence continue dans le champ médiatique.

– Aucun des partis de l’Autre gauche n’a une crédibilité qui ne dépasse 20% alors qu’ils ne sont responsables en rien des politiques économiques désastreuses menées par l’UMP et le PS. C’est l’effet inverse d’un manque important de visibilité médiatique. Occupant une très petite place, Ils sont considérés comme quantités négligeables, sans intérêt.

–Le pourcentage de "sans opinion" est un indicateur du manque de visibilité médiatique des partis. Plus le taux est faible plus le parti est visible. Du plus visible au moins visible, on pourrait ainsi réaliser un classement du PS au NPA.

– Le taux de visibilité du FN est largement supérieur à celui des partis de l’Autre gauche mais le taux d’opinion défavorable est le plus élevé.

Mais comme le montre un article judicieux paru sur Agora Vox, ces chiffres catastrophiques sont à mettre en rapport avec les mêmes indices de confiance relevés il y a quelques années.

On assiste bien à une chute considérable de la confiance envers les partis

– 1) EELV : 30%… contre 67% en février 2009 !

– 2) MoDem : 29%… contre 56% en mai 2007

– 3) UMP : 27%… contre 53% en juin 2007

– 4) PS : 23%… contre 55% en septembre 2012

– 5) FN : 21%… contre 24% en juin 2012

– 6) Parti de gauche : 19%… contre 24% en juin 2012

– 7) PCF : 18%… contre 30% en septembre 2004

– 8) NPA (ex LCR) : 12% contre… 30% en juin 2009

Cela ne signifie pas que les Français ne s’intéressent pas du tout à la politique puisque selon un sondage du CEVIPOF de janvier 2014, 57% des Français se disent intéressés par la politique. (60% en 2011) Pris globalement, comme organisation sociale ou politique, les partis politiques ne recueillent que 11% comme indice de confiance en décembre 2013 (14% en 2009) contre 28%pour les syndicats.

Étude complète en cliquant ici

J’aborde ici un point important à destination exclusive des lecteurs du site du PG Midi-Pyrénées, puisque ce qui va suivre n’a été soulevé, à ma connaissance, par aucun observateur.

Aux élections municipales de 2014, ce qui avait retenu l’attention, c’était le fort taux d’abstention (presque 38 %). Mais il est intéressant de comparer les résultats obtenus par les candidats se présentant sans étiquette précise sous le sigle "divers droite" ou "divers gauche" au total des voix obtenues d’une part par la droite et d’autre part par la gauche parlementaire

On constate alors, au premier tour que 53% des voix obtenues par la droite sont des candidats "divers droite". D’autre part 42% des voix obtenues par la gauche parlementaire sont étiquetées "divers gauche". Les scores sont très largement supérieurs à ceux obtenus par chacun des partis.

Au final, en nombre de sièges, le total des sièges obtenus par les divers droite est de 76 341 sur les 105 840 obtenus par le total de la droite parlementaire.(72 %)

Côté gauche, les divers gauche remportent 44 259 sièges sur les 72 624 sièges de la gauche parlementaire. (61 %)

Source : Wikipédia

Cela confirme bien la répulsion exercée par l’étiquette partisane. D’où le peu de publicité faite à ces données : encore une paire de baffes aux responsables politiques de partis.

Comme je l’expliquais donc dans mon article intitulé Réflexion sur la réorientation stratégique du Parti de Gauche, le constat de cette réalité politique (que je n’avais pas détaillé dans ce précédent article) a conduit le PG à développer une action qui ne s’inscrive pas dans une démarche partidaire (mais ce n’est pas le seul motif comme indiqué dans l’article).

Il me semble que c’est l’une des raisons pour laquelle la direction du PG n’a pas jugé utile de faire partager cette initiative à la totalité des 8 autres partis qui composent le FdG.

D’autant plus que, rappelons-le, sur la question cruciale de l’alliance avec le PS au premier tour des élections municipales de 2014, aucun vote collectif n’a été proposé au sein du FdG : le PCF a imposé unilatéralement son point de vue de parti bien que cette décision entrait en contradiction au moins avec celle du PG et avait une répercussion majeure sur l’ensemble du Front de gauche.

Le PG a pris acte qu’il n’était pas entré dans les mœurs ni du FdG, ni de ses représentants élus à l’Assemblée nationale , de se concerter systématiquement sur les décisions à prendre. C’est regrettable certes, mais le Parti de gauche n’est pas seul responsable de ce type de fonctionnement qui a prévalu jusqu’à maintenant.

Ceci répond à un article paru sur le site du PG Midi-Pyrénées, intitulé La position d’Ensemble concernant le mouvement pour la 6ème république Concernant l’initiative pour le mouvement pour la 6ème République, on peut lire :

"Il est une nouvelle fois le produit d’une décision unilatérale de la direction du PG sans consulter en amont les autres composantes du Front de gauche, les autres forces qui pourraient s’associer. Dans un moment de crise du Front de gauche, il peut être interprété largement comme un contournement de celui-ci bien que la direction du PG nous ait expliqué le contraire. Il s’inscrit dans un rapport direct au peuple, dans un schéma qui pourrait être pertinent lorsqu’existent des mobilisations type « mouvement des indignés », mais qui apparait plaqué sur la réalité française, bien que des mouvements analogues soient souhaitables ici même."

Reprenons le fil de notre idée.

En outre, l’objectif du PG étant de s’effacer le plus rapidement possible du processus pour que celui-ci soit l’affaire des citoyens et non essentiellement celle du FdG, et que d’autre part, cette décision n’entre pas en contradiction avec les positions de ses partenaires sur la nécessité d’instaurer une 6ème république, la réussite ou l’échec du processus n’engage pas la survie du FdG.

Contournement ? C’est une question d’appréciation. Il s’agit ici plus exactement d’engager un mouvement qui ne soit pas l’émanation d’un cartel de partis, mais d’un mouvement qui devienne parallèle et puisse engloutir le Front de gauche dans un front du peuple.

 ! ? ? ? !

Mais comme les adhérents du FdG savent nager, ils éviteront la noyade et auront la force de brandir hors du flot, un document qui ressemble à un drapeau rouge : l’Humain d’abord. Enfin espérons que le choc du flot et peut-être même le choc Duflot ne les auront pas rendus amnésiques. Ce précieux document est toujours téléchargeable ici ou .

Il est vrai que la réussite d’un tel mouvement nécessitera l’usage intensif des nouveaux moyens d’information (réseaux sociaux notamment) et une stratégie élaborée de communication vis-à-vis des médias et des citoyens. Ce n’est pas gagné d’avance, c’est vrai.

Mais plus loin, dans le texte d’Ensemble,il est affirmé que : "Sans participer en tant qu’organisation au « Mouvement pour la VIe République », nous assurerons la participation de membres de l’Équipe d’Animation Nationale d’Ensemble ! aux débats et aux initiatives."

Je ne pense pas que le PG refuse ce genre de proposition car il n’est pas dans son intention d’écarter ses partenaires et de jouer… Comment dit-on déjà ? Ah ! Oui ! De" jouer perso" Même si Mélenchon est un personnage qui sait aussi nager et est un excellent crawler.

Le texte d’ Ensemble pose aussi un problème intéressant : quelles actions pour le FdG ? Quelle articulation du FdG et du mouvement pour la 6ème République ?

Nous avons déjà répondu partiellement à cette question dans notre article Le Front de gauche en quête d’identité dans un contexte de crise économique et politique généralisée consultableen cliquant ici.

Mais nous compléterons cette analyse par le problème spécifique de l’articulation entre le mouvement pour la 6ème république et l’identité du Front de gauche qui ne saurait se dissoudre dans quelconque Front du peuple.

Hervé Debonrivage


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