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En 2015, tous les experts du réchauffement climatique ont alerté sur le signe fort que représente la fonte de la banquise ainsi que sur les conséquences de cette fonte.
Durant cet été 2016, les climatologues de la NASA apportent de nouveaux éléments évidents sur le fait que les glaces de la banquise s’évanouissent en raison d’une température moyenne de la planète qui ne cesse de s’élever.
Groenland : la fonte des glaces menace une base nucléaire secrète de l’armée américaine
La calotte glaciaire du Groenland a dégelé à 97 % en juillet 2012
La banquise arctique poursuit sa régression : le 17 mars 2018, son étendue maximale était de seulement 14,58 millions de km², le deuxième plus faible record enregistré depuis près de 40 ans.
Chaque année, la couverture de glace de mer recouvrant l’océan Arctique et les mers environnantes s’épaissit et s’étend pendant l’automne et l’hiver, atteignant son maximum annuel entre la fin février et le début avril. Puis, la glace fond en partie au printemps et en été jusqu’à ce qu’elle atteigne son minimum annuel en septembre.
Or, au cours des dernières décennies, la glace de mer arctique a diminué au cours des saisons de croissance et de fonte, au point qu’un record de fonte a été établi le 7 mars 2017 avec seulement 13,98 millions de km² de banquise mesuré par satellite.
Alors que l’Europe a connu un hiver très froid (jusqu’à 10°C en dessous des normales en France), l’Arctique connaissait des températures particulièrement élevées, 5 à 10°C supérieures aux normales calculées pour 2004-2013 ; le pôle Nord a même connu des températures au-dessus du point de congélation pendant quelques jours en février. Résultat : le 17 mars 2018 la couverture de glace en Arctique atteignait 14,58 millions de km², ce qui en fait le deuxième plus bas record enregistré.
Le réchauffement de la planète est accéléré dans l’Arctique
Selon les données du GISS de la NASA, depuis les années 1990, l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne planétaire. Ce phénomène appelé "amplification de l’Arctique" est une réaction régionale amplifiée du réchauffement planétaire.
"La couverture de glace de mer de l’Arctique continue de décroître et cela est lié au réchauffement continu de l’Arctique", a déclaré Claire Parkinson, chercheure principale en climatologie au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, Maryland. Il s’agit d’une boucle de rétroaction positive : "le réchauffement signifie moins de glace et plus de glace va fondre, mais aussi, parce qu’il y a moins de glace, moins de rayonnement solaire incident est réfléchi, ce qui contribue au réchauffement", ajoute-t-elle.
En février 2018, une vaste zone d’eau libre est apparue dans la banquise au nord du Groenland, à l’intérieur de la banquise pluriannuelle - la glace la plus ancienne et la plus épaisse de l’Arctique. Si la majeure partie de celle-ci a ensuite gelé de nouveau, elle s’est fragilisée, et une nouvelle ouverture pourrait apparaître durant la prochaine saison de la fonte. "Cela pourrait rendre la glace dans cette région plus mobile et susceptible de sortir de l’Arctique cet été, soit dans les détroits de Fram ou de Nares, pour finalement fondre dans les eaux plus chaudes de l’océan Atlantique", explique la NASA.
Paradoxalement, le bilan de masse de l’inlandsis groenlandais a été proche de la normale de septembre à décembre 2017, une "exception dans la tendance générale constatée depuis deux décennies, l’inlandsis du Groenland ayant perdu environ 3 600 milliards de tonnes de glace depuis 2002" indique l’OMM. Autrement dit, plus de 3 900 milliards de litres d’eau ont rejoint les océans, c’est l’équivalent de plus de 40 fois le volume d’eau du lac Léman en Suisse.
Les conséquences de la fonte de la banquise arctique
Les conséquences de la diminution de la banquise arctique sont nombreuses et potentiellement majeures :
- changements climatiques et météorologiques ;
augmentation indirecte du niveau des océans ;
modification de la circulation océanique avec la crainte d’un refroidissement brutal en Europe ;
impacts sur les communautés humaines qui dépendent de la glace ;
impacts sur les plantes et les animaux qui dépendent de la glace ;
modification des routes de navigation et ouverture de nouveau territoires pour la prospection géologique et pétrolière.
La fonte de la banquise augmente-t-elle le niveau des océans ?
Lorsque la banquise fond, le niveau de l’eau n’augmente pas directement puisque le passage de l’état solide à l’état liquide de l’eau n’induit pas une augmentation du volume d’eau. C’est la fonte des glaciers terrestres qui contribue à l’élévation du niveau des océans. Cependant, lorsque la banquise fond, l’océan arctique se réchauffe car le pouvoir réfléchissant (mesuré via l’albédo) de l’eau par rapport aux rayons du soleil, est très inférieur à celui de la glace. Ainsi, l’océan arctique absorbe plus de rayonnement solaire, se réchauffe et augmente son volume par dilatation thermique. En outre, les glaciers continentaux pourraient fondre plus facilement à cause d’une région globalement plus chaude.
Source : https://www.notre-planete.info/actu...
La fonte accélérée de la banquise arctique est une preuve irréfutable du réchauffement climatique.
Le pôle Nord pourrait momentanément être libéré des glaces cet été, un fait sans précédent dans les temps modernes qui marquerait une nouvelle étape dans le recul de la banquise arctique depuis dix ans sous l’effet du réchauffement climatique, selon un glaciologue américain.
"Il est très possible qu’il n’y ait plus de glace au pôle Nord à la fin de cet été, ce qui s’explique par le fait que le pôle est désormais recouvert d’une fine couche de glace", a expliqué à l’AFP Mark Serreze, un scientifique du Centre national américain de la neige et de la glace (National Snow and Ice Data Center) à Boulder (Colorado, ouest).
Evaluant cette possibilité à 50%, ce scientifique a jugé "concevable qu’à la mi-septembre des voiliers puissent naviguer d’Alaska au pôle Nord".
La fonte des glaces au pôle Nord "s’est déjà produite dans l’histoire de la Terre mais certainement pas dans les temps modernes", a-t-il ajouté.
"Ce que nous avons observé ces dix dernières années est une vaste réduction des glaces arctiques, notamment ces trois dernières années, et cette tendance de long terme fera qu’il pourrait ne plus y avoir de glace l’été dans l’océan Arctique d’ici 2030 ou autour de cette date", a poursuivi le glaciologue. Il y a quelques années, ce scénario était anticipé entre 2050 et 2100, a-t-il rappelé.
Durant l’été 2007, la fonte des glaces arctiques avait permis d’ouvrir plus longuement le passage du Nord-Ouest, une route maritime qui relie l’Atlantique au Pacifique en passant entre les îles arctiques du grand nord canadien.
"D’un point de vue scientifique, le pôle Nord est un point comme un autre sur le globe, mais le fait que la glace puisse y fondre totalement (même brièvement) a un sens symbolique fort dans l’imagination populaire", a relevé Mark Serreze.
"Il est difficile d’imaginer le pôle Nord sans glace et n’oubliez pas que le Père Noël y habite", a-t-il plaisanté.
Mais ce phénomène est "juste un autre indicateur de la disparition de la banquise arctique".
"Je suis néanmoins surpris" que cela puisse se produire aussi vite."Il y a seulement cinq ans je ne l’aurais même pas imaginé", a encore dit ce scientifique.
Durant l’été arctique 2007, la superficie de la banquise à la mi-septembre, au plus fort de la fonte, a été la plus faible jamais mesurée par les satellites et probablement depuis un siècle, a rappelé Mark Serreze.
L’été dernier, la banquise a fondu de 23%, faisant voler en éclat le précédent record enregistré en 2005.
Pour cette année, "nous anticipons au moins une perte équivalente à l’été 2007 voire davantage, ceci dépendra de la météo et nous ne savons pas encore", a noté le chercheur.
La saison de fonte dans l’Arctique commence à la mi-juin. La glace atteint son minimum à la mi-septembre et son maximum en hiver à la mi-mars.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre devrait légèrement ralentir ce phénomène mais l’inverser prendra très longtemps, a jugé ce scientifique.
Mais la fonte des glaces arctiques a aussi de bons côtés. Les navires pourront de façon régulière emprunter le passage du Nord-Ouest, évitant ainsi les long détours par le canal de Panama ou le Cap Horn.
De plus, les fonds de l’océan Arctique sont riches en pétrole et sans glace ces gisements seront plus aisément accessibles, soulignent des experts.
AFP
Par Bruno Scala, Futura-Sciences
Source : http://www.futura-sciences.com/fr/n...
Des chercheurs ont étudié la fonte de la banquise arctique depuis mille quatre cent cinquante ans. Il en ressort que depuis quarante ans, cette fonte s’accélère et bat tous les records. Une période extrêmement longue, correspondant à une intensification de l’activité humaine.
« La durée et l’ampleur actuelles de la fonte de la banquise semblent être sans précédent au cours des mille quatre cent cinquante dernières années. » C’est la conclusion qui ressort d’une étude publiée cette semaine dans Nature et qui confirme la tendance déjà observée.
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs nord-américains, norvégiens et chiliens ont combiné les données provenant d’environ 70 analyses : des carottes prélevées au fond de l’océan, des lacs et sur les glaciers de la région de l’Arctique et sur les anneaux de croissance des arbres dans la région périphérique.
Deux millions de km² de banquise en moins en quarante ans ! Les résultats obtenus ont été confrontés avec des données plus récentes, issues de mesures réalisées grâce aux satellites. Cette confrontation leur a permis de valider leurs résultats.
Depuis une quarantaine d’années, la banquise a ainsi perdu 2 millions de km2 de surface. Un record ! C’est d’ailleurs durant les dernières décennies que les superficies minimums ont été observées, en 2007 et en 2011.
Réchauffement de l’air et de l’eau Quelles sont les causes de cette fonte accélérée et spectaculaire ? Le réchauffement climatique, bien sûr, mais pas uniquement. Le deuxième élément responsable est, selon l’étude, le courant marin. C’est aussi ce phénomène – un courant apportant les eaux chaudes du nord de l’Atlantique vers l’Arctique – qui avait été responsable de la fonte de la banquise pendant le Petit Âge glaciaire (1550-1850).
C’est également ce qui semble se produire actuellement et bien sûr, avec la superficie de la banquise qui diminue, l’albédo s’affaiblit, ce qui entraîne un réchauffement de l’océan. Finalement, si la rapidité de la fonte avoisine des valeurs qui avaient déjà été observées pendant les mille quatre cent cinquante dernières années, c’est surtout l’importance de la période de régression qui est impressionnante.
Les auteurs concluent leur étude en se prononçant sur les causes d’un tel phénomène. Selon eux, l’activité humaine fait partie des candidats très plausibles. Si la situation se poursuivait « elle pourrait bientôt mener à un océan Arctique sans glace pendant l’été ».
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