Un dimanche électoral pourri en Europe

samedi 31 octobre 2015.
 

Ce dimanche électoral a vraiment été sinistre en Europe. En Pologne, le parti nationaliste « chrétien » va peut-être avoir la majorité absolue. Un parti de droite ultra conservateur. Et grossièrement anti-russe, ce qui lui a fait trouver excellente l’idée d’installer sur son sol les batteries « antimissiles » des USA. Bref, un facteur de violences de plus dans une région déjà gravement déstabilisée. Après cette élection, il n’y a plus un seul élu de gauche au Parlement, disent les médias. Il est vrai que la « gauche », là-bas, c’est le PS. En Pologne, c’est un parti fanatiquement converti aux principes du libéralisme économique. En Autriche, même vague ultra droitière. Même PS hallucinogène dans la minorité.

Bref, le modèle de la Hongrie dirigée par Victor Orban fait des émules. Il s’agit de libéraux passant sur la ligne du nationalisme xénophobe. La diffusion de la haine ethnique et de la xénophobie leur sert d’emballage pour la protection du système économique qui fonctionne pourtant dans ces pays sous sa forme la plus odieusement inégalitaire. Tous les pays du nord de l’Europe, à tour de rôle, sont gagnés par la même gangrène. Dans tous ces pays, cette droite ultra fait de la surenchère avec l’extrême droite pour la remplacer. Et, de leurs côtés, les PS font de la surenchère avec la droite pour faire « les réformes pour la compétitivité face à la mondialisation bla bla bla… », qui est la cause principale de l’exaspération populaire.

Evidemment nous avons, nous aussi, chez nous, tout cela sous les yeux. Il est important de comprendre que le phénomène est continental. Le résultat est donc connu d’avance. Évidemment, l’impact du résultat en France sera lui aussi continental et toutes les extrêmes-droites vont être extraordinairement stimulées. Ce qui est spécialement désespérant, c’est que nous soyons mis hors d’état de combattre frontalement du fait des divisions de l’opposition de gauche, pour des raisons de micro-appareils que je juge dérisoires compte tenu des enjeux. Au final, sur treize régions, seules trois voit une union complète de l’opposition de gauche. De son côté, avec un cynisme absolu, le PS tire de la débâcle qui s’annonce un argument de plus pour exiger que l’on se range derrière lui en faisant taire toutes critiques sur sa politique alors qu’elle est la principale responsable de cette situation calamiteuse. On voit même un dirigeant du PS se vanter d’espérer ne perdre « que » quatorze des anciennes régions et présenter cette hypothèse comme une victoire justifiant la ligne du gouvernement ! On voit que nous n’avons donc pas fini de payer au prix cher les conséquences du « vote utile » de 2012. Autant s’en souvenir en 2015. Et bien sûr en 2017.


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