La manifestation « pot-au-feu », soutenue par les formations de gauche hors PS, des associations et des syndicalistes, a eu lieu ce samedi de la place de l’Opéra à Bastille dans une ambiance festive.
Plus de 100 000 personnes, selon les organisateurs, se sont retrouvées dans les rues de Paris ce samedi pour « faire la fête à Macron », pour le (presque) anniversaire de son accession à l’Elysée. « Un an ça suffit », pouvait-on lire sur l’une des nombreuses pancartes du cortège représentant un gâteau à étage composé des différentes réformes du gouvernement (ISF, SNCF, code du travail…). Une pancarte à l’image de la manifestation « pot au feu » initiée, notamment par le député FI François Ruffin et des anciens de Nuit Debout, en avril à la bourse du travail de Paris et soutenue par tous les partis de gauche hors PS, comme par des associations et des syndicalistes. Partie à 14 heures de la place de l’Opéra, après un pique-nique-concerts, pour rejoindre Bastille, la marche s’est déroulée dans une ambiance festive animée notamment par les 4 chars à l’effigie d’un Macron « Jupiter », « Napoléon » ou encore « Dracula ».
Dans les cortèges comme parmi les personnalités présentes, l’ambiance est aussi à l’unité. « Là c’est une étape réussie qui doit pouvoir nous projeter efficacement vers un 26 mai historique où ce qui déborde à Paris déborde dans toutes les villes de France et où on ait pendant une journée la réunion du mouvement syndical, politique et citoyen », estime François Ruffin, sur tous les fronts pour assurer le bon déroulement de la marche. Jeudi soir, une série de formations syndicales, politiques et associatives s’étaient réunies pour appeler à une « marée populaire contre les réformes Macron » à cette date (lire « Marée populaire » en préparation pour le 26 mai). « C’est une étape supplémentaire pour les mobilisations qui doivent continuer à grandir surtout après le référendum chez Air France (55,44 % de non aux propositions de la direction, NDLR) qui est une claque pour le patronat, le gouvernement, les politiques d’austérité », assure Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, espérant que le 26 mai soit « une très grande journée qui permette à toutes les manifestations du mois de converger en une seule », notamment celles des cheminots, des retraités ou des fonctionnaires déjà inscrites à l’agenda.
Vers 15 heures, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon prend lui la parole depuis le toit d’un car arborant les couleurs de FI : « Vous êtes le peuple révolté de France, il vous appartient de devenir le peuple révolutionnaire. Pour cela, restez comme vous êtes aujourd’hui rassemblés dans votre infinie diversité politique, syndicale, affective. (…) Nous faisons la démonstration avec ce rassemblement que ce qui est devant nous ce n’est pas la fin du combat mais au contraire le commencement » déclare-t-il évoquant à son tour « le cadre commun » en vue du 26 mai et après avoir salué la lutte des cheminots, des salariés d’Air France, des Ehpad, des enseignants, des étudiants... « Ce qui est important c’est qu’on retienne le message de ceux qui sont aujourd’hui dans la rue pour plus de fraternité, d’égalité, de justice alors que Macron est en train de piétiner le modèle social français comme un château de sable », juge, de son côté, Benoît Hamon, dont le mouvement Génération.s appellera aussi au 26, quelques minutes avant que le cortège s’ébranle.
En tête, ce sont des salariés en lutte qui ont ouvert le bal. « On en est arrivé à une telle souffrance que notre seule solution c’est la rue », explique notamment Héloise, une aide soignante dans un Ehpad de l’Essonne, aux cotés des salariés de la CGT Carrefour Market ou encore de la construction. Elle en est sûre, face au « président des 1% » : « maintenant l’important c’est la convergence des luttes ».
Julia Hamlaoui, L’Humanité
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