Santé, EHPAD : vers une « marée blanche » le 15 mai

mercredi 16 mai 2018.
 

Emmanuel Macron a menti. Une fois de plus. Le 15 avril sur BFM, il affirmait « il n’y aura pas d’économies sur l’hôpital dans ce quinquennat, je vous rassure ». La parole présidentielle vient d’être enterrée : la ministre de la Santé Agnès Buzyn vient d’annoncer dans sa dernière circulaire budgétaire près d’un milliard d’euros (960 millions exactement) d’économie à réaliser en 2018 dans les établissements de santé !

Fermetures de services de proximité (maternité, urgences, chirurgie, réanimation), fermeture ou délocalisation de petits établissements ruraux, regroupements dans les grandes métropoles des hôpitaux en GHT (groupements hospitaliers de territoire) pour passer de 1500 établissements à 150 sur le territoire national, les méthodes pour y parvenir sont connues. Le gouvernement Macron accélère ainsi la casse de l’hôpital public entrainant des déserts sanitaires en zones rurales mais aussi dans les banlieues.

Sous l’effet des précédentes coupes budgétaires, le déficit des hôpitaux publics a triplé passant de 500 millions d’euros en 2016 à 1,5 milliards en 2017 ! Dans tous les établissements, les mesures d’économies touchent en priorité les personnels. De véritables plans sociaux sont annoncés : 800 postes à l’APHP (Paris) sur deux ans, 600 postes dans le Nord Essonne avec la suppression de trois hôpitaux locaux par exemple. Au total, au niveau national, 22 000 postes disparaitront dans la Fonction publique hospitalière. Aucun territoire n’est épargné avec des conséquences graves sur l’accès aux soins, l’épuisement physique et psychique des soignants, la réduction de la durée de séjour des patients, une prise en charge insatisfaisante pouvant aller jusqu’à la maltraitance.

De très nombreuses luttes s’opposent à cette saignée, avec plus de 700 conflits locaux recensés en 2017 ou encore deux journées de grève dans les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Mais ces luttes fragmentées ne parviennent pas à stopper le rouleau compresseur libéral. Pour les faire converger et les rendre visibles, un appel a été lancé pour une journée de grève le 15 mai prochain par plus de 40 sections syndicales ou syndicats Sud et CGT d’hôpitaux de toute la France, la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, et la Fédération Sud Santé Sociaux. L’objectif ? Faire déferler une « marée blanche » de personnels de santé à Paris sous les fenêtres du ministère.

Catherine Fayet


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