Fiasco d’une machination policière contre un gilet jaune à Toulouse

mercredi 22 mai 2019.
 

Le lundi 6 mai à Toulouse, la justice a blanchi mon fils cadet, Raphaël, cueilli au petit bonheur la chance dans la manif des Gilets Jaunes le samedi 4. Les coups tordus, les manigances, le cynisme, les mensonges éhontés, l’arrogance des assermentés, vous savez tous que ça existe au cinéma et à la télé, dans les séries policières. Dans les livres aussi, les polars. Ou au Chili de Pinochet. Mais quand on vous en raconte des vrais, dans la France de maintenant, vous soupçonnez illico une part de fiction. Non ?

Bref résumé d’un coup monté

Raphaël est à la manif des Gilets Jaunes avec quelques copains. Il est tête nu, il n’a pas de foulard, de cagoule, de masque. Tout juste des lunettes de piscine (aux verres transparents, donc). Pourquoi ces lunettes ? Pour se protéger. Parce que tous les samedis, TOUS, la police gaze la manif toulousaine, n’importe où, n’importe quand, sans qu’on comprenne pourquoi. Parfois, semble-t-il, pour la scinder afin de mieux la contrôler. Tout ce dont on est sûrs, c’est qu’il faut courir et s’échapper par une rue adjacente qui ne serait pas barrée par des policiers. Personnellement, j’ai utilité tous les samedis d’un masque d’infirmerie dont je m’assure toujours qu’il est dans ma poche quand je vais manifester (c’est nouveau, ça date de novembre 2018).

Donc, mon fils court, comme tous les autres, tandis qu’une pluie de grenades s’abat. La rue est blanche. Il donne un coup de pied sur un palet de grenade (un plot résiduel) et l’envoie vers le caniveau. Un nervi de la BAC est là, qui cherche aventure et que la hargne en ces lieux a attiré. Qui te rend si hardi de toucher ce résidu, dit cet animal plein de rage ? Tu seras châtié de ta timidité.

Ces loups sont-ils payés au rendement ? Je l’ignore. Sauraient-ils faire un autre métier ? Je crois que non. Aiment-ils quelqu’un qui ne leur soit soumis ? J’en doute.

Toujours est-il qu’avec le renfort d’autres fauves de son acabit, il se jette sur le pousseur de palet et son pote le plus proche.

Curieusement, Raphaël n’est pas castagné, mais son pote subit un étranglement et reçoit une volée de coups de poings. Sans doute parce qu’ils avaient compris qu’ils devaient le relâcher aussitôt, et qu’il ne fallait pas le laisser tout de même partir sans son petit souvenir de la police républicaine du pays des Droits de l’Homme. L’autre proie, elle, avait extériorisé une coupable hostilité envers une rondelle policière en plastique. Avec ça, un baqueux vous monte un dossier, en Macronie.

Raphaël est conduit en voiture au commissariat par les cow-boys qui se croient aux States : menottes dans le dos, sirène hurlante, gymkhana dans les rues. Ils se la pètent. Ils ont tous les droits. Je ne sais pas s’il y a un homme politique qui a dit que, s’il parvient au pouvoir, il leur fera payer ça. Après tout, on a vu en France à la Libération et en Amérique latine, des tortionnaires obligés de rendre des comptes. Mais il n’est pas politiquement payant de dire aujourd’hui que ces abus de pouvoir, ces brutalités gratuites, ces mensonges devront un jour être sanctionnés, afin que la République soit préservée.

J’ai écrit « tortionnaire ». Le mot n’est-il pas trop fort ? Bon, on n’arrache plus les ongles et on ne troue plus les dents saines à la roulette de dentiste dans les prisons françaises. Tout juste enfile-t-on dans la rue un sac en tissu sur la tête d’un môme de 15 ans qui était au mauvais endroit au mauvais moment. Tout juste lance-t-on une mortelle grenade sur une mémé à sa fenêtre. Pas grave. La preuve, il n’y a pas eu de débat là-dessus sur les chaînes de désinfo en continu.

Certes, il y a bien quelques suspects qui meurent au commissariat ou dans un fourgon, mais bon, l’enquête nous dira (pour le procès en 2050) qu’ils avaient un défaut coronarien ou un vaisseau cérébral poreux ou une insuffisance rénale ou du diabète, la rate qui se dilate, le foie qu’est pas droit, le pylore qui se colore, l’estomac bien trop bas, l’épigastre qui s’encastre, les hanches qui se démanchent l’abdomen qui se démène, le thorax qui se désaxe, le coccyx qui se dévisse… ou, tiens, laissons parler un autre comique en uniforme.

Donc, les policiers ne torturent pas : ils crèvent des yeux par douzaines, arrachent des mains, brisent des mâchoires, fracturent des crânes, ouvrent des cuirs chevelus, giflent des vieux, obligent des lycéens à se mettre à genou, tabassent dans les cafés, dans leurs fourgons, dans les commissariats, mais attention, les pinces reliées à des fils électriques sur les parties génitales et sur le bout des seins, c’est interdit, ainsi que la baignoire. Dont acte. Je parle pour ce début 2019, hein !

Je ne sais pas s’il y a des cours de torture psychologique chez les cops ? On pourrait croire que oui. Ou alors c’est inné, c’est dans leurs gènes, comme l’aboiement chez certains clébards. Il y a peut-être des tests de recrutement : « Tu as le choix entre tuer ta mère ou ton adjudant, que fais-tu ? » Ou : « Une touriste canadienne est violée au 36 quai des Orfèvres. A ton avis : A) C’est une belle salope. B) Tu jures que tu étais avec tes collègues, ils n’ont pas bougé du bar. »

Bon, les flics de Toulouse tiennent un jeune qui, parce qu’il est jeune, peu corpulent et parce qu’il présente le visage lisse de l’innocence et de la pureté, devrait craquer dans les 24+20 heures de garde à vue. Si l’on s’y prend bien, il va parler : « Notre-Dame de Paris, c’est moi ». Et encore : « C’est moi qui ai filé tous les documents à Julian Assange. » Et encore : « Les Twin Tow… », « Ta gueule, n’en fais pas trop ! ».

On le met en cellule, seul. Peut-il téléphoner ? Son portable a été saisi, ou, plus exactement et dans l’espoir qu’il aurait un geste inespéré de rébellion qui appelle l’accusation d’outrage à agent et une infusion de phalanges, on lui a fait jeter à terre le contenu de ses poches et on l’oblige ensuite à tout ramasser. Un ranger se pose sur son paquet de cigarettes et l’écrase d’un mouvement rotatif. Il veut tout de même le récupérer, des fois que... Une chaussure se pose sur sa main. Ricanements. On est chez nous, au commissariat, on est plusieurs, en uniforme, la loi est avec nous, on est assermentés. Si une caméra de télé venait à être admise, on se mettrait aussitôt à vouvoyer ce salopard de merde de gilet jaune qui a fait bobo à un palet de grenade et on lui dirait monsieur et encore monsieur. Et vous voulez un café ? La télé nous les montre toujours comme ça, les keufs. Je mens ? Ce sont des poulets de pixels. Dans la vie, tout citoyen libre qui ne cherche pas les coups ou les brimades est un citoyen qui ne s’approche jamais des vrais flics, armés, caparaçonnés, musclés, parfois décérébrés, parfois décérébrés qu’à moitié. Parfois intelligents et pervers. Parfois intelligents, respectables et malheureux, mais bien obligés : la pression des groupes restreints, ça s’appelle, en psycho-sociologie. Voici l’époque on les gens honnêtes ont plus peur des gendarmes que des voleurs.

J’ai écrit keufs ? Hier, c’étaient les gardiens de la paix et Police secours. Aujourd’hui c’est forces de l’ordre et police tout court (j’ten foutrai du secours ! Ta’ar ta gueule). Je les aime un peu moins, du coup.

Bon, le jeune n’a plus son portable, il ne peut pas téléphoner. Ah si, avec un fixe de commissariat. C’est quel numéro qu’il veut appeler ? Celui de ses parents. Il est en mémoire dans son portable, mais pas dans son cerveau. Je peux avoir mon portable pour appeler, hasarde-t-il en sachant la réponse ? Non.

Bon, il est seul en cellule, il ne peut joindre personne, personne ne peut le joindre, pas même une amie avocate dont il a le numéro sur son portable. C’est la quarantaine. Il s’ennuie, il angoisse un peu. De temps à autre, il demande l’heure. Le jeu est de lui répondre n’importe quoi. C’est rigolo. Plus tard, un gardien compatissant lui offrira une cigarette et l’accompagnera pour qu’il la fume.

Un témoin a averti son frère Frédéric de l’arrestation. Il m’appelle. Je fonce au commissariat avec lui et sa compagne. On avait des invités à dîner. Sa mère reste pour les accueillir. Mais elle est avec eux sans y être. Le téléphone près de l’assiette.

Le restaurant que l’aîné gère avec sa compagne et avec Raphaël a été fermé ce soir-là. Le restaurant ne peut pas fonctionner à deux. Sur la devanture, ils ont collé un écriteau : « Fermé pour cause exceptionnelle ». Un samedi. Mille euros de chiffre d’affaires perdus.

Au commissariat, un jeune policier affable essaie de nous renseigner. A plusieurs reprises, il demandera de patienter pendant qu’il va aux nouvelles. Il en revient chargé de mensonges : « Le prévenu a jeté des projectiles sur les policiers dans la manif, il refuse de téléphoner et de vous parler, il s’est tailladé la main pour écrire sur les murs de la cellule avec son sang ».

Rien de tout cela n’est vrai. Ici commence la torture psychologique de la famille. Je décide de ne pas raconter à la mère l’information sur la sanglante blessure volontaire. Ce que je sais de mon fiston en cellule c’est donc qu’il est dans une rage autodestructrice, un refus de toute aide. Je vis avec ça du samedi au lundi. Le lundi, quand il apparaîtra dans le box des accusés, les premières choses que je regarderai seront les mains : intactes, pas une égratignure.

Retour en arrière. Le prisonnier est seul, sauf quand des OPJ se succèdent pour le faire avouer. En vain. Et puis, il y a la BAC qui menace : « On viendra à 10 au procès pour témoigner contre toi » (il n’y en a eu aucun). Et puis il y a les tentatives de démoralisation : « Ton père et ton frère t’attendent de pied ferme, et ça va mal aller pour toi ».

Branle-bas de combat Son père et sa mère, son frère avec sa compagne ont au contraire sonné le branle-bas de combat. Avec une quarantaine de personnes, des amis, des militants de la France Insoumise, du NPA, de la CGT, du PCF, de France Cuba, de Radio Mon Païs, ils forment un groupe devant le commissariat, dès le dimanche. Des policiers prennent position en haut des marches, matraque à la ceinture et bouclier au pied. Un commissaire croit utile de venir nous parler, de crainte d’un incident qui n’est pas souhaité pour une si petite proie. A chaque question embarrassante il esquive : « Je ne peux pas vous le dire, l’instruction est en cours ». C’est parfois comique. Dialogue :
- Vous avez vu mon fils lancer un projectile ?
- Oui, vers les forces de l’ordre.
- Le projectile a touché un policier ?
- Je ne peux pas vous répondre, l’instruction est en cours.

Le commissaire a le droit de dire d’où un projectile est parti, mais pas où il a atterri. C’est écrit en toutes lettres dans la loi anticasseur au chapitre :« Les lieux d’atterrissage des projectiles lancés le samedi à Toulouse à 18 heures sont classés secret défense ». Nous apprendrons par la suite qu’il s’agit d’un policier personnellement motivé pour donner la chasse aux Gilets Jaunes dans les manifs. Castaner, s’il le voyait, lui dirait d’y aller mollo, quand même.

Un comité de soutien s’est créé, deux douzaines de témoins de moralité s’expriment par écrit, la presse est alertée, les militants de la FI de Toulouse avec leur conseiller régional, Jean-Christophe Sellin, s’activent et sont présents en permanence. Des députés de la FI émettent une protestation (Quatennens, Coquerel) ainsi que Manuel Bompard, N° 2 de la liste insoumise aux européennes (et qui, aura ma voix et pas que la mienne parmi ceux que j’ai vu à nos côtés dans cette épreuve), et Simon Berger, co-secrétaire du Parti de Gauche 31. Jean-Luc Mélenchon retweete une protestation.

L’arrestation pépère d’un jeunot isolé et apparemment sans défense a créé une agitation locale, se médiatise et se politise jusqu’à Paris.

Néanmoins, en un baroud de déshonneur, la garde à vue, en général de 24 heures pour des affaires de ce type, est prolongée. Pourquoi ? Réponse du commissaire : « Pour des investigations complémentaires ». On comprend bien que la police n’a rien, qu’elle veut visionner toutes les vidéos possibles de la manifestation pour y suivre à la trace leur victime et particulièrement éplucher les vidéos prises par les caméras à l’endroit précis où il a été arrêté. Mais 42 heures après l’arrestation, c’est le fiasco, elles n’ont rien montré. Ou plutôt, si elles ont pu être vues, elles innocentent le jeune homme. Parlons d’autre chose, donc.

On ne peut pas mobiliser sans limite une partie des policiers de Toulouse pour visionner des vidéos à s’en faire loucher et tirer, par conséquence, une balle de flash ball dans l’oeil d’un collègue en visant une passante qui porte un pull jaune. De surcroît, on ne peut garder un suspect trois jours en garde à vue, sauf terrorisme. Mais Raphaël est un pacifiste « de type européen ». Ah ! un bon-point pour lui ! Il n’y met pas que de la mauvaise volonté ! On le transfère donc dans une cellule du Tribunal. Une avocate est commise d’office. Elle a l’air de sortir tout juste des écoles. En vérité, elle est plus âgée qu’il n’y paraît et elle inspire rapidement confiance. La famille et les amis savent que la comparution immédiate se traduit presque toujours par des lourdes peines. Nous avons donc envie de demander un renvoi du procès. C’est ce qui est conseillé dans les arrestations des Gilets Jaunes. Mais le risque existe alors que le jugement ait lieu dans 15 jours avec maintien en détention, alors que le dossier est vide. VIDE ! Il faut décider en quelques minutes, devant la salle d’audience où l’on vient tout juste de rencontrer l’avocate. C’est alors que le jeune homme molesté en même temps que Raphaël prévient par téléphone qu’il est en route pour le tribunal et qu’il va témoigner. Va pour la comparution immédiate. Inch’Allah !

Ouverture des audiences.

Comparaissent à tour de rôle devant le tribunal trois jeunes hommes, trois paumés dont deux ne comprennent pas grand-chose, voire ont du mal à aligner deux mots. L’un a essayé d’utiliser une carte bleue volée, un autre a fui devant la police qui a trouvé dans sa voiture de la drogue et 500 euros, le troisième, à quelques mois d’intervalle, a poignardé des proches.

Arrive Raphaël. Droit, sans humilité, ni forfanterie. En même temps (vous n’avez pas oublié les griefs contre les prévenus précédents ?) entrent spécialement pour lui dans la salle trois policiers en tenue. Quelqu’un sait pourquoi ?

D’une voix assurée, Raphaël répond sobrement aux questions : non il n’avait pas de capuche sur la tête, n’avait pas de bonnet, de cagoule, de foulard, de masque. Juste des lunettes de piscine. Ah ! c’est un élément à charge. Le seul, d’ailleurs qui ne soit pas une invention de la police. Son avocate va se planter devant les juges : « Vous voyez, j’ai des lunettes. Je les enlève. Vous me reconnaissez ? » Rires.

Non, il n’a pas saisi un palet de grenade tombée à ses pieds pour le lancer sur les policiers. Son avocate : « S’il l’avait fait, il se serait brûlé ».

L’avocate a dit qu’elle a souhaité faire entendre un témoin. Après un léger et bref flottement du tribunal, c’est accepté. On le fait entrer. Allan s’exprime également sans emphase ni surplus d’émotion. Il relate calmement les faits. Le président lui demande s’il est « parent ou allié » avec le prévenu. La réponse fuse, franche : « C’est un ami d’enfance ». Le tribunal (c’est son travail) lui fait longuement raconter en détail la scène, cherchant une éventuelle contradiction avec ce qu’en a dit son ami. Mais en vain. Ils ne se sont pas revus ni n’ont pu communiquer depuis samedi et les versions sont identiques.

Maître Clément, l’avocate, fait une plaidoirie éblouissante (alors qu’elle n’a le dossier que depuis quelques heures à peine). Le procureur joue au méchant, comme c’est son rôle et peut-être son plaisir. Mais on l’a vu plus percutant et féroce dans ses interventions contre les malheureux prévenus précédents. Il s’obstine à dire que Raphaël a lancé un projectile sur les policiers. J’ai eu l’impression qu’il faisait exprès de répéter ça, comme pour dire : « Vous savez tous ici que c’est faux, moi aussi, car cela a été bien démontré, mais je n’ai que ça en rayon ». Il demande 1 mois de prison avec sursis et 1 an d’interdiction de manifester. On sent que le cœur n’y est pas. Je commence à parier sur une peine symbolique.

Le tribunal se retire pour délibérer. Il revient : « Acquittement pour absence d’élément probants. Vous êtes libre. » Tonnerre d’applaudissements dans la salle archicomble (tout le monde n’a pas pu entrer). Le président du tribunal tempête : « Silence ! Sérénité de la Justice, solennité des lieux… ». On se marre et on applaudit encore et encore. Je parie qu’il a fait de même, dans sa tête.

Une fois dehors, une petite foule jubile, Raphaël arrive, c’est à qui l’embrassera. Jaillit alors spontanément la chanson des Gilets jaunes : « On est là, on est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là… ». Une équipe de FR3-Occitanie est sur place. Elle filme et interviewe. Raphaël dit calmement ce qu’il pense de tout ça et des emprisonnements des Gilets Jaunes. Le reportage passera au JT de 19/20H (2). Rien à redire. Ces journalistes peuvent venir dans les manifs des GJ sans gardes du corps, eux (compris BFMTV ?).

Les flics à matraque. Dans cette affaire, la BAC, le commissaire qui nous a reçus et d’autres policiers hostiles ont un peu mangé leur chapeau. D’autres ont compati et se sont montrés humains. Il vaut mieux pour eux ne rien dire de plus, sauf : merci.

Est-ce que la police, en Macronie, peut se plier à la loi de la chose jugée ? On peut en douter : mercredi à 17h50, trois CRS en tenue, arme à le ceinture, sont venus coller leur visage contre la vitrine du restaurant de mes fils, mettant leurs mains en visière pour voir à l’intérieur, faisant un signe de tête à Raphaël avant de tourner les talons. Plus tard dans la soirée, des voitures de police passant dans la rue firent d’inhabituels ralentissements ostensibles devant le restaurant (3).

Conclusion : Aujourd’hui, samedi, Raphaël a cru plus prudent de ne pas aller manifester. Son frère aussi. Quant à moi, j’ai choisi de rester dans mon bureau pour écrire cet article.

Nous venons de remporter une victoire à la Pyrrhus (4).

Maxime VIVAS

Notes

(1) Le 14 août 2012 à 16 h, au téléphone, un journaliste de Charlie Hebdo m’a avoué qu’ils menaient une enquête sur le site Le Grand Soir, que sur moi ils n’avaient rien trouvé, mais que toute une équipe de journalistes de Charlie, d’autres journaux français et internationaux (!) étaient à la tâche. Depuis 2012, ça m’en fait des gardes à vue symboliques chez ces lascars.

(2) Par coïncidence, s’ouvrait le même jour le procès de Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom. J’ai exercé le métier d’ergonome dans cette administration et j’avais écrit naguère un article sur les suicides (republié ces jours-ci par LGS). Des médias m’ont approché pour en parler. A 12h30, je donnais une interview à FR3-Occitanie pour le JT 19/20H. Quelques heures plus tard, une autre équipe de FR3-Occitanie interviewait Raphaël au sortir du tribunal, pour le JT 19/20H ! Je leur ai signalé ça et ils m’ont dit que je passerai donc le lendemain. En fait, ils ont passé les deux en me présentant sobrement comme « un ancien salarié de France Télécom ».

(3) Intimidations qui les desservent. Mon aîné a expliqué au commissaire, que les Gilets Jaunes et la police étaient instrumentalisés par le pouvoir. L’intérêt de la police et des citoyens est de revenir ou de parvenir à des rapports apaisés, sans haine.

(4) C’est juste une pause. On nous reverra ensemble dans les manifs. Entre-temps les choses que nous écrivons, ici et ailleurs, sont des boucliers. Au cas où...

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