Oxfam : Les riches se gavent de plus en plus

vendredi 14 février 2020.
 

L’association Oxfam, à l’occasion du forum économique mondial de Davos en Suisse a produit son rapport sur les inégalités mondiales. Elles se creusent et deviennent des gouffres. À l’échelle mondiale, la richesse des 1% les plus riches correspondent à plus de deux fois la richesse de 90% de la population (6,9 milliards de personnes).

Près de la moitié de la population mondiale vit toujours avec moins de 5 euros par jour et le rythme de réduction de la pauvreté s’est ralenti de moitié depuis 2013.

Les inégalités sont également genrées : les hommes détiennent 50% de richesses en plus que les femmes. Cela s’explique d’une part parce que la prise en charge des malades, des enfants et le travail domestique sont des tâches réalisées majoritairement par les femmes et non rémunérées. D’autre part les femmes sont davantage représentées dans les secteurs professionnels les plus précaires et les moins valorisés économiquement.

En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30% les plus pauvres et les 10 % les plus riches possèdent 50% des richesses. La France compte 41 milliardaires, soit 4 fois plus qu’après la crise financière de 2008.

Bernard Arnault, milliardaire et PDG du groupe LVMH, a été l’homme d’affaire qui a engrangé le plus de richesses supplémentaires dans le monde en 2019. Dans le même temps, les versements de dividendes par le CAC 40 n’ont jamais été aussi hauts. En parallèle, la France compte 400 000 pauvres de plus en 2019.

Partout dans le monde les révoltes des peuples ces derniers mois en étaient le signal : ces inégalités de richesses deviennent indécentes, inacceptables. Elles signifient souvent l’absence de contribution des riches au financement des services publics collectifs d’éducation, de santé, d’eau, de transport.

Les riches ne le sont pas parce qu’ils sont particulièrement doués : les 2/3 des milliardaires tirent leur richesse d’une situation d’héritage, de monopole ou de népotisme.

Et ils sont riches parce qu’on les laisse l’être : c’est bien le produit de politiques fiscales qui baissent les impôts pour les plus riches, et ne cherchent pas à réduire la fraude (les très grandes fortunes se déroberaient à leurs responsabilités fiscales à hauteur de 30 %).

Pour compenser le manque à gagner, les politiques sociales sont dépecées, portant atteinte à l’idée même de solidarité et plongeant de nombreuses personnes dans la précarité ou la grande pauvreté au premier événement de la vie ou climatique auxquelles elles sont davantage exposées.

Claire Mazin


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