Pour LREM, le monde d’après, c’est le monde d’avant en pire !

lundi 1er juin 2020.
 

Alors que va s’ouvrir une phase 2 de déconfinement, force est de constater que LREM et les libéraux de tout poil veulent à nouveau faire avaler aux Français.e.s leurs vieilles potions périmées. A écouter tel député de droite, le responsable de la crise serait les 35h ! D’évidence LREM n’a rien compris à la crise. Le vote de ses député.es à l’Assemblée est éloquent : refus de la gratuité des masques proposée par LFI, refus des nationalisations de Luxfer et Farma, refus de la gratuité des frais funéraires pour les familles de victimes du Covid, refus d’exempter les Français.e.s les plus modestes des frais bancaires…

Les crises mettent à vif les faiblesses et les forces des sociétés. Notre force a été la calme détermination des professionnel.le.s de santé, des travailleur.euse.s de la grande distribution, des fonctionnaires, des associations. C’est tout un peuple d’invisibles souvent très précaire et féminisé qui a assuré ses missions avec souvent le sentiment d’être abandonné par l’État. Nos faiblesses résident justement dans le démantèlement des services publics et dans l’absence de ligne directrice forte en ce qui concerne l’action de l’État. Dès lors, quelles sont les axes à privilégier pour éviter que le « monde d’après » soit le « monde d’avant » en pire ?

La solution : la planification Y a t-il un pilote dans l’avion ? La gestion de crise confirme bien la ligne politique du président Macron : le laisser-faire libéral et la libération des énergies. La large autonomie laissée par le président et son gouvernement aux préfectures pour statuer sur les fermetures des marchés par exemple, ou la situation des collectivités locales livrées à elles-mêmes pour fournir des masques à leurs citoyen.ne.s sont inacceptables.

Une planification impulsée et coordonnée par les services de l’État garantirait l’universalité des mesures. Or on constate actuellement que ce n’est plus le cas : les guides et protocoles vagues ouvrent la porte à des déconfinements à la carte et improvisés.

Nous proposons toujours que la planification industrielle soit utilisée afin de pallier le manque de masques, de matériel médical et de tests. Si l’on veut anticiper une deuxième vague d’ampleur et faciliter la prise en charge des malades, la question des tests et de leur production devient un enjeu politique majeur.

La question de la réquisition des entreprises produisant les matériels médicaux indispensables à l’effort sanitaire demeure d’actualité. La création d’un pôle public du médicament est une question de souveraineté sanitaire qui permettra d’éviter la fuite des brevets et de relocaliser des emplois.

Un État qui pense une stratégie sur le temps long, un État qui coordonne, pas qui abandonne, voilà une des clés.

Redéployer et renforcer les services publics : une nécessité impérieuse Pour ce qui est des services publics, patrimoine de celles et ceux qui ont le moins, on ne peut continuer à suivre l’adage gouvernemental « faire plus avec toujours moins de moyens ».

Dans la santé c’est un plan de 10 milliards d’euros qu’il faut mettre en œuvre pour réarmer et redéployer les services publics et enrayer le déclin et la désertification médicale. L’hôpital public doit rompre avec la logique de « l’ hôpital-entreprise » instaurée par les lois Bachelot/Touraine. Les soignant.e.s méritent plus que notre considération : ils et elles méritent de meilleurs salaires. Les précaires doivent être titularisé.e.s et nous devons lancer le recrutement de plus de 60 000 soignant.e.s.

L’improvisation se fait aussi sentir dans les transports publics : les images des RER et métros bondés ont souligné également le caractère hasardeux du déconfinement gouvernemental. En Ile-de-France notamment, la situation souligne les inégalités sociales : les plus modestes s’entassent dans des métros bondés. Le gouvernement annonce des aides pour Air France et toujours pas de décision d’envergure pour développer le transport des voyageurs ou du frêt. Là aussi, il aurait fallu se donner le temps de pouvoir augmenter le nombre et la fréquence des trains.

Faire toute la lumière sur la gestion de crise Pris dans le tourbillon des informations contradictoires et des mensonges gouvernementaux, les Français.e.s veulent savoir. Pour faire toute la lumière sur la gestion de crise erratique d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe, il faut une commission d’enquête parlementaire. Il ne s’agit pas ici de crier vengeance ou d’offrir des responsables à l’opinion publique mais d’identifier les défaillances dans l’anticipation et dans le lancement de la procédure d’alerte.

Le gouvernement était-il au courant depuis décembre au sujet de l’extension de l’épidémie de Covid-19 en Chine ? Le gouvernement a t-il ignoré les alertes concernant les réserves insuffisantes de masques ? Les entreprises de la grande distribution ont-elles organisé des stocks de masques sans prévenir les autorités ? Qu’en est-il de la fameuse prime de 1000 euros qui doit être versée aux salarié.e.s de la grande distribution et qui tarde à venir chez Leclerc ou est indexée au prorata de la présence chez Monoprix pénalisant ainsi les salarié.e.s malades ou devant s’occuper de leurs enfants ? Le gouvernement va t-il se servir du prétexte de la crise pour généraliser la surveillance technologique destructrice des libertés individuelles et collectives (application de tracking, drones, reconnaissance faciale…) ?

Dans la période qui s’ouvre, la question de l’alternative politique est déterminante. Plus que jamais, le Parti de Gauche a toute sa place pour apporter une pierre essentielle au nouveau monde solidaire à construire : cette pierre, c’est celle de l’écosocialisme. Avec l’écosocialisme, c’est l’intelligence et la solidarité humaines qui doivent devenir le cœur battant de notre société.


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