Vers le 17 septembre : Ne pas payer leur crise

jeudi 17 septembre 2020.
 

La crise sanitaire n’est pas née d’un seul virus. Le fait biologique n’a de telles conséquences que du fait du système social dans lequel il prend place. La crise de la covid-19 est donc d’abord due aux puissants. C’est la crise de ceux qui ont organisé le productivisme qui facilite la transmission des virus des animaux vers les hommes, de ceux qui ont souhaité la globalisation permettant la diffusion mondiale d’un virus en quelques semaines, de ceux qui ont affaibli toutes les barrières collectives (service public hospitalier asphyxié, personnes âgées maltraitées, santé publique abandonnée).

Le peuple a déjà payé le prix fort de leur idéologie et de leur incurie. C’est parmi les pauvres, les mal-logés, les mal-soignés que l’on compte le plus de victimes de la maladie. C’est parmi les enfants du peuple qu’on compte les principales victimes de l’illusoire « école à la maison » et de la supercherie des « vacances apprenantes ». C’est parmi les ouvriers et les employés précarisés que les chômeurs se recrutent à la pelle depuis six mois.

Pour les macronistes, ça ne suffit pas ! Ils veulent continuer à nous faire payer leur crise. Voilà qu’ils déversent des milliards sans contrepartie. Autant d’argent censé soutenir « les entreprises » mais qui finira par arroser les actionnaires et subventionner les licenciements comme à Auchan, Renault, Airbus etc. Pas de contreparties sociales ni environnementales disent-ils. Mais ils s’empressent d’appliquer les contreparties exigées par l’Union européenne en échange du prétendu plan de relance. Le très macroniste secrétaire d’Etat aux affaires européennes Clément Beaune l’assume dans Ouest France. A la question « quelles réformes la France s’engage-t-elle à faire ? », il répond clairement « Notre agenda sera présenté dans les prochaines semaines, mais le Premier ministre les a annoncées au Parlement en juillet ». « La réforme des retraites » cite-t-il en premier. La logique de la troïka austéritaire est à l’œuvre.

La réforme de l’assurance-chômage ne sera pas abandonnée, Blanquer s’empresse de fermer des classes sans attendre le retour des élèves perdus de vue, les grands groupes reprennent leur chantage à l’emploi pour exiger hausse du temps de travail et baisse des salaires. Alors que les statistiques confirment que les réformes fiscales du début du quinquennat ont accru les inégalités, les économistes théorisent désormais une nouvelle étape d’explosion du séparatisme des riches : la « reprise en K », verra augmenter l’écart entre entreprises, secteurs et niveaux de vie. Derrière la covid s’affirme donc une nouvelle étape de l’ensauvagement capitaliste.

L’intérêt général est ailleurs, dans l’exigence républicaine de justice sociale et de planification écologique. Le retour des Gilets Jaunes et des mobilisations syndicales indique le chemin pour ne pas payer leur crise. Il nous faudra une autre puissance dans la rue et dans les urnes pour enfoncer la porte.

Matthias TAVEL


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