« Sortez d’ici ! » : Véran écume de rage à l’Assemblée

lundi 9 novembre 2020.
 

« Sortez d’ici ! » : ce mardi 3 novembre 2020, en plein hémicycle de l’Assemblée nationale, Olivier Véran a totalement perdu ses nerfs et a laissé échapper sa rage contre l’opposition parlementaire. Le ministre de la Santé n’a pas supporté que l’Assemblée nationale vote la fin de l’état d’urgence sanitaire pour le 14 décembre. Le gouvernement a décidément bien du mal avec la démocratie. La macronie préfère gouverner caché derrière un Conseil de défense ne rendant de compte à personne plutôt que d’accepter la démocratie parlementaire.

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« SORTEZ D’ICI » : une perte de contrôle inquiétante et révélatrice

« C’est ça la réalité mesdames et messieurs les députés. Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici, SORTEZ D’ICI ». Le ministre de la Santé est totalement sorti de ses gonds ce mardi 3 novembre au soir. Une perte de contrôle inquiétante, et révélatrice. Le gouvernement ne supporte pas le principe même d’opposition parlementaire. Hier soir, l’Assemblée nationale a adopté un amendement proposé par les Républicains contre l’avis du gouvernement.

Le gouvernement voulait étendre l’état d’urgence sanitaire, permettant au gouvernement de confiner la population ou de limiter ses déplacements, jusqu’à la mi-février… Mais la majorité s’est retrouvée minoritaire au moment du vote. Les députés présents ont voté la fin de l’état d’urgence sanitaire pour le 14 décembre. Mais le camouflet ne s’est pas arrêté là. Un nouvel amendement, sur un nouveau vote du Parlement pour prolonger le confinement au-delà du 30 novembre, a de nouveau mis la majorité en minorité. Les députés marcheurs n’étant pas suffisamment nombreux dans l’hémicycle au moment du vote. Il n’en fallait pas moins pour qu’Olivier Véran arrive en catastrophe à l’Assemblée nationale, et perde totalement ses nerfs. Une attitude des plus inquiétante pour un ministre censé gérer la crise sanitaire.

« La réalité c’est que vous détestez la démocratie » : la réponse magistrale de Mathilde Panot à Olivier Véran

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Le ministre de la Santé a donc perdu son sang froid, de manière inquiétante, mais pas étonnante. Depuis le début du quinquennat, les marcheurs ne supportent pas la démocratie parlementaire. En témoignent les colères de Stanislas Guerini, Nicolas Turquois ou encore Gilles Le Gendre au moment de la réforme des retraites, qui s’est terminée en 49.3. Le comportement de petit dictateur d’Oliver Véran dans l’hémicycle hier soir, écumant de rage, moqueurs et perfides à l’endroit de l’opposition parlementaire, ne présage rien de bon. Le gouvernement pourrait en effet recourir à « la réserve des votes ». Cette procédure permet au gouvernement de faire débattre les parlementaires des mesures d’un projet de loi sans procéder à des votes intermédiaires et de renvoyer le vote en bloc au moment où il le jugera opportun. C’est à dire au moment où il aura retrouvé un nombre suffisant de députés Playmobil pour voter ce qu’il aura décidé. Manière de contourner une fois de plus la démocratie.

Dans une récente tribune, Jean-Luc Mélenchon tire justement la sonnette d’alarme sur les débordements de l’exercice du pouvoir solitaire d’Emmanuel Macron. Ces dernières semaines, le Président de la République prend ses décisions caché derrière l’opacité du Conseil de défense. Emmanuel Macron ne rend plus de compte non seulement à l’Assemblée nationale, mais contourne également son propre gouvernement. Une détestation de la démocratie et nos institutions caractéristique du pouvoir macroniste. L’inquiétante perte de contrôle hier soir du ministre de la Santé et donc révélatrice. Le gouvernement piétine le parlement. Voici la réponse de la députée Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire de la France insoumise à l’Assemblée nationale, suite au coup de sang d’Olivier Véran.

« C’est insupportable, M. le Ministre, le chantage que vous êtes en train de nous faire. Tout le monde ici a conscience de la gravité de la situation. Tout le monde ici a conscience de la gravité de la situation, mais il est insupportable de dire qu’il n’y aurait qu’une seule alternative comme Mme Thatcher le disait à l’époque. Oui, nous sommes une opposition dans un hémicycle. Et oui nous avons le droit et nous allons continuer de critiquer vos décisions parce que la démocratie cela fonctionne comme cela, que ça vous plaise ou non. Et non, le Covid ne vous donne pas le droit de piétiner notre démocratie. Et je vais vous dire pourquoi vous êtes venu. Non pas parce que vous avez vu à la télé quelque chose qui vous a horriblement choqué qui est la base d’un vote, d’un choix démocratique qui a été fait dans cet hémicycle. Vous êtes venu parce que vous avez fait une première suspension parce que vous n’aviez pas le nombre de députés qu’il fallait pour être à majorité. Puis vous avez fait une deuxième suspension parce que vous avez perdu un vote. Puis une troisième suspension parce que vous avez perdu un deuxième vote. Donc la réalité, c’est que oui vous n’aimez pas quand on vous dit ça, mais c’est vrai, vous détestez la démocratie. Lorsque cette démocratie s’exerce dans ce Parlement, vous la piétinez, vous la foulez du pied, et oui il est beaucoup plus facile d’aller devant un Conseil de défense qui est protégé par le secret-défense plutôt que d’accepter que le parlement délibère et y compris choisisse des choses qui ne sont pas conformes à ce que vous voulez. »

Par Pierre Joigneaux.


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