Assignés en justice à deux reprises par le groupe Casino pour avoir dénoncé leurs conditions de travail, le collectif CGT Monoprix gagne la bataille juridique devant la Cour d’appel de Paris !
Ils se sont battus pendant plus d’un an. Des salariés de Monoprix ont fondé un collectif en 2020 pour dénoncer les méthodes de leurs dirigeants. Manifestations, prises de paroles, distributions de tracts, vidéos sur les réseaux, c’est sous toutes les formes que ce petit groupe de salariés déterminés a souhaité faire porter sa voix, au nom de l’intérêt général.
En mars 2020 et alors que le pays s’enfonce dans la crise de la COVID19, le gouvernement demande aux grands groupes employeurs de verser une prime de 1000e à celles et ceux qu’il appelle “les héros de seconde ligne” : ces femmes et ces hommes qui ont fait tourner le pays en allant travailler sans masques ni gel, mettant leur sécurité en péril. Bien sûr, pour ne pas froisser les PDG de ces groupes si chers à leurs yeux, le gouvernement n’impose aucunement cette mesure : c’est au bon vouloir des dirigeants. Une brèche dans laquelle Jean Charles Naouri, PDG du groupe Casino, s’engouffre en conditionnant la prime afin que la quasi totalité de ses salariés n’y ait pas accès !
Lésés, les salariés de Monoprix ont exprimé leurs revendications lors des “Samedis de la colère”, des moments de regroupement avec prises de paroles des syndicalistes et de leurs soutiens, devant les magasins. Au-delà de la prime, ils portent aussi des revendications liées à leur conditions de travail : salaires bas, contrats courts, horaires impossibles… Les salariés réclament un meilleur partage des richesses, et n’obtiennent qu’un silence méprisant des dirigeants de Monoprix. C’est pour étouffer cette contestation que le groupe Casino a décidé d’enclencher deux procédures en justice, qui ont toutes deux servi à criminaliser les salariés pour leurs actions, leur réclamant des sommes considérables. Mais les salariés, bien décidés à donner l’exemple, ont fait appel malgré les risques et la pression financière.
Aujourd’hui, la Cour d’appel de Paris leur donne raison, en infirmant la condamnation en première instance, et condamne par là-même Monoprix à les indemniser au titre de l’article 700 du code de procédure civile ! Une victoire dont la joie est partagée avec toutes celles et ceux qui se sont battus à leurs côtés. Car l’action syndicale dans notre pays est en danger, de plus en plus attaquée et criminalisée par des groupes qui ont largement les moyens de traîner en justice des salariés pour leur faire peur, cette bataille nous montre aujourd’hui à quel point la lutte est importante, et qu’il ne faut rien lâcher face à ceux qui n’ont aucun scrupule.
Soutien aux salariés de la grande distribution, la lutte porte ses fruits !
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