Le gouvernement veut-il en finir avec l’agriculture bio ?

vendredi 23 juillet 2021.
 

La version française de la politique agricole commune (PAC), négociée au niveau européen, ne favorise pas les pratiques bio, au contraire. Les rédactions de Basta !, Radio Parleur et Politis vous expliquent pourquoi avec leurs invité.es.

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Agriculteurs et agricultrices bio se mobilisent depuis des semaines avec notamment une campagne d’action autour du « Bio à poil ». Raison de leur colère et de leurs inquiétudes : une taille sévère dans les aides publiques dont ils bénéficient via la politique agricole commune (PAC), négociée au niveau européen. Prévue pour 2023, la nouvelle mouture de la PAC a été adoptée le 25 juin dernier par les 27 pays de l’Union européenne et sa déclinaison française prévoit de diminuer de 70 % les subventions versées aux agriculteurs et agricultrices bio – qui n’utilisent ni pesticides, ni OGM, ni engrais de synthèse.

Pire : le gouvernement français prévoit un éco-régime de 70 euros par hectare, qui propose d’aider à la même hauteur (70 euros par hectare), les agriculteurs et agricultrices bios (soumis à un cahier des charges très précis) et l’agriculture dite à haute valeur environnementale (HVE) qui autorise l’usage de pesticides et d’engrais de synthèse. Beaucoup craignent de voir la part de bio diminuer, alors qu’elle est déjà minime : moins de 10 % de la surface agricole française.

À partir de 2023, ce sont finalement les gros exploitants sans pratiques vertueuses qui vont continuer à empocher le gros des aides publiques (la PAC, c’est 9 milliards d’euros par an pour la France). Ce qui s’accorde mal avec les urgences climatiques et sanitaires, la (mauvaise) alimentation étant la cause de beaucoup de maladies chroniques (diabète, obésité, hypertension etc) tandis que les pesticides provoquent de nombreuses maladies professionnelles – cancers notamment – parmi les agriculteurs et agricultrices.

Comment faire, pour aller de l’avant ? Les nombreuses fermes bio qui se passent de la PAC, car trop petites pour y avoir droit, peuvent-elles être source d’inspiration ? Leur modèle est-il généralisable à une plus large part des terres agricoles françaises ? Voire à leur totalité ? Difficilement. Car changer de modèle agricole implique une profonde restructuration de nos campagnes et économies et cela ne pourra se faire sans une politique publique ambitieuse.

Entretien avec Mathieu Courgeau, président de Pour une autre PAC : « Nous allons vers une PAC de renoncements ! »

https://www.politis.fr/articles/202...


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