18 910 portes toquées. 70 étapes. 65 départements traversés. Plus de 1 100 militants mobilisés. 1 400 inscrits sur les listes électorales. Des milliers de citoyens informés sur leurs droits. Cet été, pendant que beaucoup étaient en vacances, les militants insoumis ont mouillé le maillot. Et la performance est impressionnante. Aller dans les quartiers populaires convaincre à partir des mesures de rupture écologique, sociale et démocratique plébiscitées par une immense majorité de Français, telle est la stratégie d’« union populaire » des insoumis. Construire un bloc populaire autour d’un programme majoritaire dans la société, en sillonnant le pays. Notre article.
Après un lancement de campagne en Île-de-France le week-end du samedi 24 et dimanche 25 juillet, les caravanes de l’Union Populaire ont sillonné la France du lundi 2 août au mercredi 26 août. Hauts-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Rhône, Alpes, Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Centre, Auvergne, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur : trois caravanes ont parcouru les différentes régions du pays à la rencontre des habitants des quartiers populaires, avant de se rejoindre à Valence pour les « AMFIS », les universités d’été de La France insoumise (LFI).
Le constat est alarmant : 65,7% des Français sont restés chez eux lors des élections régionales. C’est un triste record qui souligne la crise démocratique dans laquelle la 5e République est plongée. Rappelons que plus de 10 millions de Français sont non-inscrits ou mal inscrits sur les listes électorales. Par ailleurs, 35% des personnes potentiellement éligibles au RSA ne le perçoivent pas ; le taux de non-recours aux aides sociales en matière de santé oscille entre 32% et 44% pour la couverture maladie universelle complémentaire et de 53% à 67% pour l’aide au paiement de la complémentaire santé. Les caravanes de l’Union Populaire sont une réponse directe à cette crise démocratique et sociale que le quinquennat de Macron n’a fait qu’empirer.
Face à la montagne de résignation, les militants insoumis ont donc décidé de se retrousser les manches. Pendant tout l’été, ils sont allés à la rencontre des citoyens pour les informer sur leurs droits civiques et sociaux et affirmer qu’un droit est un droit, pas un privilège. Les insoumis refusent les discours sur l’assistanat qui stigmatisent les plus pauvres pour cacher le vrai problème : le non-recours massif aux droits.
À neuf mois de l’échéance présidentielle, le constat des caravaniers est unanime : un rejet écrasant d’Emmanuel Macron et de ses politiques qui s’attaquent aux classes populaires et qui s’accompagnent d’un très grand mépris à leur égard. Loin des polémiques médiatiques identitaires et sécuritaires, les habitants n’ont eu de cesse d’insister sur la crise sociale qui fracasse le pays : comment pouvoir vivre dignement, manger à sa faim, avoir une retraite décente, se loger convenablement, étudier dans de bonnes conditions, accéder aux loisirs et activités sportives et culturelles, etc.
Partout où la caravane s’est installée, les habitants rencontrés ont remercié les caravaniers d’avoir pris le temps d’écouter leurs colères mais aussi leurs espoirs de changement profond de la société. Aujourd’hui, La France insoumise est l’un des rares mouvements politiques à prendre en compte les préoccupations populaires et y répondre par des mesures concrètes présentes dans son programme, L’Avenir en Commun, porté par le grand favori de la gauche dans la course présidentielle.
« On invite les insoumis à reproduire l’action sur tout le territoire. On a été surpris de l’engouement que suscite la candidature de JLM et des propositions qu’il porte pour améliorer la vie des gens. Ça nous conforte dans la conviction qu’il faut aller chercher les voix une à une, et donner un coup de pouce à l’espoir ». Clément Verde et Alexandra Mortet, responsables de la campagne des Caravanes de l’Union populaire, sont très enthousiastes à la perspective de recommencer à sillonner le pays. Ça tombe bien, c’est le projet annoncé par Jean-Luc Mélenchon lors de son meeting de clôture des universités d’été des insoumis.
« On a plein de gens qui sont inscrits sur les listes, mais qui ne savent pas qu’ils peuvent aller voter. Grâce à cette action, ce seront des milliers de personnes qui pourront exprimer leur voix en 2022 ». Une action d’intérêt général de la part des insoumis, face à l’abandon de l’État : « L’État ne fait pas le travail qu’il devrait faire d’information sur la vie démocratique du pays. Le fait qu’il n’y ait pas de campagne d’inscription massive d’inscription sur les listes électorales est un scandale. 10 millions de personne ne peuvent pas voter ? C’est une crise de légitimité terrible pour la 5ème République ». Des citoyens réceptifs aux mesures de « l’Union populaire », plébiscitées par une immense majorité de Français
Pour Clément Verde et Alexandra Mortet, le travail de conviction est le seul outil pour vaincre la résignation. Au-delà de la précieuse joie des retrouvailles des militants, des tranches de fraternité partagées après des mois de confinements, les deux jeunes responsables politiques pointent également l’écho des propositions programmatiques chez les habitants : « Les gens rencontrés ont été très réceptifs aux propositions qu’on porte, notamment sur la 6ème République, le RIC, et le volet partage des richesses : hausse du SMIC, le RSA jeune, des mesures d’urgence sociales qui ont été très souvent citées ».
Nombre de citoyens rencontrés dans les différents quartiers traversés par les caravanes survivent avec le RSA, des petits boulots ultra précaires ou avec de minuscules retraites. Les réformes des retraites et de l’assurance chômage, mises sur la table par le gouvernement en cette rentrée, les touchent donc directement. Le premier constat dans toutes les régions traversées est clair : « Macron dégage ». Le rejet de Macron, de ses politiques, de son mépris, est sans appel.
Le deuxième constat est lui aussi sans appel : une immense majorité de Français appellent de leurs vœux les mesures de rupture sociale, écologique et démocratique portées par l’Avenir en commun. Le programme des insoumis est plébiscité dans le pays : augmentation du SMIC à 1400 euros net, règle verte, planification de la bifurcation écologique, 6ème République, RIC, retraite à 60 ans, garantie d’emploi, relocalisation, révolution fiscale, RSA jeune… Les différentes enquêtes d’opinion montrent qu’entre 90% et 70% des Français sont en faveurs de ces différentes mesures. La stratégie de l’« union populaire » est donc de fédérer un bloc populaire autour de ces mesures plébiscitées dans le pays. L’outil pour y parvenir ? Des caravanes populaires qui sillonnent le pays.
Il nous reste donc 9 mois pour convaincre d’un programme ultra majoritaire dans le peuple Français. 9 mois pour transformer ce plébiscite pour nos différentes mesures de rupture écologique, sociale et démocratique, en insoumission. 9 mois pour faire tourner la roue de l’Histoire. À chacune et chacun d’entre nous d’aller arracher un petit bout de la montagne de résignation dans le pays. Les jours heureux sont à portées de rêve.
Par Pierre Joigneaux.
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