Les super-yachts détruisent la mer Méditerranée et le climat

dimanche 28 novembre 2021.
 

Vous vouliez des nouvelles des riches ? Ils vont super bien ! La bourse bat des records, ils ont été arrosés d’argent public particulièrement en France et continuent à plein de profiter du système inique des paradis fiscaux pour échapper à la contribution commune. En France, sous Macron, la fortune des 500 plus gros portefeuilles a même doublé. Le 26 octobre dernier, la fortune d’Elon Musk, le patron de Tesla a cru de 36 milliards de dollars en une journée. Il est vrai qu’il est actuellement l’homme le plus riche du monde. Il a dépassé cette année le patron d’Amazon Jeff Bezos qui se traîne avec à peine 190 milliards de dollars.

Évidemment, quand on a autant d’argent, le problème est de savoir à quoi l’utiliser. L’existence même d’une telle question est vertigineuse pour plus de la moitié de l’humanité qui possède à elle toute entière moins que vingt-sept personnes au sommet de la hiérarchie des revenus sur cette planète. Mais elle vaut aussi bien pour le capital que pour le capitaliste. Où placer son argent ? Que faire de son revenu ? Où investir ? Qu’acheter quand on a déjà tout plusieurs fois ? Une information de Reuters reprise par BFM nous apprend par exemple que l’année 2021 fut très bonne pour les ventes de super-yachts. Elle s’annonce pour être la meilleure des 12 dernières. 200 super-yachts ont été vendus dans le monde sur les 6 premiers mois à comparer avec les 165 vendus à la même période de l’année 2020. On parle ici de bateaux de plus de 30 mètres et dont le prix peut aller jusqu’à 600 millions d’euros. Et encore 30 mètres, c’est la fourchette basse. Jeff Bezos s’est offert cette année un yacht de 127 mètres, par exemple. Bien sûr, tout ça n’a pas grand-chose à voir avec la passion pour la voile, ou la mer en général. On parle ici de palais flottants et d’une compétition tape-à-l’œil assez vulgaire.

On pourrait regarder ça avec simplement du mépris et le dégoût de cet étalage de richesse indécent. On aurait tort. Car ces super-yachts, s’ils contentent les envies malades d’une poignée de milliardaires égotiques, font un maximum de dégâts pour tout le monde. Un yacht consomme en moyenne 500 litres de carburant par heure et jusqu’à 2 000 pour les plus gros. Un seul de ces engins émet, pour le plaisir d’une seule personne, autant de CO2 que 200 voitures ! On imagine l’effet sur la pollution de l’air et le réchauffement climatique. Rappelons qu’en France, par exemple, 40 000 personnes meurent chaque année de la pollution de l’air.

Il existe 6 000 super-yachts en tout dans le monde. Leur nombre a triplé depuis 20 ans. La plupart du temps, ils sont immatriculés dans des paradis fiscaux. Une pratique qui n’a pas cessé depuis que Macron a supprimé l’ISF qui s’appliquait à eux auparavant. L’été, la moitié d’entre se croisent dans la mer Méditerranée. C’est-à-dire une petite mer fermée dont l’eau met 100 ans à se renouveler par le détroit de Gibraltar qui la relie à l’océan mondial. C’est un gros problème pour cet écosystème. Les fonds de la Méditerranée sont couverts pour une grande partie d’une forêt sous-marine d’algues qu’on appelle les posidonies. Pour une même surface, cette forêt stocke 5 fois plus de carbone qu’une forêt tropicale terrestre. Autant dire que leur contribution à l’équilibre général du climat est considérable. Les 3 000 super-yachts qui naviguent dans la Méditerranée sont en train de les détruire à toute vitesse.

En définitive, nous sommes légitimes à nous poser cette question : à quoi servent les super-yachts ? Et surtout : pour contenter les caprices d’une toute petite minorité, devons-nous accepter tant de destructions environnementales que nous payerons tous ? Si non, alors il devrait être possible d’interdire de navigation de ces super-yachts pour des raisons d’impératif écologique. Les travailleurs des chantiers navals, des équipages et des ports ne pourraient-ils pas être employés à d’autres tâches d’intérêt général ? Bien sûr que si. L’économie de la mer regorge de débouchés plus utiles si on prend la peine de la développer.


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