Hier, le 26 mars, à 13 h, les Russes vivant à Prague ont pris la parole.

Karel

Samedi, la communauté russe vivant en République tchèque a organisé des manifestations contre Poutine et contre son invasion de l’Ukraine. Les organisateurs, Denis Bilunov et le Comité anti-guerre de Prague, ont appelé les Russes vivant en République tchèque à ne pas garder le silence sur la situation en Ukraine et à exprimer leur opposition à la guerre de Poutine. Selon l’un des organisateurs de l’action, Anton Litvin, le but de la manifestation est, entre autre, de « montrer à l’opinion publique tchèque que les Russes vivant en République tchèque ne soutiennent pas la guerre. Nous attendions à l’origine cinq cents personnes, finalement plusieurs milliers sont venus, nous pouvons considérer donc que cette manifestation est un grand succès.

« Nous avions besoin de cette action. Les citoyens russes en République tchèque doivent pouvoir dire haut et fort : ‘Non à la guerre, ‘Non à Poutine’, ‘Nous sommes avec l’Ukraine’, ‘Nous sommes avec la République tchèque, avec l’Europe et le monde contre l’agression russe’. Les Tchèques n’attendent que ça. Il faut bien préciser que les Russes à Prague, de nationalités différentes, font partie de la société tchèque, et que ce ne sont pas des adeptes secrets du poutinisme. Beaucoup d’entre nous ont déjà participé à d’autres activités d’assistance aux réfugiés et à d’autres activités utiles. Consacrons notre temps à d’autres efforts, pour que notre voix soit entendue une fois pour toute », indique Facebook.

Selon les estimations de la police, 3 000 personnes environ se sont rassemblées à Náměstí Míru, et ont traversé la place Venceslas jusqu’à la place de la Vieille Ville. Les mots d’ordre ‘Niet voinie’, ‘Non à la guerre’, ’Stop Poutine’ ou ’Gloire à l’Ukraine’ ont été entendus. C’est le mot d’ordre ’non à la guerre’, qui devient probablement l’expression la plus forte de l’opposition à la décision de Poutine de faire la guerre à l’Ukraine. Et l’on pouvait voir un autre symbole de résistance dans la manifestation, à savoir les drapeaux blanc-bleu-blanc, devenus le symbole visuel dans les manifestations russes contre la guerre, dès le lendemain de l’invasion.

Les drapeaux blanc-rouge-blanc de l’opposition biélorusse au régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko ne manquaient pas non plus. C’est Sviatlana Chichanouska, qui s’est présentée sans succès contre Loukachenko en 2022, qui est aujourd’hui la dirigeante informelle de l’opposition biélorusse. Le résultat de ces élections est contradictoire. L’action s’est déroulée dans le contexte de l’aggravation du conflit en Ukraine et dans l’escalade de la répression par le régime de Poutine contre les forces de l’opposition et contre le mouvement anti-guerre en formation.

Petr Zewlak Vrabec, A2Larm, 26.03.22, traduction K K.