Législatives 2022 : Vers un accord entre Insoumis, écologistes et communistes avant le mois de mai

jeudi 28 avril 2022.
 

Les trois partis pourraient présenter des candidats et un programme communs en juin

La gauche unie au premier tour des législatives, un mirage qui pourrait devenir réalité. Alors que leurs candidats à l’élection présidentielle avaient catégoriquement refusé de prendre part à la Primaire populaire pour désigner un champion unique, la France insoumise, EELV et le parti communiste négocient depuis le soir du premier tour. Et un accord pourrait émerger d’ici 10 jours.

Tant avec les émissaires du PCF qu’avec ceux d’EELV, « il y a un accord pour se placer dans une perspective majoritaire » au parlement afin d’imposer une cohabitation et « envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon », rapporte Manuel Bompard, directeur de campagne du chef des Insoumis. « Ça passe par un programme partagé » et « on travaille sur la même date butoir, la fin de semaine prochaine », ajoute le négociateur en chef de La France insoumise, placée en position de force après la 3e place de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (près de 22 % des voix).

La paix avec EELV presque signée

Le secrétaire national d’EELV Julien Bayou dit avoir la même date en tête, et être prêt à négocier tout le week-end à venir. « On saura vite si on voit la lumière au bout du tunnel, ou si c’est le train qui vient en face ». Cela paraît court pour aplanir les différends des dernières années, mais « le score de Jean-Luc Mélenchon a produit un électrochoc », selon lui. Lors d’une réunion jeudi, les écologistes ne se sont pas opposés à un label commun autour de l’Union populaire. Ni à une participation à un parlement interne à la coalition, que Jean-Luc Mélenchon avait déjà mis en place pour sa campagne présidentielle.

« Il aura suffi de rencontres informelles pour mettre de côté les contentieux », a salué le tribun LFI au Salon du livre. « De premières étapes nécessaires ont été franchies, LFI ne demande plus d’excuses », observe l’ancien patron d’EELV David Cormand. Mais il prévient : les écologistes tiennent à être respectés « comme partenaires de LFI et non une simple composante de l’Union populaire ». Les deux partis s’entendent pour le moment sur un accord national.

Négociations sur le programme et les investitures

Du côté des communistes, « on porte aussi l’objectif d’un accord global », assure un cadre. En cas d’échec, « un accord partiel sera envisagé ». Les négociations sur les circonscriptions s’annoncent néanmoins ardues. LFI est disposé à ce que ses partenaires aient les moyens d’obtenir un groupe à l’Assemblée nationale. Mais la piste proposée par EELV de prendre en compte les élections intermédiaires, comme les Européennes, « a été refusée », précise Julien Bayou.

Les discussions sur le programme de cette coalition doivent aussi avancer. Les questions internationales et européennes, qui font l’objet de divergences, sont d’ores et déjà mises de côté pour les réunions bilatérales de samedi. Quant aux rencontres multilatérales, elles attendront la semaine prochaine.

Le PS en salle d’attente

Le Parti socialiste n’est pour l’instant pas inclus dans les discussions. Pourtant, « nous avons posé un acte politique important et démontré notre volonté de dialogue », souffle Pierre Jouvet, porte-parole du parti chargé des négociations, après le vote mardi soir du Conseil national en faveur d’une alliance avec LFI. Manuel Bompard assure « ne pas avoir vu à ce stade de positions claires de leur part » sur les points cruciaux du programme. Mais Pierre Jouvet affirme que le PS est prêt à engager une discussion sur le fond. De leur côté, écologistes et communistes militent pour l’inclusion du PS. Affaire à suivre…


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