Une journaliste mondialement reconnue abattue par l’armée israélienne en Cisjordanie

dimanche 15 mai 2022.
 

Mort de Mohammed Al-Durah : Karsenty et autres portent tort au judaïsme

Nouvelle escalade de la violence en Cisjordanie où une journaliste d’Al-Jazeera de premier plan a perdu la vie, tuée par l’armée israélienne qui menait une opération militaire au camp de réfugiés de Jénine. Shireen Abu Akleh a été abattue de « sang-froid » d’après le témoignage des journalistes qui l’accompagnaient sur place. Un journaliste de l’AFP a ainsi pu confirmer les tirs de Tsahal, l’autre nom donné à l’armée de défense d’Israël. Touchée d’une balle à la tête, la victime a été transportée de toute urgence à l’hôpital de Jénine où elle a été déclarée morte à son arrivée. Son métier était clairement identifiable, portant ainsi un gilet pare-balles siglé « PRESSE ». Grand reporter pour le groupe d’information qatari Al-Jazeera, c’est une figure incontournable du média qui vient de décéder.

Abu Akleh était en effet l’incarnation du conflit israélo-palestinien pour des millions de personnes regardant la chaîne Al-Jazeera en arabe. Elle couvrait depuis plusieurs décennies l’actualité de cette région du monde pour le média qatari où elle était arrivée en 1997. Elle suivait les soubresauts qui touchaient une Cisjordanie sous l’occupation du voisin israélien. Elle était également la commentatrice attitrée de la vie politique mouvementée en Israël. Al-Jazeera a ainsi dénoncé l’assassinat d’une figure qui a ouvert la voie à toute une nouvelle génération de journalistes. Ses collègues de travail saluent la mémoire d’une grande professionnelle qui savait prendre des risques mesurés sur le terrain.

Les réactions internationales n’ont également pas tardé. Reporters sans frontières (RSF) mais également l’Union européenne et les États-Unis réclament la mise en place d’une enquête permettant d’éclaircir les circonstances de la mort de la journaliste. Si l’administration Biden pousse pour une enquête « transparente », RSF insiste sur la nécessité qu’une telle démarche soit internationale, s’opposant à l’enquête militaire déclenchée par les autorités israéliennes. L’ONG considère en effet qu’Israël ne peut être à la fois mis en cause et se charger des investigations, y compris dans le cadre d’une collaboration avec l’autorité palestinienne (qui a d’ailleurs refusé une telle coopération). En France, une enquête internationale est également réclamée par les journalistes présents aux Assises internationales du journalisme de Tours.


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