Manuel Bompard "le vote d’hier n’est pas un vote d’adhésion au projet de Macron"

mercredi 27 avril 2022.
 

Manuel Bompard, député européen LFI, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon et directeur de campagne des législatives est l’invité de la "spéciale présidentielle" sur France Info le 25 avril 2022.

Pour réécouter cette émission, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Manuel Bompard, au lendemain de la victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, analyse le résultat : "Il y avait quelque chose à faire : faire en sorte que madame Le Pen ne s’empare pas du pays, c’est chose faite. Dorénavant, il y a une deuxième chose à faire, c’est faire en sorte qu’Emmanuel Macron ne conserve pas le pouvoir, et ça c’est l’objectif que nous avons pour les élections législatives à venir les 12 à 19 juin prochain."

Mais pour autant, pas question de saluer la victoire d’Emmanuel Macron : "Bien sûr, on respecte la démocratie et la légitimité du président élu. Mais je pense à celles et ceux qui, peut-être, se disaient que la retraite à 60 ans, c’était mieux que la retraite à 65 ans. Je pense aux jeunes qui sont inquiets face à l’urgence climatique. Je pense à toutes ces personnes qui galèrent pour finir les fins de mois et je ne crois pas qu’il soit très satisfait du résultat d’hier soir."

Un vote Macron difficile

Dans le détail, 42% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont voté Emmanuel Macron soit 10 points de moins qu’en 2017. Seuls 17% ont voté pour Marine Le Pen, c’est 10 points de plus qu’en 2017. "Le président de la République a un bilan extrêmement dur, extrêmement dangereux et extrêmement brutal d’un point de vue social", justifie l’élu LFI, "une grande partie de la population aujourd’hui est dans une colère face à ce bilan, est dans une inquiétude face au projet à venir du président de la République. Et donc pour les Françaises et les Français, c’était difficile pour eux d’utiliser le bulletin de vote d’Emmanuel Macron, y compris pour battre Mme Le Pen."

"Mais je veux dire ici quand même que c’est les électrices et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui font la différence parce qu’au premier tour de l’élection présidentielle il y avait trois blocs qui étaient à peu près au même niveau. Et si Mme Le Pen n’a pas pu s’emparer du pays hier, c’est parce qu’une grande partie des électrices et des électeurs de Jean-Luc Mélenchon n’ont pas voté pour elle au deuxième tour."

"Il faudrait des actes"

Au soir du second tour, Emmanuel Macron, dans son discours, a salué ceux qui ont voté pour lui sans partager ses idées. Il a dit ’ces vote m’obligent’. Qu’en attend l’Union populaire ? "Pas grand chose parce que les promesses, y compris de prise en compte ou de rassemblement du pays, d’Emmanuel Macron, je crois que plus personne ne les croit dans ce pays. Ce n’est pas seulement des mots qui permettront de rassembler ce pays, ce n’est pas seulement des mots qui permettront de rassurer celles et ceux qui n’ont pas voté pour lui. Il faudrait des actes. Et les actes, par exemple, ce serait l’abandon du projet de la retraite à 65 ans et je vois bien qu’il n’a pas l’intention de le faire. Mais il aurait tort de considérer effectivement que le vote d’hier est un vote d’adhésion à son projet."


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