Castex, privé de voyage au Vatican

mercredi 18 mai 2022.
 

Emmanuel Macron devant se rendre ce week-end à Abou Dhabi pour assister aux obsèques du président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, il ne peut donc pas envoyer au feu le soldat Castex auprès du pape pour réparer « le lien abîmé » entre l’Eglise et « la République » française, pour reprendre la formule du président. Il fallait choisir entre deux monarques, ou le vicaire de Jésus Christ sur terre ou les Emirats. Comme disait Staline : « le Vatican ! combien de divisions ? » Les intérêts de l’impérialisme français, notamment les ventes d’armes, commandaient d’aller bénir la dépouille de ben Zayed Al-Nahyane. Ça peut rapporter gros !

Au moment où le bourreau du peuple ukrainien, Poutine, ex-agent de la police de Staline, restitue à l’église orthodoxe toutes les prérogatives qu’elle détenait dans l’empire des Romanoff, Castex était en charge de compléter les attaques antilaïques du quinquennat de Macron. Il devait assister ce dimanche 15 mai 2022 à la cérémonie de canonisation par l’Eglise romaine du français Charles de Foucauld (1858-1916). Cet aristocrate devenu officier de cavalerie, menant une vie dissolue, se convertit au catholicisme sur le tard et devient ermite solitaire dans le sud-algérien ; se retirant dans un ermitage du massif de l’Atakor près de Tamanrasset, où il est mourra assassiné.

L’Eglise enseigne toujours le cénobitisme et le renoncement aux biens de ce monde : pauvre ! renonce ici-bas, dans l’au-delà tu seras comblé !

Inscrit au registre des « bienheureux », première degré vers la sainteté, alors qu’il meurt en 1916, Charles de Foucauld accomplit, selon l’Eglise, deux miracles l’un en 1984, guérison d’un cancer et en 2005, il permet à un jeune charpentier qui a fait une chute de 15 mètres d’échapper à la mort ! Eh oui ! Pour passer du stade de bienheureux à celui de saint, il est nécessaire que l’impétrant accomplisse deux miracles, même si le bistouri a certainement été plus efficace que l’hypothétique action post-mortem de Charles de Foucauld !

Donc Castex, dans le droit fil de la politique de Macron qui permet à l’Eglise catholique (rapport Sauvé) de juger selon le droit canonique les affaires de pédophilie et d’indemnisation des victimes des crimes commis sur des enfants par des prêtres ou laïcs des établissements religieux, avec à la clé une indemnisation prise sur l’argent public, devait se rendre au Vatican avant de remettre la démission de son gouvernement.

Une nouvelle fois nous sommes en face d’une violation de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat, qui stipule en son article 2 que la République ne finance et ne salarie aucun culte. En conséquence elle impose une réserve aux personnes dépositaires de l’autorité publique vis-à-vis des religions. « L’Eglise, chez elle, l’Etat chez lui ! », comme disait Victor Hugo. Cette Vème République finissante, construite sur la réconciliation du trône et de l’autel par la loi Debré en 1959, ne nous aura rien épargné. Au moins Charles De Gaulle, Pompidou et Miterrand jugeaient qu’il n’était pas opportun d’accepter de la hiérarchie catholique le grade clérical de chanoine du Latran, remontant à la monarchie de droit divin : la France se définissant comme la fille aînée de l’Eglise.


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