LA DROITE CREUSE LES DÉFICITS POUR EN FINIR AVEC LA SÉCU

mercredi 3 octobre 2007.
 

Ce n’est pas un hasard si l’annonce des franchises médicales est intervenue après une semaine de pilonnage médiatique du gouvernement sur le thème de « l’Etat en faillite ». Les déficits sont pour la droite une arme idéologique pour justifier un recul continu de la solidarité et le glissement vers le recours marchand aux assurances privées.

Alors que la gauche avait comblé le déficit pour garantir durablement notre système d’assurance-maladie (avec même des excédents en 2000 et 2001), la droite ne cesse de le creuser depuis 2002 avec plus de 60 milliards de déficit de la Sécurité sociale accumulés à fin 2007.

À chaque fois, la droite a présenté le déficit comme l’argument pour justifier des reculs pour les malades et les salariés.

En 2003, Douste Blazy avait promis qu’en échange d’une première franchise de 1 euro par consultation et de 18 euros pour les actes lourds (scanners...), l’assurance-maladie serait sauvée.

Il n’en a rien été car la droite a méthodiquement entretenu le déficit :

En faisant exploser les dépenses.

Alors que le revenu des médecins libéraux a augmenté en moyenne de 3,4 % par an depuis 1990, c’est-à-dire beaucoup plus que l’ensemble de la population, le gouvernement Raffarin leur a distribué 2 milliards de revalorisations d’honoraires à partir de 2002. Et en 2007, sans aucun débat public, le gouvernement Villepin leur a de nouveauaccordé 1 euro de hausse de la consultation pour 2007 et 1 euro pour 2008, soit 1 milliard de plus. Le nombre moyen d’actes par médecin étant autour de 8 000 par an, cela représente en moyenne 660 euros d’augmentation mensuelle alors que la droite a refusé dans le même temps toute hausse du SMIC ! Quasi indécent quand on sait en plus que les médecins libéraux sont déjà largement bénéficiaires de la solidarité nationale qui finance l’essentiel de leurs propres cotisations d’assurancemaladie (pour 2milliards par an là aussi).

Sans parler des dépassements d’honoraires des médecins spécialistes que la droite a délibérément laissé s’envoler.

En asséchant les recettes.

Les gouvernements de droite ont fait gonfler les dettes de l’Etat vis-à-vis de la Sécu, avec en 2003 un pic de 14 milliards d’euros de dettes de l’Etat à la Sécu, c’est-à-dire plus que le trou lui-même. Et à la fin de 2006, en dépit des promesses du gouvernement, l’Etat devait encore 6,2 milliards d’euros à la Sécu, ce qui représente plus que le déficit de l’assurance-maladie. La droite contribue aussi à faire perdre d’immenses ressources à l’assurance- maladie en restreignant systématiquement la lutte contre la fraude des entreprises qui ne déclarent pas certains salariés ou une partie des heures payées.


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