Izioum : les nazis de Poutine

lundi 26 septembre 2022.
 

Une division ouvertement néo-nazie de l’armée russe, commandée par Alexei Milchakov, est vraisemblablement impliquée dans les massacres d’Izioum. « Quand on tue un homme, on ressent le frisson de la chasse », proclamait ce même Alexei Milchakov, qui s’est déjà « illustré » par des actes de torture en 2015, lors de la première « guerre du Donbass ».

Le monde est entier est scandalisé par la découverte à Izioum d’un charnier laissé par les forces d’occupation russe, et l’exhumation de centaines de corps, dont beaucoup portent des marques de torture.

Dans sa dernière chronique sur Facebook, André Markowicz rapporte qu’« une femme expliquait que, les pires, ce n’étaient pas les Russes, mais les milices de Lougansk et de Donetsk, parce que, dans les faits, c’étaient eux qui restaient là (l’armée russe en tant que telle était moins nombreuse à Izioum que ces milices). C’est eux, disait-elle, qui avaient édicté la règle des portes ouvertes — les gens n’avaient pas le droit de fermer leur porte à clé, ils devaient laisser les barrières toujours ouvertes (…). Ils passaient quand ils voulaient, ils prenaient. — Mais ces gens-là, réellement, ce sont leurs voisins. Izioum appartient à la province de Kharkov, mais celles de Lougansk et de Donetsk sont à côté. Ce sont les mêmes gens qui sont là. Et ceux qui pillaient Izioum, en gros, ils habitent à, quoi, vingt-trente kilomètres.... »

Alexeï Milchakov, commandant du bataillon Rusich

Y a-t-il une échelle du pire ? Les milices de Lougansk et de Donetsk se sont-elles comportées de façon encore plus barbare que les soldats russes ? C’est probable. Mais il y avait aussi, dans la région de Kharkiv et Izioum, des mercenaires de la milice Wagner, une branche « officieuse » de l’armée russe qui, depuis quelques semaines, recrute de nouveaux « combattants » dans des prisons russes.

Et il y avait aussi un détachement du sinistre bataillon Rusich, dont la présence à Izioum a été avérée par plusieurs journalistes, dont l’Italien Andrea Ferrario, spécialiste des mouvements d’extrême-droite en Russie. Début avril, The Times avait signalé leur déploiement dans la région de Kharkiv (https://www.thetimes.co.uk/article/...).

Et Rusich n’est pas une milice « privée » comme Wagner. C’est une unité de l’armée russe, un « groupe de reconnaissance de sabotage et d’assaut (DSHRG) », commandée par un certain Alexeï Milchakov, qui est ouvertement néo-nazi, et même nazi tout court : « Je suis un nazi. Je n’entrerai pas dans les détails, nationaliste, là, patriote, impérialiste et ainsi de suite. Je peux lever ma main. Quand on tue un homme, on ressent le frisson de la chasse. Si vous n’avez jamais chassé, essayez. C’est intéressant », proclamait-il dans une vidéo .

Cet Alexei Milchakov s’était déjà illustré pensant la première « guerre du Donbass », en 2015, se vantant de couper les oreilles de militaires ukrainiens assassinés et a se prenant en photo avec des cadavres brûlés.

Alexei Milchakov a lui-même déclaré à la chaîne de télévision de propagande prorusse Anna-News qu’il combattait dans l’est de l’Ukraine depuis la fin du mois de juin. L’information selon laquelle Milchakov se trouvait probablement en Ukraine avait été rapportée au début du mois de juillet, et même les sources médiatiques russes ont décrit de manière extraordinairement directe ce jeune homme conduit par « l’appel du cœur » de Poutine en Ukraine. Moskovsky Komsomolets, par exemple, rapporte qu’ « un fasciste - boucher de Pétersbourg est parti combattre pour les insurgés ». Le journal le qualifie de « maniaque russe bien connu, surnommé « Fritz », qui a gagné en notoriété en 2012 lorsque le jeune homme de 20 ans a posté des images de lui-même avec un chiot dont il a coupé la tête avant de la manger. Après cela, Milchakov a constamment posé avec des bannières nazies et a appelé les gens à tuer les sans-abri et les chiens ».

Voilà donc le genre d’émissaires très spéciaux que Poutine envoie « dénazifier » l’Ukraine, avec les méthodes que l’on découvre aujourd’hui à Izioum : les mêmes que celles qui furent mises en œuvre à Boutcha. Et l’on n’est sans doute pas au bout des macabres découvertes qui vont être exhumées au fur et à mesure que les forces ukrainiennes progressent dans la libération des territoires occupés.

Jean-Marc Adolphe


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