Retraites. Plus de 2 Français sur 3 pour la radicalisation du mouvement social, pour le blocage de l’économie à partir de ce mardi 7 mars ? Non, ce n’est pas un doux rêve gauchiste de l’insoumission.fr. C’est un sondage du Journal du dimanche (JDD) publié ce 22 février 2022 : 67% des Français estiment le blocage de l’économie justifié, face à la tentative de passage en force de la retraite à 64 ans contre l’avis de 93% des actifs. Un chiffre en hausse de 9 points par rapport à la semaine précédente (58%). Non seulement le mouvement ouvrier gagne la bataille des idées, mais il réussit à convaincre la société de la nécessité de la radicalité face à l’extrême radicalisation d’Emmanuel Macron.

Après 5 journées de mobilisations historiques, la pression monte encore d’un cran dans le pays. L’intersyndicale appelle à « durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars ». Après les démonstrations de forces, les millions de manifestants dans les rues, les nouveaux visages, y compris dans les petites villes du pays, place au rapport de force. Le seul langage que ce gouvernement peut entendre : la pression sur le capital, les moyens de production à l’arrêt, la plus value à l’arrêt, des milliards perdus chaque jour pour le CAC 40. Ce langage là risque de faire perler des gouttes de sueur dans les couloirs de l’Élysée. Si Emmanuel Macron ne retire pas sa contre réforme de retraite à 64 ans d’ici à mardi, il sera le seul responsable du blocage du pays. Un bras de fer décisif pour la suite du quinquennat s’annonce : le président va-t-il réussir à passer en force contre l’ensemble de son peuple ? Le mouvement social va-t-il arracher une victoire historique ? Notre article.

Retraites : une majorité de Français soutient le blocage du pays le 7 mars Mettre la France à l’arrêt le 7 mars ? Plus de 2 Français sur 3 (67%) y sont favorables selon un sondage du Journal Du Dimanche du 22 février 2022, soit 9 points de plus que la semaine précédente (58%). 89% des ouvriers, comme 64% des cadres ou plus largement 75% des actifs approuvent ce mode d’action.

93 % des actifs et tous les syndicats sont contre la retraite à 64 ans. Contre cette réforme injuste et inutile, les manifestations ont rassemblé entre 1,3 et jusqu’à près de 3 millions de personnes dans les rues du pays à l’occasion de 5 dates de mobilisations nationales.

Emmanuel Macron, le président des ultras-riches, n’en a cure. Le chef de l’État méprise le peuple et n’écoute que ses amis milliardaires. Contre la volonté des Français, le président est déterminé à leur voler deux ans de leur vie.

Des manifestations historiques depuis 30 ans n’ont pas réussi à obliger Macron et son gouvernement à retirer ce projet de saccage du système de retraite. Logiquement, le peuple recherche d’autres moyens pour obtenir gain de cause. Dans l’action, les gens se parlent, entre les actions, ils se renseignent, lisent, réfléchissent. La conscience augmente à toute vitesse en temps de lutte. Cet immense exercice d’éducation populaire aboutit aujourd’hui à un large consensus : pour gagner, il faut mettre la France à l’arrêt.

Comment faire plier Macron ? Frapper ses amis milliardaires au portefeuille Une seule chose fera plier Macron. Faire perdre beaucoup, beaucoup d’argent à ses amis : les patrons du CAC40, les champions de l’évasion fiscale et les grands héritiers qui ne se sont donnés pour seule peine de naître, bref, les ultra-riches. Un moyen existe pour exercer une telle pression sur les plus privilégiés. Ce moyen a permis à celles et ceux qui nous ont précédés dans la lutte d’obtenir la journée de 8 heures, l’interdiction du travail des enfants, les congés payés. Ce mode d’action, c’est la grève.

Le capitalisme est un colosse au pied d’argile. Il ne tient que par l’accaparement d’une large part des richesses produites par l’immense masse qui vit de son travail par une poignée d’assistés d’en haut. Par la grève, les travailleurs et les travailleuses mettent un coup d’arrêt à ce système. Par la grève, les travailleurs et les travailleuses reprennent le pouvoir.

Et c’est bien ce que les Françaises et les Français s’apprêtent à faire à partir du 7 mars à l’appel d’une intersyndicale solide, unie et désormais déterminée à durcir le ton face à un Président méprisant qui n’écoute que le capital. Macron aurait pu retirer sa réforme. Il le peut encore. C’est lui qui fait le choix d’obliger le peuple à travailler deux années de plus. Il porte l’entière responsabilité de ce durcissement du mouvement, qui pourrait le faire battre en retraite. Affaire à suivre.