Ils sont sages, encravatés et se disent disciplinés, veulent incarner à l’Assemblée Nationale l’opposition raisonnable et crédible à la majorité présidentielle relative. Ce sont les 88 députés du Rassemblement National.
Se mettant en scène dans les médias et sur Internet, adoptant un discours emprunté à une certaine gauche populaire, le parti d’extrême droite de Marine Le Pen partage en réalité nombre de positions idéologiques et politiques avec les néolibéraux qui peuplent les bancs du centre et de la droite de l’hémicycle. La xénophobie en plus… bien que ça ne soit plus vraiment, et malheureusement, la marque de fabrique exclusive de l’extrême-droite.
L’opération séduction de l’ex front national qui, pour cette même entreprise de dédiabolisation, à changé de nom, n’est donc pas nouvelle. Mais avec l’arrivée massive et inédite d’une masse de députés au parlement, il semblerait que le parti de la dynastie des Le Pen prenne enfin son envol. Jusqu’à ce que Marine Le Pen elle-même apparaisse, dans un récent sondage IFOP, en tête des personnalités politiques et syndicales incarnant le mieux l’opposition à la réforme des retraites voulue par le gouvernement Macron/Borne.
Mais quelle est, au juste, la véritable alternative proposée par le RN sur ce dossier ? Vient-elle réellement en opposition avec le projet du gouvernement ? Et plus largement, comment ces nouvelles figures, tel Jordan Bardella, tentent de séduire l’historique électorat volatile avec une certaine gauche ?
Ce sont, entre autres, des questions que nous allons nous poser avec Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint chez Politis, reçu par Cemil Şanlı à l’occasion de la parution d’un article décryptage sur le sujet.
Date | Nom | Message |