Interview d’Eric Coquerel sur France Info ce 19 mars

jeudi 23 mars 2023.
 

Réforme des retraites, situation sociale et politique, recours au Conseil constitutionnel, Referendum d’Initiative Populaire...

Eric Coquerel, député LFI-Nupes de Seine-Saint-Denis et président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, est revenu dimanche 19 mars sur franceinfo sur la responsabilité du gouvernement dans les tensions de ces derniers jours contre la réforme des retraites. Il croit à son retrait, lance un appel aux Républicains et attend aussi beaucoup du Conseil constitutionnel.

"Ce gouvernement est un affront permanent vis-à-vis de la démocratie" "Il ne faut pas s’étonner, quand on violente un Parlement en faisant en sorte de faire passer une loi avec le 49.3, il ne faut pas s’étonner que la colère explose", a réagi ce dimanche sur franceinfo Eric Coquerel, LFI-Nupes, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, après les propos d’Olivier Dussopt qui dit dans le Journal du Dimanche que "quand il y a de la violence dans les mots et au Parlement, il n’est pas surprenant qu’il y en ait aussi dans la rue."

"Le premier responsable de tout ça, c’est d’abord le gouvernement qui décide d’une loi contre la grande majorité des Français et qui en plus utilise des procédés totalement antidémocratiques. Dans quel monde vivons-nous ? C’est inacceptable."

Les députés de la Nupes ont chanté La Marseillaise jeudi 16 mars lors de l’arrivée d’Elisabeth Borne dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Un comportement plutôt mal vu par de nombreux élus. "Ce serait un affront au Parlement alors qu’on utilise notre chant pour rappeler que nous sommes République et qu’il est inadmissible qu’on vienne dans un Parlement expliquer qu’on va le priver de voter parce qu’on se sait minoritaire", a expliqué Eric Coquerel. "Pour moi ce gouvernement est rude mais il est un affront permanent vis-à-vis de la démocratie, de l’Assemblée nationale, de la vie parlementaire d’un pays et ce n’est plus supportable."

Retrait : Eric Coquerel "y croit encore"

Si le gouvernement veut sortir de cette situation de crise, "il ferait mieux de retirer la loi et de convenir qu’il n’est pas raisonnable de vouloir imposer une loi contre la grande majorité du peuple." Le retrait de la loi, "j’y crois encore", a déclaré Eric Coquerel. "Si les grèves se poursuivent c’est l’élément central qui peut permettre le retrait", a-t-il ajouté.

"On a déjà vécu par le passé des gouvernements qui nous expliquent qu’ils vont tenir bon coûte que coûte et au bout d’un moment vous convenez que ce n’est plus supportable."

Le gouvernement "n’est pas majoritaire sur cette loi et c’est pour ça qu’il utilise le 49.3 en justifiant qu’il est dans la Constitution. Cette Constitution ne nous va pas et va à de moins en moins de Français. Il y a un séisme démocratique qu’Emmanuel Macron ferait bien d’admettre et de retirer sa loi."

Motion de censure : Eric Coquerel "appelle tous les Républicains qui s’apprêtaient à voter contre, voire tous ceux qui s’apprêtaient à s’abstenir, à voter cette motion de censure" Des motions de censure ont été déposées contre la réforme des retraites par le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) et par le Rassemblement national. Elles seront débattues ce lundi. "C’est un obstacle majeur qu’il a devant lui", a estimé Eric Coquerel.

"Beaucoup de Républicains n’admettent pas cette manière de passer outre le Parlement. J’appelle tous ceux qui s’apprêtaient à voter contre, voire tous ceux qui s’apprêtaient à s’abstenir, à voter cette motion de censure. Il faut arrêter ce gouvernement. Des Républicains qui sont attachés à une certaine justice sociale peuvent aller jusqu’à voter et je les appelle à le faire."

Conseil constitutionnel : Eric Coquerel a "bon espoir" que le texte soit déclaré "anticonstitutionnel"

La réforme des retraites va être examinée par le Conseil constitutionnel. "Chacun sait que cette loi a utilisé un procédé législatif qui n’est absolument pas fait pour faire passer une loi sur les retraites." La coalition de gauche va faire valoir que la réforme, insérée dans un projet rectificatif du budget de la Sécurité sociale, tient du cavalier législatif, puisque les finances ne sont pas le seul aspect abordé dans le texte.

"J’espère et j’ai bon espoir que le Conseil constitutionnel, qui va examiner une loi qui n’aura pas été votée à l’Assemblée nationale, déclare ce texte anticonstitutionnel."

Un référendum a été demandé par les syndicats. "Cela peut être un bon moyen de bloquer la loi. Le RIP (référendum d’initiative partagée) c’est très compliqué parce qu’il faut quatre millions de voix et c’est très difficile de les avoir. Mais j’espère que bien avant nous en auront fini avec cette loi."


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