Adèle Haenel subit une violente campagne misogyne de la droite et de l’extrême droite suite à son soutien à la grève générale

lundi 13 mars 2023.
 

TRIBUNE. « En défense d’Adèle Haenel » : près de 200 militantes, dont Annie Ernaux, soutiennent l’actrice

Près de 200 militantes, dont l’écrivaine Annie Ernaux, la réalisatrice Céline Sciamma ou la militante antiraciste Assa Traoré expriment leur solidarité avec la comédienne Adèle Haenel. Celle-ci fait face à des attaques misogynes après son soutien à la grève générale contre la réforme des retraites, lors d’un meeting organisé par le collectif Du pain et des roses.

« Depuis la semaine dernière, Adèle Haenel subit une violente campagne sexiste pour être intervenue dans un meeting sur les enjeux féministes et antiracistes de la bataille des retraites, organisé à l’université Paris-8 par le collectif féministe Du pain et des roses. En cause, ses propos appelant à la grève générale à partir du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et dénonçant la présence de ministres accusés de viol au gouvernement.

Orchestrée par la fachosphère, de CNews à Valeurs actuelles, et ses alliés traditionnels, l’offensive a donné lieu à un déluge de propos sexistes contre la comédienne : insultes, remarques sur son physique, tentatives de décrédibilisation. Des stratégies misogynes qui ne sont pas nouvelles lorsqu’une femme s’exprime politiquement. Encore aujourd’hui les médias parlent du « coup de sang » d’Adèle Haenel lors de la 45ème cérémonie des Césars en 2020 alors même qu’elle dénonçait par son geste l’impunité dont jouissent les dominants et les célébrités accusés de violences sexistes et sexuelles.

Mais la violence des propos contre la comédienne reflète aussi la crainte que suscite, dans le monde des puissants, le fait qu’une artiste reconnue internationalement, ayant reçue plusieurs Césars dont celui de meilleure actrice, puisse choisir un autre camp. Une crainte redoublée par le fait qu’elle pose la question de la lutte pour les droits des femmes comme un enjeu indissociable de la bataille des retraites en cours, alors que celle-ci pourrait s’intensifier à partir du 7 mars.

Nous apportons tout notre soutien féministe à Adèle Haenel et nous défendons son droit à exprimer ses positions politiques. Alors que le gouvernement lui-même a dû avouer que sa réforme pénaliserait d’abord les femmes, nous reprenons son appel à « s’organiser et à lutter ensemble » pour faire du 8 mars prochain une date importante dans le cadre du grand mouvement contre la réforme des retraites ! »

Premières signataires

Nadège Beausson-Diagne, artiste féministe

Alice Coffin, militante féministe et LGBTI

Camille Cottin, actrice

Les dégommeuses

Caroline De Haas, militante féministe

Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice

Marie Didier, directrice du festival de Marseille

Elsa Dorlin, philosophe

Du pain et des roses, collectif féministe révolutionnaire

Annie Ernaux, écrivaine, Prix Nobel de littérature

Danièle Kergoat, féministe et sociologue

Mathilde Larrère, historienne

Colectivo LASTESIS

Sandra Lucbert, écrivaine

Chowra Makaremi, anthropologue

Christiane Marty, féministe membre d’Attac et de la Fondation Copernic

Corinne Masiero, actrice

Fatima Ouassak, militante féministe

Jean-Gabriel Périot, réalisateur

Sandrine Rousseau, militante féministe à EELV

Céline Sciamma, réalisatrice

Anna Toumazoff, écrivaine et activiste féministe

Assa Traoré, fondatrice du comité Adama

Laura Varlet, cheminote et militante à Révolution permanente

Françoise Vergès, politologue, militante décoloniale

Gisèle Vienne, chorégraphe


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