Réforme des retraites : le monde regarde la France

mercredi 29 mars 2023.
 

Ce Jeudi 16 mars 2023 fut un jour décisif dans la bataille des retraites en France. La Première Ministre Elisabeth Borne a déclenché le 49.3, article de la constitution qui permet de passer en force un projet de loi, sans vote du Parlement. La réaction fut unanime : la colère populaire. Contre cet acte autoritaire et anti-démocratique, des rassemblements spontanés ont eu lieu dans toutes les villes du pays, notamment à Paris, place de la Concorde, devant l’Assemblée nationale, où des milliers de personnes ont convergé : les jeunes ont rejoint les travailleurs, ainsi que les députés de gauche, qui font la une de nombreux journaux internationaux. En France comme ailleurs, tous savent que le président Macron est affaibli et isolé. Ces prochains jours vont être décisifs pour la présidence Macron. Le monde entier nous regarde.

La France, terre de révolte

La mobilisation autour de la réforme des retraites et les événements d’hier jeudi 16 mars réactivent chez nos voisins internationaux un imaginaire collectif : celui de la révolution.

“Fureur” et “chaos” pour The Guardian, “confrontation enflammée” pour The New York Times, “zone de turbulence” pour El Paìs, “déficit démocratique” pour Der Spiegel, et dans Le Soir, on parle du 49.3 comme d’un “coup de force”. Les images des rassemblements spontanés dans toute la France ont suscité la réaction de la presse internationale qui saisit l’importance du moment. Syndicats, étudiant·es, travailleur·euses et élu·es -, en se rassemblant, ont créé une image à notoriété internationale : celle de la révolte populaire face à l’autoritarisme de la macronie.

En une du New York Times, de The Guardian et de El Pais : la photo des députés insoumis qui chantent la Marseillaise dans l’hémicycle en brandissant des pancartes « Retraites à 64 ans c’est non ». Encore un parfum de révolution.

“Si les Unes de tant de journaux du monde montrent les insoumis et leurs pancartes, et s’ébahissent de cette Marseillaise, c’est parce que dans le monde entier la Marseillaise est un chant du peuple qui ne craint ni rois ni privilégiés, un chant révolutionnaire, à ce jour encore, interdit sous de nombreuses dictatures », l’a ainsi expliqué Jean-Luc Mélenchon dans sa dernière note de blog.

Les grands médias internationaux ont choisi de titrer sur la révolte populaire qui croit, années après années, en France. Il semblerait qu’ils l’entendent mieux que le gouvernement français lui-même, qui encore ce vendredi, joue à la sourde oreille. Le monde entier écrit à notre sujet. La colère populaire est légitime, et tous savent la capacité du peuple français à s’unir et à se battre pour ses droits. La France est une terre de révolution, et à en croire les Unes d’hier et d’aujourd’hui, elle est en cours. D’ailleurs, dans son live au moment du vote, Le New York Times a rapporté : “des manifestants ont commencé à se réunir sur la place de la Concorde où, comme nous l’apprend l’histoire, Louis XVI et Marie-Antoinette ont été décapités (ainsi que des milliers d’autres) pendant la Révolution française”…

Un coup de force autoritaire reconnu à l’international

L’activation de l’article 49.3 par le gouvernement fait prendre une nouvelle ampleur à la bataille des retraites, et braque les caméras du monde sur notre pays. En plus des images de guérillas urbaines, tous les médias s’accordent sur un point : la dérive autoritaire des macronistes. Nous assistons à une prise de conscience par le monde entier, de la brutalité d’Emmanuel Macron qui gouverne seul contre tout un peuple.

C’est Le Temps, quotidien Suisse, qui a sans doute trouvé la meilleure image pour illustrer la violence de cet acte : le 49.3 est un “bouton nucléaire parlementaire”. Pourtant, c’est bien la onzième fois que ce gouvernement y a recours. Un record sous la Vème République, qui est aussi un record de ”violence démocratique”, “sur un texte aussi sensible et important pour les Français” qui “mettra probablement de l’huile sur le feu du mouvement social.”

Partout, un avis unanime : cette réforme viendra à bout de la présidence Macron

Le président du “ni de droite”, “ni de gauche” en 2017, qui entendait « dépasser les clivages », est dorénavant décrit par Der Spiegel comme celui qui avec cette réforme, brûle son “dernier crédit politique”. Selon les mots d’El País, l’état social dans lequel le pays est plongé depuis plus d’un mois, et le recours final au 49.3, est “une déclaration d’impuissance” de la part du gouvernement.

Pour tous, le perdant de cette bataille a déjà un nom : Emmanuel Macron.


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