Mobilisation du 7 mars : pourquoi ils soutiennent la grève reconductible

jeudi 16 mars 2023.
 

Les syndicats ont salué ce mardi 7 mars une "mobilisation historique" alors que dans le cortège parisien, de nombreux manifestants appellent à élargir la grève reconductible.

Pour cette sixième journée d’action contre la réforme des retraites, les syndicats avaient annoncé vouloir mettre la France "à l’arrêt".

Au départ de la manifestation parisienne, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a salué une "mobilisation historique au regard des 40 ou 50 dernières années" avec environ "20%" de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier.

Le gouvernement "ne peut pas rester sourd" à cette mobilisation contre le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, a insisté le leader de la CFDT, tandis que le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettait en garde l’exécutif contre "un passage en force (qui) ne ferait que mettre le feu aux poudres".

Ce soir, la CGT a chiffré à 3,5 millions le nombre de manifestants à Paris, soit davantage que lors des précédentes journées d’action.

La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée pour mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi. Jeudi, le trafic sera à nouveau "perturbé", selon l’entreprise, dont tous les syndicats ont lancé une grève reconductible.

« Cette journée du 7 mars est primordiale pour la reconduction de la grève et tout cela va dépendre maintenant des assemblées générales qu’on va tenir partout et le plus largement possible afin d’aller à la victoire », nous explique Ollivier Champetier, secrétaire général de l’UD CGT de l’Essonne. « La grève reconductible, ce n’est pas forcément 8 heures d’arrêt de travail tous les jours, les modalités sont à déterminer en fonction des secteurs d’activité », précise le syndicaliste.

« Les agents de la RATP sont plutôt favorable à durcir le mouvement car ils ont bien compris que les journées "saute moutons" sont importantes mais il faudra passer par la grève reconductible pour mettre en échec le gouvernement. », insiste Thibault Dasquet, agent de maintenance sur le RER A.

Cette sixième journée depuis le début du mouvement de contestation marque le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l’énergie, le commerce ou les déchets

Chez EDF, le taux de grévistes s’élevait à 41,5% de l’effectif global, contre 44,5% le 19 janvier et 40,3% le 31 janvier.

Une nouvelle réunion de l’intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement. Une nouvelle journée d’action samedi 11 mars est d’ores et déjà évoquée.

De nombreux barrages routiers ont été mis en place dans la matinée, de Perpignan à Miramas (Bouches-du-Rhône) en passant par Poitiers ou Rennes, où des manifestants ont bloqué un important axe routier.

Sondage après sondage, les Français restent très majoritairement opposés à la mesure emblématique de la réforme, le report de l’âge légal de départ.

Dans l’éducation, des blocages ont eu lieu dans des universités et lycées et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a recensé 60% des enseignants de collèges et lycées grévistes.

Le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une "semaine noire" dans le secteur, avec des baisses de production principalement dans le nucléaire.

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de "toutes les raffineries" de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), selon le syndicat CGT-Chimie.

Les éboueurs étaient également appelés à la grève reconductible par la CGT. Et trois usines d’incinération à proximité de la capitale (Ivry, Saint-Ouen et Issy) étaient bloquées.

La semaine sera émaillée d’autres mobilisations, en parallèle des débats au Sénat où le gouvernement compte sur l’adoption de la réforme d’ici dimanche. Il envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

"La loi est extrêmement importante, mais la démocratie réelle aussi", a prévenu Laurent Berger, mettant en garde contre un passage en force à coup de 49.3 qui serait "une forme de blocage inacceptable".

Et pour Philippe Martinez, un texte "qui est voté par des parlementaires mais qui a une telle désapprobation dans l’opinion publique" n’est pas "valable".

Face "à la situation de blocage", Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l’Assemblée nationale, "ou bien un référendum", a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille.

« C’est une révolte de la France du travail qui est en cours : le gouvernement réalise t’il seulement ce qui est en train de se passer ? », a tweeté Fabien Roussel alors qu’il manifestait à Besançon.


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