« J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant » : un commandant CRS avertit Macron sur l’épuisement de la police

jeudi 30 mars 2023.
 

Ce mercredi 22 mars 2023, les députés insoumis Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis demandent à Gérald Darmanin de dissoudre les brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M). Elles sont les héritières des Pelotons de Voltigeurs Motorisés (PVM), réputés pour leurs méthodes très brutales post-68. Ces méthodes auront amené à la mort tragique de Malik Oussekine en 1986, tabassé à mort par trois voltigeurs. Qu’attend le pouvoir ? Que la situation dégénère ? Un mort ? Un pouvoir qui ne tient plus que par sa police est un pouvoir à bout de souffle, en plus d’être dangereux pour ses concitoyens. Notre article.

« Il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », selon un commandant de compagnie de CRS

Ce mercredi 22 mars 2023, les députés insoumis Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis demandent à Gérald Darmanin de dissoudre les brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M). Elles sont les héritières des Pelotons de Voltigeurs Motorisés (PVM), réputés pour leurs méthodes très brutales post-68. Ces méthodes auront amené à la mort tragique de Malik Oussekine en 1986, tabassé à mort par trois voltigeurs. Qu’attend le pouvoir ? Que la situation dégénère ? Un mort ? Un pouvoir qui ne tient plus que par sa police est un pouvoir à bout de souffle, en plus d’être dangereux pour ses concitoyens. Notre article.

« Il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », selon un commandant de compagnie de CRS Ce témoignage de commandant de compagnie de CRS, publié par Mediapart, a de quoi faire froid dans le dos. « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », explique-t-il, soulignant qu’il n’y a « aucune garantie qu’un drame ne se produise pas ».

« Le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant » : les mots sont prononcés. Ce commandant de CRS est très inquiet de la tournure que peuvent prendre les évènements.

Des scènes de violences commises par les forces de l’ordre Hier soir, 21 mars 2023, place de la République, un CRS a lancé une grenade qui a explosé sur la tête d’un manifestant. Ce lancer en cloche, en plus d’être dangereux, est interdit. Allô, Gérald Darmanin ? Ces actes peuvent-ils être seulement cautionnés ?

La veille, une nasse et un gazage au gaz lacrymogène ont eu lieu dans la rue la plus étroite de Strasbourg : la petite rue des dentelles. Résultat : une personne asthmatique a perdu connaissance. Hier, une compagnie de CRS a frappé, insulté et humilié une personne SDF au sol, place de la République. De même, hier, plusieurs coups de pieds ont été donnés à une personne déjà au sol à Paris, pendant son interpellation brutale. Jusqu’où ira la répression des manifestants ?

Trois députés insoumis demande à Darmanin la dissolution des Brav-M Dans un courrier, les députés insoumis Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis demandent au ministre de l’Intérieur la dissolution des brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M). Des troupes aux méthodes des plus violentes. Les députés LFI mettent en avant « les témoignages récents d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades à l’encontre des manifestants ». Ils dénoncent un « emploi disproportionné de la force ». « Loin d’assurer un retour à l’apaisement, leur intervention participe de l’augmentation des tensions », soulignent-ils. De trop nombreuses vidéos et témoignages viennent appuyer leurs propos.

D’où viennent les Brav-M ? Ont-elles vraiment été créés en 2019, au moment du mouvement des Gilets Jaunes ? La réalité est plus complexe. Didier Lallement, ancien préfet de Paris aux méthodes violentes, a décidé, lors de l’insurrection de l’hiver 2018-2019, de ressortir de leurs placards les voltigeurs. Post-68, les Pelotons de Voltigeurs Motorisés (PVM) fendaient les manifestations avec leurs motos et réprimaient les manifestants à coups de matraque.

Aujourd’hui, les membres de la Brav-M attendent de descendre de leurs destriers avant de frapper. D’ailleurs, pour quelle raison les PVM ont-ils été démantelés en 1986 ? Parce que Malik Oussekine, 22 ans, a été tabassé à mort par trois voltigeurs. C’était lors d’une manifestation étudiante à Paris contre le projet de réforme universitaire Devaquet. Qu’attend le camp présidentiel ? Que la situation continue de dégénérer ? Un mort, comme en 1986 ? Même dans le commandement des CRS, on craint un basculement et on alerte le chef de l’État sur l’épuisement des forces de l’ordre. Un pouvoir qui ne tient plus que par sa police est à bout de souffle, en plus d’être dangereux pour ses concitoyens.

Par Nadim Février

Ce témoignage de commandant de compagnie de CRS, publié par Mediapart, a de quoi faire froid dans le dos. « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », explique-t-il, soulignant qu’il n’y a « aucune garantie qu’un drame ne se produise pas ».

« Le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant » : les mots sont prononcés. Ce commandant de CRS est très inquiet de la tournure que peuvent prendre les évènements.

Des scènes de violences commises par les forces de l’ordre Hier soir, 21 mars 2023, place de la République, un CRS a lancé une grenade qui a explosé sur la tête d’un manifestant. Ce lancer en cloche, en plus d’être dangereux, est interdit. Allô, Gérald Darmanin ? Ces actes peuvent-ils être seulement cautionnés ?

La veille, une nasse et un gazage au gaz lacrymogène ont eu lieu dans la rue la plus étroite de Strasbourg : la petite rue des dentelles. Résultat : une personne asthmatique a perdu connaissance. Hier, une compagnie de CRS a frappé, insulté et humilié une personne SDF au sol, place de la République. De même, hier, plusieurs coups de pieds ont été donnés à une personne déjà au sol à Paris, pendant son interpellation brutale. Jusqu’où ira la répression des manifestants ?

Trois députés insoumis demande à Darmanin la dissolution des Brav-M Dans un courrier, les députés insoumis Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis demandent au ministre de l’Intérieur la dissolution des brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M). Des troupes aux méthodes des plus violentes. Les députés LFI mettent en avant « les témoignages récents d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades à l’encontre des manifestants ». Ils dénoncent un « emploi disproportionné de la force ». « Loin d’assurer un retour à l’apaisement, leur intervention participe de l’augmentation des tensions », soulignent-ils. De trop nombreuses vidéos et témoignages viennent appuyer leurs propos.

D’où viennent les Brav-M ? Ont-elles vraiment été créés en 2019, au moment du mouvement des Gilets Jaunes ? La réalité est plus complexe. Didier Lallement, ancien préfet de Paris aux méthodes violentes, a décidé, lors de l’insurrection de l’hiver 2018-2019, de ressortir de leurs placards les voltigeurs. Post-68, les Pelotons de Voltigeurs Motorisés (PVM) fendaient les manifestations avec leurs motos et réprimaient les manifestants à coups de matraque.

Aujourd’hui, les membres de la Brav-M attendent de descendre de leurs destriers avant de frapper. D’ailleurs, pour quelle raison les PVM ont-ils été démantelés en 1986 ? Parce que Malik Oussekine, 22 ans, a été tabassé à mort par trois voltigeurs. C’était lors d’une manifestation étudiante à Paris contre le projet de réforme universitaire Devaquet. Qu’attend le camp présidentiel ? Que la situation continue de dégénérer ? Un mort, comme en 1986 ? Même dans le commandement des CRS, on craint un basculement et on alerte le chef de l’État sur l’épuisement des forces de l’ordre. Un pouvoir qui ne tient plus que par sa police est à bout de souffle, en plus d’être dangereux pour ses concitoyens.

Par Nadim Février


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