Gazé, frappé, humilié, l’homme a également subi des crachats au visage avant d’être jeté du véhicule et abandonné sur le bas-côté. D’après les informations actuellement disponibles, la répression de cette grève de Vertbaudet rappelle la répression des grèves ouvrières dans l’Italie préfasciste avant l’accession au pouvoir de Mussolini et l’Allemagne préfasciste avant l’accession au pouvoir de Hitler.
Nous reproduisons ci-dessous une tribune parue dans le journal Le Monde en soutien aux ouvrières de Vert Baudet.
« Les ouvrières de Vertbaudet, par leur lutte exemplaire, montrent qu’elles ne se laisseront pas faire et qu’elles ont droit au respect »
Les soixante-douze grévistes de l’usine Vertbaudet de Marquette-lez-Lille (Nord), principalement des femmes, sont en grève pour la première fois de leur vie.
« On aurait dû se révolter bien avant », disait l’une d’elles au Monde à la fin du mois d’avril. Avec des salaires n’atteignant pas les 1 500 euros après plus de vingt ans d’ancienneté, les soixante-douze femmes grévistes de Vertbaudet ne comprennent pas pourquoi la direction de l’usine refuse catégoriquement d’augmenter leurs salaires. En effet, ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’accord salarial pour 2023 qui prévoit… 0 % d’augmentation de salaire, alors que l’inflation atteint des niveaux record.
Les travailleuses de l’entrepôt d’acheminement Vertbaudet de Marquette-lez-Lille sont en grève depuis le 20 mars 2023. Elles réclament une augmentation de leur salaire d’au moins 150 euros net et l’embauche d’intérimaires.
La spirale de l’intimidation et de la violence
Le 16 mai, au lieu d’organiser une médiation, la préfecture a envoyé la police évacuer le piquet de grève. Résultat : deux gardes à vue, une gréviste violentée puis hospitalisée avec quatre jours d’interruption temporaire de travail, six salariées convoquées pour un entretien préalable. La spirale de l’intimidation et de la violence a été franchie avec le guet-apens dont a été victime un délégué syndical CGT.
L’homme, embarqué devant sa maison, a été agressé par plusieurs hommes armés, ces derniers n’ont pas hésité à menacer son fils et son épouse. En 2023, en France, voilà ce que donnent neuf semaines de grève pour un meilleur salaire. Encore une fois, le gouvernement et le patronat font front contre le salariat.
Depuis, interpellée par la CGT, la première ministre s’est enfin engagée à cesser toutes les poursuites contre les ouvrières et à garantir une médiation avec la direction de l’entreprise. Cependant, plus de soixante jours après le début de la grève, la direction méprise toujours les soixante-douze salariées grévistes et refuse toute augmentation collective de salaire.
Cette violence et ce mépris que subissent les ouvrières de Vertbaudet, des milliers de grévistes les subissent alors qu’ils luttent contre la réforme des retraites, pour l’augmentation des salaires ou pour de meilleures conditions de travail. Les ouvrières de Vertbaudet sont à l’image des millions de femmes, scotchées à un plancher collant qui les retient dans des emplois dévalorisés et sous-payés à cause d’un management sexiste.
Leur grève met en lumière une question centrale. Comment, sans salaire digne, faire ses choix de vie, quitter son conjoint si on le souhaite et pouvoir nourrir ses enfants ? Comment être libre sans indépendance économique ?
Une lutte symbolique
On ne peut pas à longueur de journée déplorer les écarts de salaires entre les femmes et les hommes et, quand des femmes luttent pour gagner une revalorisation de leurs salaires, être aux abonnés absents. On ne peut pas en appeler aux employeurs pour qu’ils augmentent les salaires et, quand les salariés sont en grève, envoyer les forces de l’ordre pour casser leur piquet de grève !
Par leur lutte exemplaire, les ouvrières de Vertbaudet montrent qu’elles ne se laisseront pas faire et qu’elles ont droit au respect. Féministes, nous les soutenons.
Vertbaudet est une entreprise connue en France. Connue des parents, qui sont nombreux à recourir à ses produits pour habiller leurs bébés. Mais aussi connue des dirigeants politiques. L’entreprise vient d’inaugurer son siège social à Tourcoing (Nord), ville dont le ministre de l’intérieur est toujours conseiller municipal. Elle a été rachetée par le fonds Equistone, un fonds d’investissement dirigé par Edouard Fillon, le fils de François Fillon. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons pas abandonner les ouvrières de Verbaudet à leur sort et faire comme s’il s’agissait d’un conflit privé.
Il s’agit d’une lutte symbolique et nous soutiendrons les grévistes jusqu’à ce qu’elles obtiennent satisfaction.
Monsieur le PDG [Mathieu Hamelle], votre responsabilité est directement engagée. Nous vous appelons à ouvrir enfin des négociations pour concrétiser les augmentations de salaires revendiquées et abandonner immédiatement les sanctions contre toutes les grévistes. Nous appelons le gouvernement à agir réellement pour engager une procédure de médiation sérieuse et mettre sous pression l’entreprise pour que les négociations aboutissent.
4) « Une répression démesurée » : le mouvement social chez Vertbaudet dégénère
Un conflit social portant sur les salaires touche depuis trois mois un site de l’enseigne de puériculture dans le Nord. La situation est devenue explosive depuis l’intervention des forces de l’ordre et l’agression d’un syndicaliste par des individus non identifiés.
Cécile Hautefeuille
19 mai 2023 à 18h43
Des accusations de violences policières sur des syndicalistes et grévistes, dont une salariée qui a fini aux urgences. Un mystérieux « commando » qui moleste et embarque un salarié cégétiste devant chez lui. Un piquet de grève évacué puis détruit par les forces de l’ordre. En quarante-huit heures, les 15 et 16 mai, le conflit social à l’entrepôt logistique Vertbaudet de Marquette-lez-Lille (Nord) a totalement basculé.
Depuis le 20 mars, entre soixante-dix et quatre-vingts salariées sur 327 sont en grève. Le site de vente en ligne d’articles de puériculture emploie essentiellement des femmes, soutenues dans leur mouvement social par la CGT locale – celle de Tourcoing – pour réclamer 150 euros d’augmentation individuelle de salaires.
L’accord signé en mars avec la direction, par FO et la CTFC, prévoit… 0 % de hausse pour les employées, dont la plupart sont payées au Smic, quand les cadres et agents de maîtrise obtiennent 0,8 %. En contrepartie, les salariées non augmentées percevront 950 euros de prime de partage de la valeur, dont 650 euros déjà versés.
Opposées à cet accord, les grévistes tiennent un piquet de grève depuis quasiment dix semaines aux abords de l’entrepôt. Il avait déjà été évacué deux fois, les 24 mars et 17 avril, selon la préfecture. « Le juge des référés a émis une ordonnance dès le 21 mars, stipulant que tout blocage illégal du site conduira à l’évacuation », indique la direction de Vertbaudet à Mediapart.
Lundi 15 mai, le concours de la force publique a de nouveau été demandé. Et la situation a totalement dégénéré. Une première intervention des forces de l’ordre a conduit à l’arrestation de deux syndicalistes de l’union locale CGT de Tourcoing, venus en soutien. L’un d’eux témoigne, sur la page Facebook du syndicat. Il décrit une interpellation par cinq policiers qui l’ont plaqué au sol « sans aucune sommation ni signification d’interpellation ».
La scène a été filmée. On y voit, comme le décrit le syndicaliste, un policier « faire pression avec son genou en bas de [sa] nuque ». L’interpellé décrit ses blessures : « Une côte possiblement fissurée [et des] hématomes au bras, à la jambe et au visage. » Il explique avoir ensuite été embarqué puis insulté de « gaucho de merde » et « révolutionnaire de mon cul » par les policiers. L’un d’eux aurait déclaré : « À partir de maintenant, t’es plus maître de ton destin. »
L’homme a passé trente-quatre heures en garde à vue, accusé « d’entrave à la circulation sur une voie publique et de rébellion ». « Où est la rébellion ? », s’insurge Ioannis Kappopoulos, son avocat, également l’un des représentants de la CGT Tourcoing. « Mon client avait dans une main un parapluie et dans l’autre, son téléphone. Il était d’ailleurs en ligne avec moi ! Il n’entravait pas du tout la circulation. »
L’avocat annonce qu’une plainte sera déposée. Il représente également Claudia, une salariée gréviste qui va porter plainte, après avoir été « attrapée au cou et étranglée » par un policier, lors d’une nouvelle intervention le 16 mai pour, cette fois, détruire le piquet de grève.
Dans une interview accordée à Street Press, la femme de 36 ans raconte : « Il [le policier] me donnait des coups de coude dans le dos et me serrait plus fort si je bougeais. Je me suis laissé faire. Sur plusieurs mètres, mes pieds ne touchaient pas le sol. J’ai eu peur, j’ai manqué de souffle, je sentais mes paupières lourdes. » Emmenée aux urgences, elle s’est vu prescrire quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT). Là encore, la scène a été filmée. On distingue bien que la salariée est tenue par le cou.
L’avocat Ioannis Kappopoulos dénonce « un usage de la force totalement disproportionné ». « Comment peut-on justifier d’attraper cette dame par le cou ? Quelle menace représente-t-elle ? Elle était en train de récupérer des affaires sur le piquet de grève. »
Quelques heures plus tard, dans la soirée du mardi 16 mai, l’avocat est informé d’un nouvel événement. Les faits sont graves. Un salarié de Vertbaudet, délégué syndical CGT, raconte avoir été violemment agressé devant chez lui, embarqué dans un véhicule, gazé puis molesté avant d’être relâché à Ronchin, une commune à une dizaine de kilomètres de son domicile. Il aurait été délesté de ses affaires, à l’exception de sa Carte vitale.
La CGT a d’abord dénoncé une « arrestation violente par des policiers en civil » avant d’émettre des doutes sur le profil de ce mystérieux commando. Le salarié de Vertbaudet n’a pour l’heure pas porté plainte, trop choqué et effrayé par l’agression. « Il est dans un état de stress post-traumatique très important, il n’ose plus sortir de chez lui », explique Ioannis Kappopoulos.
Je n’ai jamais vu ça. Pourtant, j’en ai accompagné des mouvements sociaux durs.
Ioannis Kappopoulos, avocat
L’avocat poursuit : « Ce n’est pas une agression fortuite, c’est clair et net : c’était commandité et en lien avec le conflit social. A priori, ils étaient trois et l’ont clairement pris à partie en tant que syndicaliste. Ils lui ont craché dessus et menacé de s’en prendre à lui et sa famille. »
Sollicité par Mediapart, le parquet de Lille annonce avoir ouvert une enquête dès le mercredi 17 mai « en dépit du refus [de la victime] d’être entendue par les policiers » et précise que « des investigations sont en cours avec l’exploitation des images de vidéosurveillance ». Quant à la direction de Vertbaudet, elle indique être « fermement opposée à toute violence » et ajoute : « Si, comme l’affirme la CGT, ce salarié a été agressé alors la direction condamne fermement ces actes. »
« Depuis plusieurs semaines, on ne comprend pas ce conflit social. On ne comprend pas la direction », souffle Samuel Meegens, de la CGT Tourcoing, dénonçant une « répression policière hors norme, démesurée, pour un mouvement social “classique” dans une boîte privée ». Il s’interroge sur des « jointures politiques », rappelant que Tourcoing est le fief du ministre de l’intérieur et que ses relations avec la CGT, quand il était maire, ne sont pas au beau fixe.
« Je n’ai jamais vu ça. Pourtant, j’en ai accompagné des mouvements sociaux durs, commente l’avocat Ioannis Kappopoulos. Vous imaginez : huit cars de CRS pour quatre-vingts grévistes ! Depuis lundi, il y a une volonté de casser ce mouvement, de le saper de tous les côtés ».
Auprès de Mediapart, la direction de l’entreprise assure avoir maintenu le dialogue social, même après la signature de l’accord salarial. Selon elle, ce sont en réalité « des intrusions violentes » sur le site qui ont marqué « un tournant » dans l’atmosphère du conflit social. Elle évoque en particulier la date du 14 avril, jour où Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est venue apporter son soutien aux grévistes et appelé au boycott de l’enseigne.
Après son départ, plusieurs dizaines de personnes, dont plusieurs extérieures à l’entreprise, sont entrées de force dans les locaux. « Des salariés ont été tellement choqués qu’une cellule d’écoute psychologique a été mise en place », indique Vertbaudet.
« J’ai eu peur pour ma vie, témoigne une salariée. Ils ont pris des barres de fer, ont cassé des vitres et se sont engouffrés en menaçant de frapper la direction. » La CGT de Tourcoing, qui a participé à cette action, dément formellement l’usage de barres de fer et les menaces. Alexandre Lemahieu, délégué CFTC, était également présent ce jour-là. Il décrit « une intrusion pas très agréable ». « Pour ceux de l’extérieur, c’était pacifiste. Vu de l’intérieur, c’était agressif. » Il poursuit : « Ils ont déclenché l’alarme d’évacuation en mettant un fumigène dedans, cassé une vitrine et fait exploser un transformateur à l’extérieur. »
Selon lui, le climat est délétère depuis plusieurs semaines. « On se fait traiter de collabos, de traîtres », pour avoir signé, avec FO, l’accord salarial dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). « Les salariées non grévistes sont insultées et menacées le matin et le soir, en passant devant le piquet », ajoute la direction.
Des pneus brûlés à l’extérieur du site et des tirs de feu d’artifice auraient également incommodé des riverain·es et justifié l’intervention des forces de l’ordre, la préfecture voyant là de « nombreux et graves troubles à l’ordre public ».
Depuis l’évacuation de mardi 16 mai, un nouveau piquet de grève a été réinstallé. « Mais il n’y a plus grand monde pour le moment », décrit l’avocat de la CGT. Selon lui, « tout ceci prend une ampleur totalement démesurée pour 150 balles ! Les grévistes ne demandent rien d’autre que 150 euros d’augmentation. Même si la direction leur en avait accordé 100, tout le monde serait rentré chez soi ! »
Au fond, moi aussi je souhaiterais des hausses de salaire individuelles mais j’ai pris ce qu’il y avait sur la table.
Alexandre Lemahieu, délégué CFTC
Vertbaudet assure avoir fait des propositions tout à fait honorables en proposant deux primes de partage de la valeur de 650 euros en mars, puis 300 euros en janvier 2024. « Celle de janvier sera d’ailleurs reconduite chaque année », souligne la direction, qui entend agir « pour le pouvoir d’achat » des salariées et dit faire face à un marché dégradé. « 2023 ne sera pas une bonne année. En 2022, le chiffre d’affaires a déjà baissé de 4 % après avoir atteint 360 millions d’euros l’année précédente ».
Vertbaudet tient à le préciser : « L’entreprise ne verse pas de dividendes à ses actionnaires. Tout est réinvesti. Quand on entend que nous sommes un acteur français qui “se gave”, c’est totalement faux ! »
D’autres propositions des organisations syndicales ont été acceptées dont le doublement de la prime de production, de 400 euros à 800 euros. « Elle sera versée tous les trimestres et non plus par semestre aux salariées atteignant un certain seuil de productivité », précise Alexandre Lemahieu, de la CFTC.
Il cite également une hausse de la prime panier de 50 centimes ou encore la possibilité d’effectuer, sur la base du volontariat, une heure de travail supplémentaire par jour. « On a également obtenu la possibilité de se faire racheter les congés d’ancienneté pour se les faire payer en heures sup. »
Alexandre Lemahieu en convient : « Tout ceci n’est pas du salaire réel et ça n’a aucun impact sur les cotisations. » Il assume avoir signé l’accord : « La direction menaçait de prendre une décision unilatérale et de revoir sa copie », le cas échéant. « Au fond, moi aussi je souhaiterais des hausses de salaire individuelles mais j’ai pris ce qu’il y avait sur la table », soupire-t-il.
D’après le syndicaliste, le versement de primes est un moindre mal car les revalorisations automatiques du Smic, liées à l’inflation, rattrapent toujours les hausses de salaire. « Le Smic a pris 10 % en dix-huit mois. La direction nous a dit : “Si je vous accorde 4 % de hausse, tout sera mangé dans les prochains mois. Je préfère donc donner des primes”. »
« C’est un vrai sujet et il dépasse celui du conflit social de l’entreprise », conclut-il.
Mediapart l’a documenté à maintes reprises : plus le montant du salaire minimum augmente, sous l’effet de l’inflation, plus les grilles salariales s’écrasent et moins les salarié·es ont l’espoir de gagner davantage que le salaire minimum. À part « demander » aux branches professionnelles et aux entreprises de faire des efforts, le gouvernement n’a jamais rien proposé pour enrayer ce phénomène, qui chamboule depuis près de deux ans les négociations salariales dans nombre de secteurs.
La secrétaire générale de la CGT devait évoquer le sort des grévistes de Vertbaudet lors de sa rencontre, mercredi 17 mai, avec Élisabeth Borne. Sophie Binet comptait lui proposer d’ouvrir une médiation nationale avec la direction générale du groupe. Selon l’avocat de la CGT de Tourcoing, le conflit social est loin d’être terminé. Il pressent un regain de mobilisation dès la semaine prochaine.
Cécile Hautefeuille
https://www.politis.fr/articles/202...
Dans le Nord, une centaine de salariés de Vertbaudet entament leur 9e semaine de grève. À leurs demandes d’augmentation de salaire, l’entreprise oppose la violence.
Depuis presque deux mois, 80 salariés de Vertbaudet – entreprise de vente de vêtements en ligne pour enfants –, sont en grève devant l’entrepôt logistique de l’entreprise à Marquette-Lez-Lille, dans le Nord, pour réclamer une hausse de salaire de 20 %. « Les salariés de l’entreprise, des femmes pour une écrasante majorité, sont payés au SMIC et sont souvent à temps partiel. À la fin du mois, ça fait une fiche de paye à seulement trois chiffres », explique Sylvie Vachoux, secrétaire fédérale à la CGT commerce et services.
Alors que les interventions policières se multiplient pour évacuer le piquet de grève, une nouvelle étape dans l’intimidation des grévistes a été franchie mardi soir. Selon un communiqué de la CGT Vertbaudet, un de leurs délégués syndicaux a été interpellé à son domicile et agressé par des policiers en civil : « Ils l’ont copieusement gazé, frappé, et lui ont craché à la figure. » Embarqué dans un véhicule banalisé, il a finalement été relâché dans une autre commune, sans son portefeuille.
À ce stade, impossible de savoir si les agresseurs étaient de véritables policiers. Mais ce nouvel épisode de violence ne surprend pas les syndicalistes mobilisés sur place. « Ça fait deux mois que les salariés mobilisés subissent des humiliations quotidiennes. La direction refuse l’augmentation des salariés et envoie la police », dénonce Sylvie Vachoux.
Contacté, l’homme, encore sous le choc, indique ne pas vouloir porter plainte. « Je ne crois plus en la justice », confie-t-il. La CGT, de son côté devrait le faire, selon nos informations.
Arrestations violentes
Lundi 15 mai, deux syndicalistes de l’union locale de la CGT de Tourcoing ont été arrêtés et placés en garde à vue, alors que la police évacuait le blocage de l’accès aux camions sur le site de l’entrepôt. L’union départementale du syndicat a annoncé porter plainte pour des faits de violence. Selon Streetpress, l’arrestation d’un des deux hommes aurait été filmée : sur la vidéo, on le verrait chuter et subir un placage ventral.
Ça fait deux mois que les salariés mobilisés subissent des humiliations quotidiennes.
Dans le même article de Streetpress, une gréviste annonce également son intention de porter plainte. Mardi 16 mai, lors d’une nouvelle évacuation policière, elle raconte avoir été attrapée par le cou et soulevée du sol par un CRS. Transportée aux urgences, les médecins lui ont prescrit quatre jours d’ITT.
Au micro de France Inter ce mercredi matin, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a assuré qu’elle relayerait la parole des grévistes de Vertbaudet auprès d’Élisabeth Borne : « Je vais lui demander immédiatement de cesser toutes les poursuites contre les grévistes et d’ouvrir une médiation. »
Article de avec AFP.
L’union locale de la CGT a dénoncé des violences commises sur un de ses délégués, salarié de l’entreprise Vertbaudet. Elle affirme qu’il a été gazé et frappé par des policiers en civil devant son domicile, mardi 16 mai 2023. Le parquet de Lille a ouvert une enquête.
L’entreprise basée à Marquette-lez-Lille (Nord) est en plein conflit social, depuis le mois de mars, pour réclamer des augmentations de salaire.
L’union locale de la CGT a affirmé dans un communiqué qu’un des deux délégués CGT du site avait été mardi soir « copieusement gazé, frappé » par des personnes se présentant comme des « policiers en civil » venus l’interpeller devant son domicile au cri de « sale gréviste ».
« Des investigations sont en cours, notamment des réquisitions d’images de vidéoprotection », a précisé le parquet de Lille. La Direction départementale de la sécurité publique du Nord s’est refusée à tout commentaire.
Hier soir, un délégué CGT de l’entreprise Vertbaudet, engagé avec les salariés dans une grève depuis 9 semaines pour l’augmentation des salaires, a été violemment agressé par des hommes armés, qui l’ont interpellé devant chez lui avant de le faire monter dans une camionnette. Gazé, frappé, humilié, l’homme a également subi des crachats au visage avant d’être jeté du véhicule et abandonné sur le bas-côté. Son portefeuille a par ailleurs été dérobé.
La France insoumise dénonce avec force cette agression et apporte tout son soutien à la victime de ces violences, inacceptables dans un État de droit.
La France insoumise tire le signal d’alarme sur la multiplication des actes violents à l’égard des militants syndicaux. Elle rappelle que cela constitue une grave entrave au droit de grève et aux libertés publiques.
Nous appelons la Procureure de la République de Lille à tout mettre en oeuvre pour trouver les agresseurs et les mettre hors d’état de nuire.
Nous demandons au ministre de l’Intérieur de fournir à la justice tous les moyens nécessaires.
Nous espérons des sanctions exemplaires contre les auteurs de ces actes.
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