Portrait – Kevin Bossuet, le professeur-chroniqueur d’extrême-droite en roue libre sur les plateaux

vendredi 26 mai 2023.
 

Kevin Bossuet est professeur d’histoire. Il est plus connu pour déverser un flot ininterrompu de contre-vérités réactionnaires en tant que chroniqueur chez CNEWS, Sud Radio ou RMC. Celui-ci y déroule sans contradictions ses inepties et son prosélytisme identitaire. Sous ses airs d’innocent professeur, il est invité pour dire « les trucs qu’on ne peut plus dire ». Kévin Bossuet mélange ainsi mensonges et propos dangereux, ciblant, sans surprise, les progressistes de tous bords et les minorités.

L’éditorialiste est partie prenante de tous les combats passés et actuels de l’extrême-droite française. Durant la campagne présidentielle 2022, Kevin Bossuet relaye sans relâche les idées d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen à travers ses multiples interventions audiovisuelles. Il était temps d’écrire son portrait.

Les éditorialistes de plateaux, loin, très loin de l’objectivité affichée, sont des militants politiques déguisés en journalistes. Chaque jour, ils défendent une idéologie en direct aux heures de grande écoute. Les éditorialistes sont des acteurs de la bataille culturelle. Révéler d’où ces acteurs parlent, quels sont leurs parcours, leurs liens avec le capital, les 9 milliardaires qui possèdent 90% des médias du pays, est une œuvre nécessaire pour éclairer le débat démocratique. Fin d’un mythe : non, les éditorialistes ne sont pas des journalistes neutres. Pour qui militent-ils ?

Neuvième épisode de notre série pour démasquer les éditorialistes que vous voyez chaque jour à la télé : Kévin Bossuet. Portrait.

Profession : professeur d’histoire…s

L’une des préoccupations premières de Kevin Bossuet, sans surprise, est la défense de ce qu’il qualifie de « laïcité ». Pierre angulaire de notre République, ce bien très précieux est malheureusement trop souvent détourné de son sens par la droite et l’extrême droite. Dans leur bouche, il devient le moyen pour certains d’exprimer leur détestation des musulmans.

Il fustige les élèves (venant de banlieue, évidemment) qui seraient de plus en plus nombreux à « ne pas comprendre le concept de la laïcité ». « En même temps », il vole au secours des mairies françaises qui exposent des emblèmes religieux au beau milieu d’un temple de la République à l’occasion des fêtes de Noël. Cherchez l’erreur. On l’imagine mal défendre avec autant de vigueur un maire qui souhaiterait installer des symboles musulmans dans sa mairie, quand bien même ce dernier mettrait en avant la « dimension culturelle et artistique » des objets.

Ce manque de rigueur sémantique aux relents d’obscurantisme est d’autant plus honteux venant d’un professeur d’Histoire. Kevin Bossuet n’en est, sans surprise, pas à son coup d’essai en manière de réécriture historique.

Je me dois de vous avouer, avant tout, que l’écriture de ce portrait est paradoxalement aussi facile que difficile. En effet, la production quantitativement impressionnante de notre cher chroniqueur me permettrait de ramasser, en un seul coup de pelle sur Twitter, assez d’inepties pour boucler ce portrait en un temps record. Le souci vient donc du nombre de sujets impressionnants qu’il pollue des antiennes classiques de l’extrême-droite, rendant périlleux le tri et la hiérarchisation de ses propos. Jugez plutôt par vous-même grâce à ce court extrait de son fil Twitter capturé au moment de l’écriture de ces lignes :


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