Du jamais vu depuis au moins cinquante ans. Depuis janvier 2022, les coupes dans les dépenses d’alimentation des Français ont été particulièrement brutales. En dix-huit mois, le volume des dépenses (montant des dépenses à prix constants) a chuté de 17 % retombant à leur niveau de 2007, alors que la population augmentait de plus de 4 millions. Depuis 1980, jamais une telle baisse n’avait été constatée : jusque-là, le volume n’avait jamais baissé de plus de 4 %. Cette chute s’explique principalement par la flambée des prix alimentaires qui a atteint plus de 20 % de hausse depuis 2022.

Cette hausse des prix a particulièrement touché les ménages les plus modestes : plus le revenu est faible plus la part de l’alimentaire dans la consommation est élevée. L’augmentation a concerné tous les produits alimentaires, mais particulièrement la viande et, dans une moindre mesure, les céréales.

Pour certains, dont l’économiste britannique Philip Pilkington, connu pour son credo anti-libéral, cette flambée des prix et ce serrage de ceinture pourraient avoir joué un rôle dans les violences urbaines de ces derniers jours en France. Evidemment sans parler de famine mais en pointant le fait que sauter des repas ou devoir diminuer sa consommation alimentaire a un effet sur le moral. Cela peut rendre « hangry », un néologisme anglais mêlant « affamé » (hungry) et « en colère » (angry).

par Savinien de Rivet, juillet 2023