Les mauvaises pratiques de certaines crèches privées sont épinglées dans le livre "Le prix du berceau" (Seuil), à paraître ce vendredi 8 septembre.
C’est un nouveau scandale qui se profile dans l’univers des crèches privées avec la publication, ce vendredi 8 septembre, du livre "Le prix du berceau" (Seuil). Cinq mois après la publication d’un rapport affligeant de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur ce mode de garde, cet ouvrage liste les mauvaises pratiques de certaines crèches privées, comparées à des "usines" à bébés. S’appuyant sur près de 200 interviews et témoignages de cadres, employés et parents, les auteurs du livre, les journalistes indépendants Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi, décrivent ainsi un système "déshumanisé", basé sur la course au rendement et au remplissage, au détriment parfois du bien-être des enfants. Ils prennent notamment l’exemple d’une crèche des Bouches-du-Rhône où certains enfants retrouvaient leurs parents "la faim au ventre".
Crèches privées : repas insuffisants, équipes réduites, maltraitance... un livre choc dénonce le scandale des "usines à bébés" jeudi 07 septembre 2023, Sainte Reine Clair ou peu nuageux 18° / 33 ° Toulouse Rechercher Journal Mon compte S’abonner
Accueil France - Monde Société Enfance - Jeunesse Crèches privées : repas insuffisants, équipes réduites, maltraitance... un livre choc dénonce le scandale des "usines à bébés" Les crèches privées proposent 80.000 places d’accueil, soit quelque 20 % des places en crèche disponibles.Les crèches privées proposent 80.000 places d’accueil, soit quelque 20 % des places en crèche disponibles. Illustration - DDM-FREDERIC CHARMEUX
Enfance - Jeunesse, Santé, Social Publié le 06/09/2023 à 09:43 PS avec AFP l’essentielLes mauvaises pratiques de certaines crèches privées sont épinglées dans le livre "Le prix du berceau" (Seuil), à paraître ce vendredi 8 septembre.
C’est un nouveau scandale qui se profile dans l’univers des crèches privées avec la publication, ce vendredi 8 septembre, du livre "Le prix du berceau" (Seuil). Cinq mois après la publication d’un rapport affligeant de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur ce mode de garde, cet ouvrage liste les mauvaises pratiques de certaines crèches privées, comparées à des "usines" à bébés. S’appuyant sur près de 200 interviews et témoignages de cadres, employés et parents, les auteurs du livre, les journalistes indépendants Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi, décrivent ainsi un système "déshumanisé", basé sur la course au rendement et au remplissage, au détriment parfois du bien-être des enfants. Ils prennent notamment l’exemple d’une crèche des Bouches-du-Rhône où certains enfants retrouvaient leurs parents "la faim au ventre".
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Ces derniers finiront par apprendre auprès de la direction qu’il manquait "entre trois et cinq repas deux jours par semaine" pendant plusieurs mois. "Une erreur humaine", selon l’entreprise. Ou encore cet établissement près de Lyon qui pratique, comme certaines compagnies aériennes, le "surbooking" en accueillant plus d’enfants que ce qui est légalement prévu. Un responsable du groupe s’inquiétera en interne d’un risque "pour la sécurité".
Une course à la rentabilité "On est dans un système qui, par des injonctions à la rentabilité", transforme les enfants "en chiffres là où on était initialement sur un service à la personne", explique Mathieu Périsse à l’AFP. "Ces entreprises, qui pour certaines sont adossées à des fonds d’investissement, mettent en place des mesures pour optimiser la gestion de leurs crèches", ajoute-t-il, citant les fournitures, le "minutage" des soins ou une gestion du personnel "à flux tendu". Une "optimisation", selon ses mots, qui rappelle le scandale Orpea qui avait éclaté au grand jour en janvier 2022 avec la parution du livre "Les Fossoyeurs", de Victor Castanet. Selon Mathieu Périsse, on retrouve la même "course à la profitabilité" et "le même côté déshumanisant, avec cette impression pour le personnel de terrain que tout est géré de la même manière, sans tenir compte des spécificités de chaque établissement".
Les enjeux humains sont pourtant importants. À ce jour, les crèches privées proposent 80.000 places d’accueil, soit quelque 20 % des places en crèche disponibles. Pour certains jeunes parents, confrontés au manque de places dans les structures publiques, elles sont devenues incontournables.
Un secteur qui génère près d’un milliard et demi de chiffre d’affaires Mais l’enjeu est aussi financier. Ces crèches privées réalisent un chiffre d’affaires compris entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros, selon un rapport de Matignon publié en 2021. Le secteur est dominé par quatre grands groupes : Grandir (Les Petits Chaperons rouges), Babilou, La Maison Bleue et People & Baby. People & Baby s’était déjà retrouvé sous le feu des critiques en juin 2022 après la mort d’un bébé de 11 mois à Lyon. C’est d’ailleurs à la suite de ce drame que l’exécutif avait missionné l’Igas pour enquêter sur la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance dans les crèches, privées comme publiques.
Peu après sa nomination en juillet au poste de ministre des Solidarités, Aurore Bergé s’est dite favorable à un renforcement des contrôles et des systèmes d’alerte dans les crèches, "comme ça a été fait après le scandale Orpea". Pour le gouvernement, l’accueil des jeunes enfants en crèche reste une priorité car il favorise l’emploi des femmes et donc la baisse du chômage, tout en étant un levier important pour redresser la natalité, en baisse ces dernières années . Début juin, Elisabeth Borne a encore promis la création de 100.000 places de crèche dès 2027 et 100.000 supplémentaires d’ici à 2030 . L’État a surtout assuré qu’il allait accompagner à hauteur de 200 millions d’euros par an les revalorisations salariales des personnels de la petite enfance pour tenter de faire face à une pénurie alarmante de personnel.
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