Agressé par Bruno Attal, un policier néo-nazi très actif sur les réseaux d’extrême-droite

lundi 25 septembre 2023.
 

Ce dimanche après-midi je faisais des courses pour un ami malade. Une personne me demande une photo au passage. Je lui ai dit « non » en m’excusant de ma hâte : « je fais des courses urgentes, excusez-moi ». D’habitude je ne m’excuse pas. Je dis « non » et je passe pour éviter une prise de tête car des gens vivent mal qu’on leur dise « non ». En sortant du magasin, présence du type de la photo. Il me filme. Il se présente comme policier. Baratin sur la difficulté pour les policiers à travailler en étant filmés etc. La voix mielleuse. Je connais ce genre de numéro. Je sais que je suis en danger car c’est le mode sur lequel j’ai déjà été agressé dans le passé. Mais le contenu du propos ne peut rester sans réponse surtout qu’il dit être policier. Je finis par lui répondre qu’heureusement on peut les filmer sinon quand ils assassinent on n’a pas de preuve. Le mot ne lui plait pas. Je lui dis « quand vous tirez sur un passager, c’est un meurtre ». J’ai Rayana en tête. On finit là. Le ton n’est jamais monté. Il me collait pourtant son téléphone au ras du visage pour filmer. C’était une posture malaisante, très intrusive bref, une agression. J’ai pensé qu’il cherchait une réaction virulente et cela m’a mis en alerte. Mon impression était qu’il était drogué ou alcoolisé. Son haleine était très fétide, son air débraillé et sale mais aussi sa démarche peu assurée. J’ai pensé qu’il fallait ramener mes courses rapidement. Le policier finit par une menace verbale avérée : « on verra ça » quand je lui dis que je ne me plains jamais. Cette vidéo a été mise en ligne. L’énergumène est un certain Bruno Attal un policier néo-nazi très actif sur les réseaux d’extrême-droite. Des commentateurs fachistes appellent à faire un tour dans le quartier où j’ai été filmé. Je ne commente pas la gravité de ce genre de méthodes. Un député insoumis déjà, au moins, a dû déménager à cause de ce type de menaces. Ici le Bruno Attal est une star des plateaux de télé de « l’arc républicain » dont il incarne les valeurs.

Après le jugement de deux complots pour me tuer, dont je n’ai jamais été informé avant l’annonce dans la presse, après la vidéo « Papacito » montrant comment tuer un insoumis dont le procureur de Paris a décidé que c’était « de la parodie », après des plaintes sans suite y compris quand l’agresseur signe ses menaces de mort contre moi, après trois incendies de domicile sans suite et dans le silence de « l’arc républicain », je connais les limites de ce que je peux espérer en matière de protection dans la France macroniste. Des policiers peuvent aller manifester au domicile d’un juge à Marseille, en plus de tout le reste, sans aucune suite ni conséquence. Alors, moi qui suis-je pour espérer les voir se comporter comme des gens respectueux de la loi qu’ils sont censés défendre. Après le rejet de toutes les plaintes contre le tract du pseudo syndicat « Alliance » traitant la jeunesse des quartiers de « nuisibles » et se déclarant « en guerre », je sais que la peur est déjà à l’œuvre et que le courage est une vertu mal distribuée dans l’État. Le passé l’a montré amplement. Je vous fais ce mot pour vous dire que si quelque mauvais sort m’advient, d’avance je vous confirme que je ne regrette rien de ce qui me vaut la haine de ces gens. Je vous invite toutes et tous à être très prudent.es. Ce qui s’avance sur notre pays ira à son terme, n’en doutez pas. L’épreuve ne fait que commencer. Nous sommes à l’heure des caractères. C’est le moment d’en avoir.

Mais je ne porte pas plainte. En effet ce n’est pas là une affaire personnelle. La loi votée à la suite de l’assassinat de Samuel Paty punit ce genre de comportements. Ici ce n’est pas l’abaya qui a donné l’idée de venir m’agresser comme l’a suggéré Macron, le Président de la République, pour insulter les jeunes filles et femmes qui portent l’abaya. C’est au ministère public, dument informé, d’apprécier si l’acte de ce policier me menaçant dans la rue est un comportement admissible. C’est à la macronie politique du ministère de la Justice de le dire. Et d’en tirer les conséquences. Dans un passé récent, j’ai agi de même après avoir été enfariné dans une manifestation pour les libertés publiques. Le juge a mis en examen. Un autre a condamné l’agresseur et… l’a immédiatement dispensé de sa peine. On va voir jusqu’où ira la bienveillance pour les parodies de meurtre et les agressions filmées dans la rue.


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