SANGLIERS RADIOACTIFS 37 ans après Tchernobyl

samedi 23 septembre 2023.
 

La quasi-totalité des sangliers abattus en Allemagne sont radioactifs. Ils ne peuvent être mangés car leur viande présente un taux de césium 137 supérieur aux normes admises. Un sanglier peut être radioactif, n’est-ce pas, mais pas trop. Les sangliers sont pollués au césium 137. Près de quarante ans après on regarde du côté de la catastrophe de la centrale de Tchernobyl. Heureusement, comme on le sait, le nuage radioactif a contourné la France. Nos sangliers peuvent respirer tranquilles. Evidemment nous les mangerons sans devenir phosphorescent la nuit. Bien sûr, personne n’a vérifié ce qu’il en est en France ! Mais une étude a voulu quand même comprendre ce qui se passe outre-Rhin. Ce n’est pas la première. La France s’en fiche mais pas l’Europe de l’Est. Cette étude récente donne un nouvel aperçu sur le problème. Tchernobyl ? Mais pourquoi trente-sept ans après la catastrophe ? L’étude montre que la centrale nucléaire russe n’est pas la seule responsable. En analysant la contamination au radio césium, les scientifiques en ont « distingué diverses sources ». « Tous les échantillons, note l’étude, présentent des signatures de mélange de Tchernobyl et de retombées d’armes nucléaires […]. Bien que Tchernobyl soit largement considérée comme la principale source de césium 137 chez les sangliers, nous constatons que le « vieux » césium 137 provenant des retombées des armes contribue de manière significative au niveau total (10 à 68 %) dans les spécimens qui dépassaient la limite réglementaire ». Et même que, dans certains cas, le césium 137 des armes – lié aux essais atmosphériques qui ont subsisté jusqu’en 1980 – « à lui seul peut conduire à des dépassements de la limite réglementaire ». Vous avez bien lu. La pollution par les résidus des essais nucléaires à l’air libre sont responsables. Exactement ce qui a valu à notre époque d’être nommée « anthropocène », c’est-à-dire période ou l’activité humaine modifie la composition de la couche de surface de la planète. Cette viande contaminée au césium 137 est supérieure à 100 % aux normes japonaises. Mais le Japon veut rejeter en mer les déchets radioactifs de Fukushima. Les pécheurs portent plainte.

Mais pourquoi, plus de trente ans après Tchernobyl, et « contrairement à la plupart des espèces forestières », chez lesquelles on a pu observer une baisse nette du taux de césium 137, n’en est-il pas de même pour les sangliers ? Les sangliers sont en effet de grands amateurs de champignons et de truffes. Ceux-là constituent « un dépôt essentiel du césium 137 migrant vers le bas. » ! Alerte donc sur un effet imprévu par les têtes d’œufs du lobby nucléaire. Le cas des sangliers permet d’évaluer à plus long terme l’impact de l’utilisation de l’arme nucléaire ou d’un accident nucléaire. « Soixante ou quatre-vingts ans après les essais nucléaires atmosphériques », les sangliers, et les consommateurs humains de gibier, en subissent encore l’impact. L’héritage nucléaire vit plus longtemps que ceux qui l’ont déclenché. Les Allemands l’ont compris et ils assument. Ils viennent de fermer leur trois dernières centrales nucléaires ! Les risques liés à l’énergie nucléaire ne peuvent être maîtrisés à 100 % », justifiait l’ex-chancelière après Fukushima. Peut-être finira-t-on par appuyer ma demande de casques bleus d’interposition autour des centrales nucléaires en Ukraine. Mais ce serait préparer la paix. Et qui veut de la paix en Ukraine quand il est impossible de simplement la suggérer sans passer pour un agent de Poutine ? Il faut être prêt à se battre jusqu’au dernier ukrainien. Même si cela doit finir par mal tourner pour les sangliers de tous les pays. Pour ne parler que de cela.


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