Aujourd’hui, les ouvriers de la cimenterie Calcia de Couvrot (Marne, 51) ont entamé leur 22ᵉ jour de grève. Les trois quarts des salariés ont cessé le travail depuis début septembre. Les travailleurs et les travailleuses de l’usine, sous l’égide de la CGT, luttent pour le respect de leur dignité par la direction, qui les traite « comme du bétail » et multiplie les violences psychologiques de tous ordres contre eux. Ils luttent aussi pour une prime et davantage de personnel pour faire face à la charge de travail.

Réponse de la Direction aux grévistes ? Rendez-vous au tribunal. Hier, le 26 septembre, six salariés de l’usine ont reçu une assignation à comparaitre au tribunal de Chalons. Leur crime ? S’être organisés pour bloquer des expéditions ayant lieu sur le site. Jean-Luc Mélenchon et la députée européenne Marina Mesure leur ont apporté le soutien total de La France insoumise et ont salué leur courage. Un message très bien reçu qui donne de la force. Notre article.

« Une exigence de dignité » face aux violences psychologiques du groupe Calcia sur les salariés de ses usines

Les travailleurs et les travailleuses de Calcia demandent le respect, une « exigence de dignité » d’après les mots de soutien de Jean-Luc Mélenchon aux grévistes. Une exigence plus que légitime lorsque, après enquête et recueils des témoignages des salariés, toute la machine de violence psychologique de Calcia sur ses salariés est mise à nu. Leur Direction organise méthodiquement la casse de ses propres travailleurs et travailleuses : menaces de licenciements, culpabilisations, contestation des arrêts de travail, intimidations lors de convocations sans présence de délégué syndical, etc.

La méthode n’est pas propre au site de Couvrot. « Les autres sites du groupe, eux aussi, à leur tour, se réunissent et envisagent d’entrer dans la lutte », salue le leader insoumis. C’est le cas dans le Gard, le Calvados, les Yvelines. Nationalement, le site de Couvrot est le 5ᵉ site Calcia à se mettre en grève depuis 2021, pour exactement les mêmes raisons que les 4 autres sites.

Les revendications des grévistes sont simples : que cessent ces violences psychologiques et que leur travail soit respecté. Ils souhaitent aussi le versement d’une prime de 1 500 euros net par travailleur. La demande est plus que légère, elle ne représente qu’une infime particule de capital du groupe, qui se gave et ne cesse d’engranger des bénéfices. Pour rappel, le résultat net du groupe est passé de 23 millions à 44 millions de 2019 à 2022. Les chiffres croissent, les salariés trinquent. Un énième exemple du braquage silencieux du capital sur le travail.

Rejets toxiques du ciment : la Direction enterre la santé des travailleurs et des habitants

Une autre alerte a été lancée par les salariés et la CGT : elle concerne les rejets de « clinker », une matière propre à l’activité des cimenteries. Avant introduction dans le four, la farine qui deviendra du ciment est préchauffée à 800 degrés. À sa sortie, elle devient le « clinker », une substance qui peut provoquer de graves dégâts chez l’être humain. Une surexposition au clinker peut entrainer lésions cutanées mais aussi oculaires, « potentiellement irréversibles » d’après les études scientifiques

La cimenterie de Couvrot rejette du clinker, ce qui met en péril la santé des travailleurs, mais aussi celle des habitants du village à proximité. Le danger est le même pour tous : « Les poussières que vous respirez sont aussi celles respirées par les habitants » résume ainsi Jean-Luc Mélenchon dans son message de soutien au gréviste. Le leader insoumis voit dans cette lutte une forme de concrétisation immédiate de la méthode de l’union populaire : « On voit se former une union populaire de ceux qui mènent la lutte dans l’entreprise et ceux qui subissent la gestion particulière de cette entreprise autour ».

Sur cette base, la CGT a fait un signalement par le biais du CSE. Réponse de la Direction ? « Agitateurs » ! La Direction a fait la sourde oreille, insulté les travailleurs, tout en se mettant aussi à dos par la même occasion des habitants et le maire peu prompts à être intoxiqués.

Réponse de Calcia à la lutte : rendez-vous au tribunal pour les grévistes Quelle réponse de la Direction à la demande de respect des salariés ? Le rendez-vous au tribunal. Six salariés de l’usine ont reçu une assignation à comparaître au tribunal de Châlons, le 26 septembre dans l’après-midi, après avoir bloqué des expéditions sur le site. La Direction espérait disperser les troupes de grévistes, elle n’a fait que les renforcer par cette infâme répression judiciaire. Dès après ces assignations, d’autres travailleurs ont rejoint la grève.

Dans son message, Jean-Luc Mélenchon conclut par un vibrant soutien : « Votre lutte est hautement significative de notre époque. De bien des façons, par votre courage et par ce que vous portez, par vos mots d’ordres, vos objectifs, vous êtes exemplaires. Merci car au bout du compte, ce que vous faites nous profitera à tous. Grand courage, grand cœur, nous sommes avec vous. »

L’Insoumission.fr leur souhaite de réussir dans leur combat, faire plier la Direction, et obtenir ce qu’ils méritent : le respect de leur dignité.

Par Sylvain Noel