La France macroniste est un état policier. La preuve par la manifestation du 28 octobre sur la place du Châtelet à Paris

vendredi 17 novembre 2023.
 

Manifestation pour le cessez-le-feu à Gaza : nassage et amendes

https://blogs.mediapart.fr/fabrizio...[QUOTIDIENNE]-quotidienne-20231105-192555%20&M_BT=1489664863989

Lors de la manifestation du 28 octobre sur la place du Châtelet à Paris, pour demander un cessez-le-feu à Gaza, nous étions un groupe de six personnes, trois femmes et trois hommes. Au début de la manifestation, les CRS ont déclaré aux manifestant.e.s que la réunion était autorisée, alors que cela semblait ne pas être le cas. Les nasses ont été ouvertes en début d’après-midi, ce qui nous a permis d’accéder à la place.

L’une d’entre nous est partie assez vite pour aller travailler. Elle a eu du mal à trouver la sortie car les CRS de chaque nasse disaient que la sortie était à la prochaine (une tactique illégale visant à désespérer les personnes et à provoquer des violences, utilisée depuis les manifestations contre la loi El Khomri en 2016). Notre amie a dû pleurer pour finalement être libérée, heureusement sans avoir été verbalisée. Un autre d’entre nous est parti en avance, mais lorsqu’il a réussi à sortir de la nasse, il a dû courir car la BRAV-M l’a poursuivi sans raison (il s’agit de la même force policière motorisée qui a tué Malik Oussekine, force dissoute à l’époque, mais rétablie en 2019 sous le nom de BRAV-M lors des manifestations des Gilets Jaunes).

Pendant la manifestation du 28 octobre, les personnes présentes ont été parfaitement respectueuses. Aucun.e des 5000 participant.e.s n’a crié "Vive le Hamas" ni proféré de slogans antisémites. Aucune violence de la part des manifestant.e.s n’a été observée. Malgré cela, nous avons été encerclé.e.s illégalement, en violation des règles du ministère de l’intérieur lui-même, des règles déjà très problématiques du point de vue des droits de l’homme. Selon ces règles, si aucun discours pro-terroriste ou antisémite n’est proféré dans la foule, les CRS sont censé.e.s laisser un couloir de sortie aux citoyen.ne.s. Ce n’est pas ce qui s’est passé.

Nous avons été encerclé.e.s comme des poissons dans un filet, malgré les malaises et l’infarctus d’une dame de 60 ans. On criait "laissez-nous sortir" et on appelait "un médecin" lorsque quelqu’un était malade, mais les visages des CRS restaient impassibles. C’est une dentiste présente à la manifestation qui a dû prendre en charge cette dame et la sortir de la nasse avec d’autres manifestant.e.s. Ensuite, nous avons été de plus en plus encerclé.e.s jusqu’à être poussé.e.s les un.e.s contre les autres, malgré la présence de personnes âgées et d’enfants parmi nous. Ensuite, les CRS ont entrepris des incursions totalement arbitraires et violentes pour ramener des manifestant.e.s choisi.e.s au hasard hors de la nasse. Nous ne savons pas si ces personnes ont été placées en garde à vue. Pendant deux longues heures, nous avons été retenu.e.s, certains évacué.e.s de force, d’autres retiré.e.s un par un, puis nous avons été verbalisé.e.s avec une amende totalement illégale, qui n’avait jamais été annoncée auparavant ni à l’entrée ni par sommation. Tout cela avait clairement pour but de nous dissuader de revenir à une prochaine manifestation.

Nous contesterons bien sûr ces amendes illégales qui portent atteinte à la liberté d’expression et de rassemblement. Le 28 octobre à Châtelet, plusieurs droits de l’homme ont été violés. De plus, nous avons été témoins de scènes de racisme et de misogynie inacceptables. À côté de nous, lors de notre verbalisation illégale, se trouvait une jeune fille musulmane voilée. Les CRS l’ont bousculée à plusieurs reprises, se sont moqués de ses faux cils et ont insinué qu’elle ne travaillait pas en fonction de sa tenue, alors qu’elle défendait son droit de manifester et sa liberté d’expression contre le génocide en cours à Gaza, avec la complicité de nombreux pays.

En conclusion, ce traitement est une preuve supplémentaire du caractère autoritaire de ce gouvernement. J’invite tou.te.s ceux et celles qui en doutent à participer à la prochaine manifestation pour constater de leurs propres yeux l’état policier dans lequel nous vivons. Cette expérience a été traumatisante pour nous tou.te.s. Ce qui se passe est antidémocratique et revêt des aspects sadiques. Nous avons été manipulé.e.s, moqué.e.s, terrorisé.e.s et sanctionné.e.s par des CRS censé.e.s maintenir l’ordre. Même s’il y avait des individus compatissants parmi eux, ils ne pouvaient pas nous aider en raison des "ordres" venant d’en haut et de la crainte de sanctions. Il est impératif que cela cesse, et il faut que de nombreuses personnes se mobilisent pour arrêter cette dérive illibérale et pour promouvoir davantage de démocratie en France.


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