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1 Article de L’insoumission
« RepNat du Gaito ». Tel est l’intitulé du pseudo utilisé par Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN) sur un compte Twitter de 2015 à 2017. Une révélation du magazine « Complément d’enquête », dont l’intégralité est diffusée ce soir sur France 2. Jordan Bardella l’utilisait visiblement pour déverser son discours raciste jusqu’en 2017, avant qu’il ne le ferme et continue le même discours sur un compte plus officiel. Depuis, rien n’a changé. Pour preuve, en novembre dernier, le jeune fasciste déclarait « Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite », à l’instar de Marine Le Pen et niant ainsi les multiples condamnations de l’ex-président du FN pour qui les chambres à gaz sont un « détail de l’Histoire ».
Jean-Marie Le Pen adulé, propos racistes, citation d’Alain Soral, insultes… Les révélations sur les contenus de son ex-compte Twitter sont accablantes et craquellent déjà les rangs du RN, dont les cadres s’affolent en coulisse. Marine Le Pen s’est désabonnée très discrètement du compte « RepNat Du Gaito » cette nuit d’après les journalistes à l’initiative de l’enquête.
D’autres révélations sont à venir sur Jordan Bardella, a confirmé le présentateur de l’émission Complément d’enquête. Liens avec le violent Groupe Union Défense (GUD), influence sur la ligne du parti… Dans nos colonnes, nous étions longuement revenus sur la signification de son accession à la tête du RN. « L’arrivée de Bardella va sonner l’heure [du retour des gudards] », alertait alors un ancien membre de la campagne présidentielle. Le jeune protégé de Marine Le Pen et chef de file du RN aux prochaines élections européennes ne va sûrement pas passer une bonne soirée. Notre article.
Propos racistes, Jean-Marie Le Pen adulé : ce qu’on trouve sur le compte Twitter caché de Jordan Bardella
« RepNat du Gaito ». Selon Complément d’enquête, après confirmation par trois sources, appuyée par une confirmation de Libération, ce compte aurait bien été celui de Jordan Bardella. Un compte actif d’août 2015 à juin 2017. Les journalistes y sont traités de « journalopes », tandis que Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National (FN) et antisémite notoire, y est adulé. Une adulation qui se poursuit aujourd’hui : Jordan Bardella prend régulièrement la défense de Jean-Marie Le Pen, qu’il défend, et refuse avec acharnement de reconnaître son antisémitisme, malgré ses multiples condamnations.
L’actuel président du RN est alors friand de blagues racistes. Sur une photo de piscine en banlieue parisienne, il écrit et publie « la mer noire », accompagné de plusieurs smileys qui rigolent. Pour s’en prendre à Caroline Monnot, journaliste au Monde, il paraphrase l’antisémite Alain Soral, un « grand sociologue », selon lui : « Un journaliste, c’est soit un chômeur, soit une pute ! ». Aussi, il ironise sur ce qui est arrivé au jeune Théo, blessé à l’anus par la matraque d’un policier. Une blessure à vie.
La diffusion de l’extrait sur le compte Twitter caché maintenue, Marine Le Pen se désabonne discrètement du compte
Caramba, encore raté. Le RN a tenté d’empêcher la diffusion de l’extrait traitant du compte Twitter caché de Jordan Bardella, en missionnant des huissiers. France Télévisions a ainsi reçu une mise en demeure. « Cela ne change rien, c’est classique », précise-t-on au sein de France Télévisions (Le Monde). Le reportage de Complément d’enquête sera donc bien diffusé en entier ce soir à 22 heures 35 sur France 2. De son côté, Marine Le Pen s’est désabonnée très discrètement du compte « RepNat Du Gaito » cette nuit.
Liens avec le GUD, influence de Bardella sur la ligne du parti
Dans Complément d’enquête ce soir, il ne sera pas seulement question de ce compte Twitter et de son nombre d’abonnés. « Il sera aussi question de l’argent du RN, des liens avec le GUD, avec la Russie, de la réalité du travail parlementaire de l’eurodéputé Bardella et de son influence sur la ligne du parti », écrit Tristan Waleckx sur Twitter.
Concernant les liens avec le Groupe Union Défense (organisation étudiante d’extrême droite réputée pour ses actions très violentes, très active dans les années 70, ndlr) nous vous en parlions déjà dans nos colonnes. Souvenez-vous, c’était au moment de l’accession par Jordan Bardella à la tête du RN. Certains membres du GUD rodent toujours, malgré la dissolution de l’organisation. Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, par exemple, font partie de l’entourage Marine Le Pen et travaillent comme prestataires (sulfureux).
Ces deux ex-gudars ne cachent par leur soutien à Jordan Bardella sur les réseaux sociaux. La question d’une « GUD Connection » avait fait botter le nouveau leader du RN en touche. « Jordan Bardella connaît bien Axel Loustau et Frédéric Chatillon », selon Libération. « Le premier, comme lui, a siégé au conseil régional d’Ile-de-France, de 2015 à 2021. Le second est le père de l’une de ses ex-compagnes. Ils ont surtout travaillé ensemble en 2016 et 2017 au moment de la campagne présidentielle de Marine Le Pen ». « L’arrivée de Bardella va sonner l’heure de leur retour », expliquait un ancien membre de la campagne présidentielle du RN à Médiapart. Le bruit des bottes résonne.
2) Article de L’Humanité
https://www.humanite.fr/politique/j...
Slogans racistes ; insultes aux journalistes ; ironies sur Théo, victime de violences policières… Selon l’émission Complément d’enquête, diffusée sur France 2 ce jeudi soir, à 22h35, ces publications abjectes sont celles de Jordan Bardella, sous couvert d’un faux compte, « RepNat du Gaito ». Le président du Rassemblement national a démenti, mais trois anciens proches, interrogés par le journaliste Pierre-Stéphane Fort (qui a réalisé cette enquête) sont formels.
Autre élément qui tendrait à croire que l’auteur de ces tweets racistes est bien Jordan Bardella : dans la nuit de mercredi à jeudi, après la publication d’extraits de l’émission sur les réseaux sociaux, Marine Le Pen elle-même, « abonnée » à ce compte, s’est discrètement désabonnée…
Cette histoire potentiellement révélatrice du racisme n’est qu’un pan du portrait dressé par Complément d’enquête. Celui d’un jeune politique aux dents longues de 28 ans, que Marine Le Pen cherche depuis cinq ans à faire monter, avec à sa disposition une machine communicationnelle adaptée à son allure de garçon propre sur lui et au sourire écarlate « tout sauf naturel », à en croire son ancien « coach média » Pascal Humeau, qui parle de lui comme d’une « coquille vide » idéologiquement, quand il l’a pris en main en 2018.
Celui-ci, ancien journaliste de BFM TV assure aussi que Jordan Bardella, alors président du RN en 2022, lui aurait soumis un marché illégal. Pour le rémunérer, le poulain de Marine Le Pen aurait proposé un mic-mac en piochant dans les comptes de campagne de la présidentielle (pour laquelle il travaille réellement) mais également sur ceux du groupe d’extrême droite au Parlement européen. Un possible détournement de fonds publics. Lui qui est déjà, en tant qu’assistant parlementaire, parmi les protagonistes de l’affaire des collaborateurs parlementaires du RN, qui aboutira au procès de Marine Le Pen et quelques autres en septembre prochain.
Enfin, dans ce portrait de Complément d’enquête, outre la manière dont la tête de liste du RN aux prochaines Européennes organise son ascension, les journalistes de France 2 se sont penchés sur ses liens avec les anciennes figures du groupuscule raciste, antisémite et raciste Groupe union défense (GUD), Frédéric Chatillon et Axel Loustau.
Des proches de Marine Le Pen que « lui aussi connaît bien », assure Complément d’enquête. Ancien compagnon de la fille de Frédéric Chatillon, Jordan Bardella a également utilisé les services de la société lors de sa campagne européenne de 2019. Des informations qui avaient déjà été révélées, mais rappellent la connexion du RN avec une extrême droite ouvertement raciste et antisémite, dont Jordan Bardella et son parti tentent de se distinguer.
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