De Jessye Norman en 1989 à Aya Nakamura en 2024, pour l’extrême droite, « la France n’est pas noire »

mardi 26 mars 2024.
 

Avant Aya Nakamura, pour le bicentenaire de la Révolution, l’extrême droite ne voulait déjà pas d’une chanteuse noire, la cantatrice Jessye Norman.

Et déjà, à l’époque, le Front national n’aimait pas ça. Bruno Mégret, alors numéro 2 du parti d’extrême droite, commentait l’événement de la sorte :

« Le 14 juillet, c’est la fête de la nation française et […] la France n’est pas noire. [Le choix] systématique des figurants noirs [ou le fait que soit] noire la cantatrice pour interpréter la Marseillaise [est la preuve de la] volonté de déracinement ethnique, volonté de métissage culturel […], les Noirs ont rendu le monde plus perméable, [ils ont été] mis à l’honneur […] comme agents privilégiés du cosmopolitisme. »

35 ans plus tard, rien n’a vraiment changé, sinon les acteurs de cette tragédie française. Certes, l’extrême droite actuelle n’ose plus parler comme le faisait Mégret, mais ses cibles sont toujours les mêmes : Black M, Youssoupha, Aya Nakamura. Ce changement de registre explique peut-être pourquoi ils sont si hauts dans les sondages. Mais au fond, à charger Aya Nakamura de la sorte, à dire qu’elle ne parlerait même pas français, à lui préférer des chanteuses belges, peu importe qu’elle soit française, puisque tout ce qui compte pour ces racistes, c’est que « la France n’est pas noire ».

Loïc Le Clerc


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