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3ème occurrence 3ème page
... Je suis homme, et de mon semblable
Rien ne saurait m’être étranger ;
Dès que j’entends un misérable
Demander à boire, a manger
Pour l’abreuver, pour le repaître
Sans mettre à cela de valeur,
Je ne consulte que mon coeur,
Et je n’ai pas besoin de prêtre.
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Examinez ce fin lévite
Et ce gros docteur de la loi ;
Tous les deux comme ils passent vite,
Près d’un blessé qui crie : A moi !
Mais il survient un pauvre rêtre
Qui le secourt dans son malheur ;
Jésus veut dire qu’un bon coeur
N’est ni d’un riche, ni d’un prêtre.
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Engeance adroite et fanatique
Qui viviez jadis de l’autel,
Voulez-vous de la République
Obtenir un pardon formel ?
En uniforme, en casque, en guêtres.
Armez vos bras d’un fer vengeur,
Et perdez, en prenant du coeur,
Votre caractère de prêtres.
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Adieu psaumes, prières vaines
Faites place à nos chants guerriers
Loin des troupes républicaines
Les capucins, les aumôniers !
Pour ne pas recevoir de maître
Et pour nous battre avec valeur,
Il nous suffit de notre coeur,
Nous n’avons pas besoin de prêtre.
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Liberté, pour sauver la terre
Tu mis au jour l’Égalité :
De l’Égalité, sans mystère,
Procède la Fraternité.
O Trinité de nos ancêtres,
Vaudrais-tu celle aux trois couleurs !
Son culte est fait pour tous les coeurs
Les Français sont ses premiers prêtres.
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Alors qu’il me faudra descendre
Au champ d’un éternel repos.,
O mes amis, portez ma cendre,
Sous l’herbe des rians coteaux.
Et puisse l’écorce d’un hêtre,
Près de là, dire au voyageur
En ces lieux repose un bon coeur,
Qui n’y fut pas mis par un prêtre.
Et si l’on connaît l’existence
Par-delà ce terme fatal ;
Si Dieu, contre toute apparence,
Me traduit à son tribunal,
Je ne craindrai point d’y paraître
Et de lui dire en ma faveur.
Jamais je ne t’ai, dans mon coeur,
Cru semblable au dieu d’aucun prêtre.
Par Pierre-Antoine-Augustin, chevalier de Piis
1
Au jour plus pur qui t’éclaire
Ouvre les yeux, ô mon fils !
Toi seul consolais ta mère
Dans ses pénibles ennuis ;
Si, du sommeil qui te presse,
Elle interrompt la douceur,
C’est qu’il tarde à sa tendresse
De t’éveiller au bonheur.
Quoi ! libre des ton aurore
Mon fils, quel destin plus beau !
De l’étendard tricolore
Je veux parer ton berceau
Que cet astre tutélaire
Brille à tes regards naissans ;
Qu’il échauffe ta carrières,
Même au déclin de tes ans !
2
En ton nom, à la patrie
Je jure fidélité :
Tu ne me dois que la vie,
Tu lui dois la liberté.
Sous le ciel qui t’a vu naître,
Rétabli dans tous tes droits
Tu ne connaîtras de maître
Que la nature et les lois.
3
Dieu puissant ! à l’Amérique
Ta main donna des vengeurs ;
Répands sur la République
Tes immortelles faveurs ;
Fais dans les deux hémisphères
Que ses appuis triomphants,
Forment un peuple de frères,
Puisqu’ils sont tous tes enfants !
1
Égalité douce et touchante,
Sur qui reposent nos destins,
C’est aujourd’hui que l’on te chante,
Parmi les jeux et les festins.
2
Ce jour est saint pour la patrie ;
Il est fameux par tes bienfaits
C’est le jour où ta voix chérie
Vint rapprocher tous les Français
3
Tu vis tomber l’amas servile
Des titres fastueux et vains,
Hochets d’un orgueil imbécile
Qui foulait aux pieds les humains.
4
Tu brisas des fers sacriléges ;
Des peuples tu conquis les droits ;
Tu détrônas les priviléges ;
Tu fis naître et régner les lois.
5
Seule idole d’un peuple libre,
Trésor moins connu qu’adoré,
Les bords du Céphise et du Tibre
N’ont chéri que ton nom sacré.
7
Des guerriers , des sages rustiques,
Conquérant leurs droits immortels,
Sur les montagnes, helvétiques
Ont posé tes premiers autels.
8
Et Franklin qui, par son génie,
Vainquit la foudre et les tyrans,
Aux champs de la Pensylvanie
T’assure des honneurs plus grands !
9
Le Rhône, la Loire et la Seine ,
T’offrent des rivages pompeux
Le front ceint d’olive et de chêne
Viens y présider à nos yeux.
10
Répands ta lumière infinie,
Astre brillant et bienfaiteur ;
Des rayons de la tyrannie
Tu détruis l’éclat imposteur.
11
Ils rentrent dans la nuit profonde
Devant tes rayons souverains ;
Par toi la terre est plus féconde ;
Et tu rends les cieux plus sereins.
Par M. J. CHENIER.
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