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Vendredi soir, Emmanuel Macron parade. Le président français veut savourer tranquillement les Jeux olympiques (JO). Laisser penser que l’incroyable séquence politique qu’il vient de nous infliger depuis l’annonce de la dissolution le 9 juin est derrière lui. Forcer tout le monde à croire que l’incongruité démocratique qu’il nous inflige est d’une normalité évidente.
Il faut se frotter les yeux : ces JO, préparés depuis de longues années, seront inaugurés par un gouvernement démissionné mais toujours en poste, avec le même premier ministre – Gabriel Attal –, les mêmes ministres des sports et de l’intérieur… Bien que chargé de conduire les « affaires courantes », il est aux manettes d’un État chargé d’organiser un événement mondial à haut risque.
En attendant la fin de la compétition, tout continue donc comme avant. Comme l’écrit Carine Fouteau, cherchant à anesthésier le pays en instrumentalisant les JO, Emmanuel Macron homme vit dans un monde parallèle, le monde orwellien de 1984, celui du renversement des valeurs où la guerre, c’est la paix, la liberté l’esclavage, l’ignorance la force. Le résultat des élections ne compte plus, même quand celles-ci sont le fait du prince.
Quelqu’un lui a-t-il dit que ce ne sont pas « ses » Jeux olympiques ? Car les JO ne sont pas présidés par les représentants des pouvoirs publics des pays qui les accueillent. Contrairement aux idées reçues, les JO sont un événement privé, dont l’objectif premier est d’enrichir une compagnie au fonctionnement clanique, opaque et inégalitaire : le Comité international olympique (CIO).
Cette structure, le Comité international olympique, qui a signé le contrat de ville hôte et délégué l’opérationnel au comité d’organisation de Paris 2024, est une association de droit privé suisse depuis 1984. Elle a pour ambition, gravée dans sa Charte olympique, de « bâtir un monde meilleur par le sport ». Pourtant, ses méthodes et résultats répondent plus à ceux d’une multinationale du spectacle qu’à l’« organisation à but non lucratif » qu’elle prétend être.
Au CIO, tout est opaque : les contrats, les flux, les décisions. Le système est à bout de souffle. Ironie du jour, Macron espère malgré tout en profiter. C’est dire l’état de la Ve République…
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